Elisabeth de Gordon (nouvelle en cours)
Publié : 28 juillet 2018, 15:16
Je ne sais pas encore comment s'appellera cette nouvelle... Elle porte pour l'instant le nom du personnage principal.......
Il se peut qu'il y ait es coquilles, j'écris vite et change de pensée toutes les cinq lignes parfois !
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" — Qu'est-ce que c'est ? demanda Élisabeth de Gordon, le minois rose et le sourire aux lèvres.
— Les cabines ! répondit fièrement Albine de Chateuil.
Elle était fière que la jeune fille appréciât l'endroit qu'elle souhaitait lui faire découvrir.
— Des cabines ! s'étonna Élisabeth.
— Oui ! C'est ici que les dames se changent pour mettre leur tenue de bain. Nous sommes sur « La plage des Dames ».
Quelle merveille ! Depuis son arrivée, il avait plu. C'était la première fois qu'Élisabeth découvrait, au soleil, le paysage marin.
Avec son vieux ponton en bois offrant une splendide vue sur la mer et ses cabines de bains en bois peint, la plage, très longue, regorgeait d'une fourmilière d'ombrelles, de silhouettes en maillot, de jupons clairs à volant, d'enfants alertes courant après un ballon. Des cabines à chevaux déversaient des silhouettes féminines qui allaient vers la mer, à petits pas craintifs, avant de s'immerger dans l'eau. Plus loin, des baigneuses à la corde poussaient des cris joyeux, fouettées par les vagues venues déferler sur elles. Les plus riches paressaient sous des auvents, alanguies par la chaleur.
Albine et Élisabeth venaient de passer le bois de la Chaise, une forêt de pins maritimes et d'arbousiers, ornée de villas cossues. Au loin, une falaise majestueuse se découpait en pointes et anses sablonneuses.
— C'est magnifique, n'est-ce pas ! s'enthousiasma Albine.
Le grand air marin donnait un joli visage à Élisabeth, parisienne pure souche. Voici quelques jours qu'elle avait débarqué sur l'île, chez une vieille tante, à l'abri de la guerre. Ses parents l'avaient diligemment envoyée en résidence chez leur parente, craignant l'arrivée des troupes allemandes dans la capitale française. Dès le 1er août 1914, la France avait décrété la mobilisation générale, la guerre avait été déclarée le 3 août. On était le 5 septembre. L'air était si chaud, si embué de la douceur marine, qu'on pouvait se croire en plein été. Vingt-cinq degrés. Et pas un nuage à l'horizon. Son amitié avec Albine, demeurant chez ses grands-parents, confortait Élisabeth dans l'idée qu'elle passait un séjour vraiment agréable. A peine six jours et elles étaient déjà sœurs !
A l'abri de la guerre et de l'agitation parisienne, Élisabeth était charmée par la petite station balnéaire.
— Et là-bas, qu'est-ce donc ? demandait-t-elle en désignant une drôle de tour.
Entre la plage des Souzeaux et l'Anse Rouge, trônait une maison excentrique aux allures de phare. Quelle allure !
— C'est la tour Plantier. Elle a été construite il n'y a pas si longtemps que cela. C'est la maison d'un médecin ! répondit son amie.
— On doit se sentir le roi du monde, quand on est au sommet de cette tour battue par le vent. On domine la mer ! s'extasia Élisabeth.
— Oui, n'est-ce-pas ! conclut Albine, dans une œillade amusée.
Les villas étaient toutes aussi belles et singulières les unes que les autres. Élisabeth les appréciait si pleinement que cela faisait plaisir à voir.
