Le Spleen de Paris

Sous le bleu insolent de l’été des indiens
Les premières rougeurs à la verte des arbres,
Promesses colorées de mystères anciens
Et du retour des fleurs sur les stèles de marbre.

Traditions importées, nouveaux rites marchands,
Sourires allumés aux bouches des citrouilles,
Garnements costumés dans le soleil couchant,
Rires sur les trottoirs et bonbecs plein les fouilles.

Souvenirs empruntés aux peuples de l’avant
D’une nuit hors du temps ouverte à l’autre monde,
Du mélange incertain des morts et des vivants,
De leurs pas accordés qui dansent à la ronde.

Tes doigts entre les miens, la douceur de tes mains,
Nos vies redistribuées par la nouvelle donne,
Feuilles éparpillées, craquements au chemin
Des douces nostalgies de ce premier automne.