Le Spleen de Paris

Il faut savoir cacher ses peines
Derrière un écran de sourires
S'enivrer à en perdre haleine
Saouler d'un paravent de rire.

Pour se libérer de ses chaînes
Il faut savoir même souffrir
Comme les blés blonds sur la plaine
Pour ressentir son cœur fleurir.

Il faut vivre de ses malheurs
Sécher les sanglots de son âme
Savoir rêver d'autres bonheurs
Dans la brûlure d'une flamme.

Et lorsqu'un moment sur ton cœur
Un bouquet de printemps se pâme
Ne chasses pas les belles heures...
Qu'importe où te mène le drame.

Il faut savoir saisir l'instant
Sans peur sans image sans arme
Tenir le passage présent
En apprécier tous les charmes.

Lorsque ton coeur sera constant
Ne ressentant aucune alarme
Alors tes nuits seront printemps
Sous leur torrent tari de larmes.

17 02 2018

Je salue ton passage aux quatrains. J'ai toujours trouvé que si le sizain était encore tenable, le huitain essoufflait l'âme du poète.