Re: Musique
Publié : 04 août 2016, 08:32
Madagascar (III)
I
Des calmes enchanteurs ouvraient leurs voiles azurées.
L'Afrique avait son collier de perles, agité par la faim,
Son collier de corail que parfume l'air marin.
Le sable avait la consistance d'une gaufre de nacre.
La mer se précipitait, enrobant de son suc,
L'étoile et son doux crustacé.
Un soleil double élevait ses frondaisons dorées,
Ceintes d'un azur phosphorescent.
Des rideaux de perles descendaient sur la mer.
La forêt bruissait du désir qui étreint l'animal ;
Ce désir qui naît de l'attente qu'on éprouve,
Avant de succomber au caprice de la flamme,
Qui selon sa force vous caresse ou vous tue.
De curieux indigènes riaient et se trémoussaient.
Les femmes coulaient vers moi des regards sucrés,
Sans équivoque.
Elles m'entouraient de leurs bras noueux.
Je sentais leurs peaux lisses s'insinuer lentement
Et glisser sur la mienne.
Je voyais des corps souples et vivants,
A la saveur corsée,
Baignés par le café.
II
J'ai fini par abandonner la côte orientale de l'île.
Après la forêt, il y a une chaîne de montagne,
Avec ses falaises, ses hauts plateaux
Et ses sommets volcaniques,
Qui coupe l'île, du Nord au Sud,
Et érige une barrière climatique.
En m'enfonçant vers la forêt,
J'ai trouvé un sentier de terre rouge,
Qui m'a guidé vers les peuples ancestraux.
J'ai suivi leur rite funéraire
Où l'on procède à la momification du disparu,
Puis la fête célébrant son retour
Parmi les vivants.
Notre repas s'est composé de viande de zébu,
Accompagnée de riz, de piments et de nombreux fruits.
Près d'une rivière où je m'étais reposé,
Un tourbillon de lumière cendrée est venu m'envelopper.
Il a glissé entre mes doigts,
A soulevé les boucles naissantes de mes cheveux,
Qui étaient devenus fort longs.
Dans mon dos, un arbre a poussé ses branches.
Il a atteint sa taille adulte en quelques instants.
Je m'y suis appuyé et j'ai fermé les yeux.
Les eaux de la rivière sont montées jusqu'à moi
Et m'ont submergé.
Elles ont baigné mes pensées
D'une richesse pure et bienfaisante,
Annihilé mes envies sous un calme profond.
Quand j'ai aperçu la licorne,
Je me suis agrippé à son encolure.
Une lumière chaude, orangée,
Est venue, sur mon visage,
Déposer ses traits.
Le pelage blanc de la bête avait la douceur des anges.
Son parfum d'amande, que je buvais sans hâte,
Coulait en moi comme un sirop,
Et noyait mes sens.
Des vagues de lumière diaphane roulaient sur mon corps.
Des charmes, aux pressions cotonneuses,
Y décuplaient leur force.
Une amie me souriait et s'approchait de moi.
Lorsqu'elle vint poser un baiser sur mon front,
Ses lèvres répandirent le plaisir farouche
Qui brillait dans ses yeux.
I
Des calmes enchanteurs ouvraient leurs voiles azurées.
L'Afrique avait son collier de perles, agité par la faim,
Son collier de corail que parfume l'air marin.
Le sable avait la consistance d'une gaufre de nacre.
La mer se précipitait, enrobant de son suc,
L'étoile et son doux crustacé.
Un soleil double élevait ses frondaisons dorées,
Ceintes d'un azur phosphorescent.
Des rideaux de perles descendaient sur la mer.
La forêt bruissait du désir qui étreint l'animal ;
Ce désir qui naît de l'attente qu'on éprouve,
Avant de succomber au caprice de la flamme,
Qui selon sa force vous caresse ou vous tue.
De curieux indigènes riaient et se trémoussaient.
Les femmes coulaient vers moi des regards sucrés,
Sans équivoque.
Elles m'entouraient de leurs bras noueux.
Je sentais leurs peaux lisses s'insinuer lentement
Et glisser sur la mienne.
Je voyais des corps souples et vivants,
A la saveur corsée,
Baignés par le café.
II
J'ai fini par abandonner la côte orientale de l'île.
Après la forêt, il y a une chaîne de montagne,
Avec ses falaises, ses hauts plateaux
Et ses sommets volcaniques,
Qui coupe l'île, du Nord au Sud,
Et érige une barrière climatique.
En m'enfonçant vers la forêt,
J'ai trouvé un sentier de terre rouge,
Qui m'a guidé vers les peuples ancestraux.
J'ai suivi leur rite funéraire
Où l'on procède à la momification du disparu,
Puis la fête célébrant son retour
Parmi les vivants.
Notre repas s'est composé de viande de zébu,
Accompagnée de riz, de piments et de nombreux fruits.
Près d'une rivière où je m'étais reposé,
Un tourbillon de lumière cendrée est venu m'envelopper.
Il a glissé entre mes doigts,
A soulevé les boucles naissantes de mes cheveux,
Qui étaient devenus fort longs.
Dans mon dos, un arbre a poussé ses branches.
Il a atteint sa taille adulte en quelques instants.
Je m'y suis appuyé et j'ai fermé les yeux.
Les eaux de la rivière sont montées jusqu'à moi
Et m'ont submergé.
Elles ont baigné mes pensées
D'une richesse pure et bienfaisante,
Annihilé mes envies sous un calme profond.
Quand j'ai aperçu la licorne,
Je me suis agrippé à son encolure.
Une lumière chaude, orangée,
Est venue, sur mon visage,
Déposer ses traits.
Le pelage blanc de la bête avait la douceur des anges.
Son parfum d'amande, que je buvais sans hâte,
Coulait en moi comme un sirop,
Et noyait mes sens.
Des vagues de lumière diaphane roulaient sur mon corps.
Des charmes, aux pressions cotonneuses,
Y décuplaient leur force.
Une amie me souriait et s'approchait de moi.
Lorsqu'elle vint poser un baiser sur mon front,
Ses lèvres répandirent le plaisir farouche
Qui brillait dans ses yeux.