Somnium

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Tolkar
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Somnium

Message par Tolkar »

Etonnant, je pensais avoir posé mon début de texte ici ! Il se trouve que je n'ai rien trouvé, pas même le premier extrait amélioré avec Montp' et Dona ...

Pour resituer mon écrit pour les nouveaux lecteurs, il s'agit d'une fiction, de la dark fantaisy. Un univers plutôt sombre et moins stéréotypé que la fantaisy standard.

Ce n'est pas grave, ce n'était pas le premier chapitre ! Je retournerai vers celui-ci plus tard.

En attendant, voici ce par quoi je pense commencer mon roman (oui j'aime appeler des choses inachevées de noms grandioses, ça me motive :hehe: ) :
C’était une journée magnifique. Le ciel était comme à son habitude dépourvu de nuages, d'un bleu éclatant, laissant un soleil ardent irradier les alentours de ses puissants rayons couleur de miel. Et il cognait, à n'en pas douter. Un étranger aurait pu se laisser abuser par le charme du paysage, par l'apparente innocence du soleil dans le ciel, mais la réalité était toute autre. Le climat était hostile, il éprouvait les vivants. Une bonne heure de marche suffisait à déceler les premiers indices de déshydratation.

Tel était le climat estival de la province. La région d'Azrane était grande et aux multiples visages. Ses étendues étaient principalement composées de successions de collines, recouvertes ça et là d'amas rocheux impratiquables et d'une fourrure rase, verte et délavée. Par endroits - dans ses vallées principalement - ses couleurs reprenaient vie, rappelant vaguement ce qu'aurait pu être le pays s'il n'était pas aussi aride en plein été. Le sol, lui, était sec tout comme l'air. La végétation étouffait depuis plusieurs semaines. De petits bois se dessinaient au creux des vallées, à l'abri des versants mais également plus haut, aux pieds des montagnes. Quelques pins, mais principalement des feuillus, des arbres vigoureux dont les immenses racines allaient déloger l'eau au plus profond de la terre, se dressaient fièrement invaincus.

Pour témoins, de nombreuses cigales et oiseaux chantaient dans la chaleur étouffante, à l'ombre des grands arbres. Leur bruit bruit harmonieux s'étendait à des centaines de mètres à la ronde, faisant parfois écho dans les gorges escarpées. Quelques rapaces criaient dans le ciel, de manière régulière, en quête d'une charogne ou d'un rongeur. Sur ces étendues sauvages serpentaient parfois des routes pavées, seules traces de civilisation humaine dans une nature où il était facile de se perdre, d'errer jusqu'à déshydratation complète.

Au sommet d'une colline, à l'est, un bruit régulier fit se fit entendre. Faible tout d'abord, il gagna en intensité durant une dizaine de secondes. Un bruit semblable au martèlement du métal contre la pierre, au crissement de quelque articulation dont les pièces frottaient les unes contre les autres.
Je posterai la suite du chapitre lorsque j'aurais eu le temps de retravailler un peu mon premier jet ^^. En attendant, n'hésitez pas à me conseiller sur mes choix et la qualité, si je dois ajouter ou modifier certaines choses. Merci :)
Des cavaliers apparurent. Au nombre d'une demi-douzaine, portant des armures de cuir protégeant le torse, les épaules, les cuisses et les avant-bras. Vêtus de bleu et de blanc sous leurs protections, ils se tenaient fièrement, droits, chacun ayant une grande lance à la main et un bouclier circulaire composé de bois dans le dos. Parmi le cortège de chevaux et d'hommes se tenait une diligence. Située au centre, elle avançait lourdement. Ses planches d'un brun tirant au blanc portaient de nombreux ornements de fer sobres. A l'avant et à l'arrière de celle-ci flottaient des étendard aux même couleurs que les hommes. Un bleu cobalt, dont les symboles blanc immaculés contrastaient fortement avec le reste de la structure. Des membres de l'Ordre Saint - la Théocratie Alathel - étaient en déplacement.

