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Au lavoir des abbesses...

Publié : 29 juin 2016, 19:59
par Mr Strangeweather
Le dimanche matin dès la fin de la messe
Les gamins du village allaient, pour rigoler,
Derrière la colline, au lavoir des abbesses,
Et guettaient les amants qui croyaient s’isoler.

Ils y ont aperçu de bien tendres caresses,
Cachés dans les fougères, écarquillant les yeux,
Ils y ont entendu les plus belles promesses
Et surpris des baisers plus ou moins audacieux.

Puis vint ce bel été où, privé de vacances,
Je fus le seul enfant à traîner au village,
Aux fêtes du quinze aout, j’allai tenter ma chance,
Et courus au lavoir, l’humeur un peu volage.

Attendant au soleil où ma peau sans défense,
Prenait le ton carmin qui sied aux écrevisses,
Inconscient, je vivais la fin de mon enfance,
Puis le destin m’ouvrit la porte des délices.

J’ai gravé cette scène en ses moindres détails
Au marbre dont on fait les plus belles mémoires.
Jamais je n’oublierai la fille à l’éventail,
Mais je garde pour moi la fin de cette histoire…

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Re: Au lavoir des abbesses...

Publié : 29 juin 2016, 20:14
par Dona
Ah Strangeweather!!!!!!!!!!!!!!!!! Quel régal !! Autant j'ai eu un peu de mal avec le poème sur "le siècle", autant j'ai bu celui-là avec les délices que j'ai eus en lisant "J'avais quinze ans" d'Arthur Rimbaud ou ce fameux poème de Victor Hugo qui écrit un jeune ado, amoureux mais gauche.

Quelle richesse! Le titre est d'ores et déjà intrigant ! La promenade se fait tout au long du poème, c'est très visuel. Nostalgie malicieuse : les amours adolescentes sont un thème universel et parlent à tout le monde. Sur le coup, j'ai regretté l'ellipse de la dernière strophe : on s'attend tellement à voir cette scène de consécration pour ce gamin qui vient là, pour une fois, tout seul, l'humeur volage. Mais non ! le tour de main, c'est que tu fais bien exprès de ne pas la raconter. Quelle facétie ! C'est génial, tendre, drôle, vrai... Bravo Strangeweather ! :super:

Re: Au lavoir des abbesses...

Publié : 02 juillet 2016, 15:51
par Montparnasse
Bravo ! L'idée est bonne, la réalisation aussi. Dona a tout dit, j'arrive trop tard. Elle sera toujours plus rapide que moi... Ca me rappelle qu'à l'école, mes instits m'appelaient le lambin. Mais d'autres que moi sont indolents.