« L’île aux mimosas » était paradisiaque ! Le climat était tellement si exceptionnel ici, avait expliqué Albine, que le mimosa y fleurissait parfois même en hiver, illuminant de ses pampilles jaunes, les rues et venelles du cœur de ville. Et de tous côtés, aussi loin qu'elle pouvait voir, Élisabeth baignait dans une félicité visuelle : sable fin, mer scintillante, voiles blanches à l'horizon, dunes tranquilles... Le paysage était garant d'une telle tranquillité qu'elle s'étonnait qu'il put y avoir une guerre quelque part en France. Ici, on était retranché du monde et à l'instar du tableau que Renoir avait peint sur l'île, alignant les pins du bois de la Chaise comme autant de parasols penchés sur la mer, tout ici chantait la douceur de vivre.
Ce soir, il y aurait un dîner chez Albine. Ce soir, Tantine l'accompagnerait chez Albine. Il y aurait les gens les plus riches de l'île, les personnalités les plus importantes et dont les fils, officiers, étaient, pour la plupart, déjà partis.
Ce soir, Élisabeth porterait sa plus belle robe : une robe abat-jour de Paul Poiret, en soie rose-saumon, ornée d'un cercle de fourrure blanche flottant au-dessus des hanches, aérien et qui mettrait en valeur la ligne souple et drapé du tissu, taillé dans une forme empire. Et pas de corset ! Dans les cheveux, elle poserait un diadème de perles de culture, très fines, toutes simples. Ce serait ravissant !
— Et toi, Albine ? Que vas-tu mettre ? s'écria Élisabeth, réjouie par cette soirée.
— Maman me prête une de ses robes Fortuny !
— Une robe Fortuny ! Tu vas être magnifique !
Les robes Fortuny valaient des fortunes. Celle-ci, en soie teinte de plusieurs dégradés de couleurs et parée de perles de Murano aux manches, à l'encolure et à l'ourlet, sa forme rappelait les soieries luxueuses de la Grèce antique.
Élisabeth était un peu dépitée. Elle n'avait pas songé qu'on pût être plus à la mode qu'elle. Mais l'après-midi sentait si bon, ces rêves de toilettes étaient si délicieux, la vision de cette soirée à venir, si réjouissante, que son élan de jalousie disparut aussitôt. Elle avait bien de la chance d'être à Noirmoutier, avec Albine.
Elle avait dix-neuf ans."
Il se peut qu'il y ait es coquilles, j'écris vite et change de pensée toutes les cinq lignes parfois !
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" — Qu'est-ce que c'est ? demanda Élisabeth de Gordon, le minois rose et le sourire aux lèvres.
— Les cabines ! répondit fièrement Albine de Chateuil.
Elle était fière que la jeune fille appréciât l'endroit qu'elle souhaitait lui faire découvrir.
— Des cabines ! s'étonna Élisabeth.
— Oui ! C'est ici que les dames se changent pour mettre leur tenue de bain. Nous sommes sur « La plage des Dames ».
Quelle merveille ! Depuis son arrivée, il avait plu. C'était la première fois qu'Élisabeth découvrait, au soleil, le paysage marin.
Avec son vieux ponton en bois offrant une splendide vue sur la mer et ses cabines de bains en bois peint, la plage, très longue, regorgeait d'une fourmilière d'ombrelles, de silhouettes en maillot, de jupons clairs à volant, d'enfants alertes courant après un ballon. Des cabines à chevaux déversaient des silhouettes féminines qui allaient vers la mer, à petits pas craintifs, avant de s'immerger dans l'eau. Plus loin, des baigneuses à la corde poussaient des cris joyeux, fouettées par les vagues venues déferler sur elles. Les plus riches paressaient sous des auvents, alanguies par la chaleur.
Albine et Élisabeth venaient de passer le bois de la Chaise, une forêt de pins maritimes et d'arbousiers, ornée de villas cossues. Au loin, une falaise majestueuse se découpait en pointes et anses sablonneuses.
— C'est magnifique, n'est-ce pas ! s'enthousiasma Albine.