Du bruit s'échappa doucement du véhicule. La voix à peine audible de deux femmes, dont la douceur trahissait une certaine jeunesse. Elle devaient avoir tout juste 21 ans, peut être plus.
L'une des voix se fit entendre avec plus de force que précédemment :

- Si mes estimations sont bonnes, nous devrions atteindre la capitale d'ici une heure ou deux. Je reconnais les alentours, fit l'une des deux femmes.

- Hakiel soit loué, se contenta de répondre l'autre, d'un ton las. Elle avait le sourire aux lèvres.

- Quand je pense à ce qui nous attend ! s'exclama la plus jeune. J'ai hâte de retrouver la citadelle, les thermes, les ...

- Tais-toi Caterina ! coupa Alicia. Le ton de la femme se voulait autoritaire mais manquait de conviction. Elle poursuivit : Ce n'est pas le moment de s'emballer. Il nous reste au minimum une heure de route avant de rentrer. Il serait déplaisant de la passer à se languir du confort de la capitale. Qui plus est, il nous reste encore beaucoup à faire en rentrant.

De l'autre coté de la diligence, Caterina lança à sa compagne un regard narquois. Elle savait que ses propos avaient fait mouche. Déjà, Alicia regardait au loin, un sourire reveur s'échappant de son doux visage. Caterina changea de sujet :

- As-tu l'intention de t'accorder un peu de repos les prochains jours ?

- Eh bien maintenant que tu en parles ma petite Cat' - entendre ce surnom fit sourire la principale concernée. Malgré la récente promotion de son amie, leur relation n'avait pas changé - je dois t'avouer que j'ai une montagne de paperasse sur le dos. Le compte-rendu du rapport est encore à faire et les matriarches ne vont pas manquer de me confier l'une ou l'autre tâche à notre arrivée, souffla Alicia, dont l'humeur commençait à retomber. Elle poursuivit, sur un ton ironique : Je connais en outre une jeune fille qui n'arrête pas de s'accaparer mon précieux temps ! Je ne sais pas si je parviendrai m'en débarrasser avant de te retrouver.

Les deux filles rirent à l'unisson. Caterina s'amusa :

- Eh bien, tu devrais lui dire de rester à la capitale au lieu de t'accompagner dans tes fastidieux périples. Je suis certaine qu'elle ne regrettera pas l'inconfort de ces longs voyages !

Alicia leva les yeux au ciel sans parvenir à réprimer un grand sourire.

Elle aimait beaucoup Caterina. Cette dernière n'était pas du genre à se soucier des événements politiques actuels ni des guerres en cours, mais elle était toujours de bonne compagnie. Très souriante, elle avait toujours le mot pour rire et une bonne répartie. Elle était la petite soeur qu'elle n'avait jamais eue. Les deux femmes s'étaient rencontrées il y a deux ans de cela, lorsque Alicia entrait parmi les imploratrices, le rang le plus bas de l'Ordo Administratum. Elle était aujourd'hui une avenante, une soeur au service des matriarches. Ses missions l'envoyaient parfois ailleurs dans la théocratie, mais elle avait toujours usé de sa maigre influence pour garder son amie Caterina à ses cotés. Un jour certainement, elle prendrait la place d'une des Porteuses de la grande Foi, les révérées matriarches. Elle siégerait aux cotés des Cardinaux dans la grande assemblée et se dévouerait corps et âme au défunt archange, elle lui consacrerait sa vie avec la plus grande ferveur et humilité.

Alicia sortit sa montre gousset de sa poche, un ouvrage finement détaillé, composé d'une roche locale taillée et polie comme la capitale n'en faisait plus. Sa couleur turquoise claire et ses motifs l'avaient toujours fascinée. De petites lignes plus foncées serpentaient et se divisaient le long de la structure, au milieu de zones parfois plus claires, allant jusqu'à un blanc épuré. Cette montre que lui avait offert son père pour ses 16 ans l'avait toujours hypnotisée par sa beauté. Son quadrant blanc orné de flèches d'un gris-brun éclatant indiquaient onze heures moins quart. Qui sait, elles arriveraient peut-être à temps pour la consécration de ce midi, songea-t-elle. Il le fallait, c'était l'événement à ne pas manquer, surtout en tant que membres de l'Ordo Administratum. Les autres soeurs ne verraient pas d'un bon oeil leur absence, même justifiée par un retour de mission difficile.

Alicia regarda en direction de son amie. Le visage de celle-ci ne trahissait aucune inquiétude. On contraire, la jeune femme avait l'air sereine. Son regard était tourné vers l'extérieur et semblait apprécier le paysage. Son manque d'implication et de foi avaient eu pour conséquence de lui fermer les portes du rang des avenantes. Elle se conformait à la religion Alathel sans poser de questions, sans réelle conviction, comme l'aurait fait un enfant subissant l'autorité inquisitrice de ses parents. Cela lui convenait ainsi, Alicia le savait. Son amie n'avait jamais eu le choix, si ce n'était de décider en qui et en quoi croire.

- L'archange Hakiel veille sur nous je peux le ressentir, affirma Alicia, soudainement prise d'assurance. Nous arriverons à temps pour la cérémonie.

- J'envie cette foi aveugle que tu as envers Le défunt, fit Caterina. Sa présence m'est inconnue et je doute même que son esprit soit avec nous.

Alicia la regarda avec une étincelle de bienveillance et la rassura :

- Tu sais, il m'arrive aussi de ne pas le ressentir. Pourtant, peut-on dire qu'il soit inexistant ou absent ? Fais preuve de patience. Avec le temps, j'en suis sûre, tu parviendras à le déceler. Je te le souhaite vraiment. Il est comme ce soleil au dessus de notre tête, il apporte la vie et la chaleur dans nos coeurs, sans être continuellement présent.

- Voila que tu te mets à parler comme les matriarches Alicia, il faut vraiment que tu passes moins de temps avec elles, s'esclaffa Caterina.

Cela fit rire Alicia. Elle le savait, cette manière de faire de l'humour était la manière habituelle qu'avait Caterina de clore les discussion qui devenaient trop sérieuses à son goût. Son amie avait sa propre opinion. Elle méditerait probablement là dessus mais ne changerait pas d'avis, à moins d'obtenir des réponses concrètes.
Dernière modification par Tolkar le 30 juillet 2016, 08:48, modifié 7 fois.
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Re: Somnium

Message par Dona »

Dona a écrit :Bonjour Tolkar !

Je ne me souviens pas avoir lu un texte de toi de cet acabit, ici. Tu y avais posté un texte, une réflexion plutôt... mais pas un texte fictionnel.

Ton début de texte fonctionne très bien. Le décor est bien posé et un élément étrange est déjà mis en place (le bruit qui reste non identifié). Ca se présente bien ! Une suite ?
Personnellement, j'enlèverai ou modifierai les éléments que j'ai soulignés

Tolkar a écrit :C’était une journée magnifique. Le ciel était comme à son habitude presque dépourvu de nuages, d'un bleu éclatant, laissant un soleil ardent irradier les alentours de ses puissants rayons couleur de miel. Et il cognait, à n'en pas douter. Un étranger aurait pu se laisser abuser par le charme du paysage, par l'apparente innocence du soleil dans le ciel, mais la réalité était toute autre. Le climat était hostile, il éprouvait les vivants. Une bonne heure de marche suffisait à déceler les premiers indices de déshydratation.