Le grand air marin donnait un joli visage à Élisabeth, parisienne pure souche. Voici quelques jours qu'elle avait débarqué sur l'île, chez une vieille tante, à l'abri de la guerre. Ses parents l'avaient diligemment envoyée en résidence chez leur parente, craignant l'arrivée des troupes allemandes dans la capitale française. Dès le 1er août 1914, la France avait décrété la mobilisation générale, la guerre avait été déclarée le 3 août. On était le 5 septembre. L'air était si chaud, si embué de la douceur marine, qu'on pouvait se croire en plein été. Vingt-cinq degrés. Et pas un nuage à l'horizon. Son amitié avec Albine, demeurant chez ses grands-parents, confortait Élisabeth dans l'idée qu'elle passait un séjour vraiment agréable. A peine six jours et elles étaient déjà sœurs !
A l'abri de la guerre et de l'agitation parisienne, Élisabeth était charmée par la petite station balnéaire.
— Et là-bas, qu'est-ce donc ? demandait-t-elle en désignant une drôle de tour.
Entre la plage des Souzeaux et l'Anse Rouge, trônait une maison excentrique aux allures de phare. Quelle allure !
— C'est la tour Plantier. Elle a été construite il n'y a pas si longtemps que cela. C'est la maison d'un médecin ! répondit son amie.
— On doit se sentir le roi du monde, quand on est au sommet de cette tour battue par le vent. On domine la mer ! s'extasia Élisabeth.
— Oui, n'est-ce-pas ! conclut Albine, dans une œillade amusée.
Les villas étaient toutes aussi belles et singulières les unes que les autres. Élisabeth les appréciait si pleinement que cela faisait plaisir à voir.
« L’île aux mimosas » était paradisiaque ! Le climat était tellement si exceptionnel ici, avait expliqué Albine, que le mimosa y fleurissait parfois même en hiver, illuminant de ses pampilles jaunes, les rues et venelles du cœur de ville. Et de tous côtés, aussi loin qu'elle pouvait voir, Élisabeth baignait dans une félicité visuelle : sable fin, mer scintillante, voiles blanches à l'horizon, dunes tranquilles... Le paysage était garant d'une telle tranquillité qu'elle s'étonnait qu'il put y avoir une guerre quelque part en France. Ici, on était retranché du monde et à l'instar du tableau que Renoir avait peint sur l'île, alignant les pins du bois de la Chaise comme autant de parasols penchés sur la mer, tout ici chantait la douceur de vivre.
Ce soir, il y aurait un dîner chez Albine. Ce soir, Tantine l'accompagnerait chez Albine. Il y aurait les gens les plus riches de l'île, les personnalités les plus importantes et dont les fils, officiers, étaient, pour la plupart, déjà partis.
Ce soir, Élisabeth porterait sa plus belle robe : une robe abat-jour de Paul Poiret, en soie rose-saumon, ornée d'un cercle de fourrure blanche flottant au-dessus des hanches, aérien et qui mettrait en valeur la ligne souple et drapé du tissu, taillé dans une forme empire. Et pas de corset ! Dans les cheveux, elle poserait un diadème de perles de culture, très fines, toutes simples. Ce serait ravissant !
— Et toi, Albine ? Que vas-tu mettre ? s'écria Élisabeth, réjouie par cette soirée.
— Maman me prête une de ses robes Fortuny !
— Une robe Fortuny ! Tu vas être magnifique !
Les robes Fortuny valaient des fortunes. Celle-ci, en soie teinte de plusieurs dégradés de couleurs et parée de perles de Murano aux manches, à l'encolure et à l'ourlet, sa forme rappelait les soieries luxueuses de la Grèce antique.
Élisabeth était un peu dépitée. Elle n'avait pas songé qu'on pût être plus à la mode qu'elle. Mais l'après-midi sentait si bon, ces rêves de toilettes étaient si délicieux, la vision de cette soirée à venir, si réjouissante, que son élan de jalousie disparut aussitôt. Elle avait bien de la chance d'être à Noirmoutier, avec Albine.
Elle avait dix-neuf ans."