Tel était le climat estival de la province. Azrane était grande et aux multiples visages. Elle (cette vaste région ? - elle n'est pas appropriée pour désigner une ville ou une province et la première personnification suffit) était principalement composée de successions de collines, recouvertes ça et là d'amas rocheux impratiquables et d'une courte fourrure verte, délavée. Par endroits - dans ses vallées principalement - ses couleurs reprenaient vie, rappelant vaguement ce qu'aurait pu être le pays s'il n'était pas aussi aride en plein été. Le sol, lui, était sec tout comme l'air. La végétation étouffait depuis plusieurs semaines. De petits bois se dessinaient au creux des vallées, à l'abri des versants mais également plus haut, aux pieds des montagnes. Quelques pins, mais principalement des feuillus, des arbres vigoureux dont les immenses racines allaient déloger l'eau au plus profond de la terre, se dressaient fièrement invaincus.

Pour témoins, de nombreuses cigales et oiseaux chantaient sous dans la chaleur étouffante, à l'ombre des grands arbres. Leur bruit harmonieux bruit s'étendait sur à des centaines de mètres à la ronde, faisant parfois écho dans les gorges escarpées. Quelques rapaces criaient dans le ciel, de manière régulière, en quête d'une charogne ou d'un rongeur. Sur ces étendues sauvages serpentaient parfois des routes pavées, véritable phares dans une nature où il était facile de se perdre, d'errer jusqu'à déshydratation complète.

Au sommet d'une colline, à l'est, un bruit régulier fit son apparition. Faible tout d'abord, il gagna en intensité sur une dizaine de secondes. Un bruit semblable au martèlement du métal contre la pierre, au crissement de quelque articulation dont les pièces frottaient les unes contre les autres.
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Re: Somnium

Message par Tolkar »

Merci pour tes conseils :)

Par contre j'ai pas compris ... je ne peux pas désigner la région sous "elle" ? Sachant que je parle d'elle clairement les deux phrases avant.

Je devrais employer quel(s) termes dans ce cas ?
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Re: Somnium

Message par Dona »

Non, on ne peut pas employer un pronom personnel sujet pour désigner un élément non humain. Normalement, tu devrais donc écrire : "Cette belle province, cette vaste région, ce pays ..." :)
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Re: Somnium

Message par Liza »

Rien à ajouter au commentaire de Montparnasse, nous souffrons de la même maladie : trop d'adverbes.

Dure à soigner, j'ai du mal à l'éradiquer.
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Re: Somnium

Message par Montparnasse »

L'utilisation de "Elle" pour désigner la région ne me choque pas. Pour être franc, je ne connais aucune règle qui devrait t'empêcher d'utiliser un pronom pour désigner autre chose qu'une personne. Une nouvelle règle ? Si c'est le cas, à ta place, je m'empresserais de l'enfreindre, par simple défit. :mrgreen: J'ai dû le faire 10 ou 12 fois dans le poème que j'ai posté ce matin (une allégorie du Temps). Mais Dona, en bonne pédagogue, va sûrement nous donner des détails sur tout ça. :super:
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Re: Somnium

Message par Dona »

On évite d'utiliser ce type de pronoms quand ils ne désignent pas des personnes humaines. Evidemment, c'est une règle contournée par bien des auteurs mais normalement, on ne le fait pas. :)
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Re: Somnium

Message par Liza »

Cette règle permet d'enrichir le texte en même temps.

Voilà l’endroit idéal, affirme parrain, une chance, un couple de cigognes est là. Il est couronné par le nid, c'est exactement l’image dont j’ai besoin.

Il ne pouvant désigner « l'endroit » nous écrivons :

Voilà l’endroit idéal, affirme parrain, une chance, un couple de cigognes est là. Ce cierge de pierre, couronné par le nid, est exactement l’image dont j’ai besoin.

Démonstration parlante ?
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Re: Somnium

Message par Montparnasse »

Je trouve qu'on perd la simplicité. Parfois, il faut être plus efficace, moins poétique. Tout dépend de l'objectif qu'on veut atteindre. Dans « L'Etranger » de Camus, par exemple, cette complication n'aurait pas sa place. Dans Chateaubriand, oui. :)
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Re: Somnium

Message par Liza »

Je te rassure, je n'observe pas régulièrement cette règle. À part en langage soutenu et scolaire. Ma prof est intraitable.

Ici, je me lâche, surtout en vacances.
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