Le souffleur

[Liza]

Le souffleur

C’était une boîte au sommet arrondi que l’on voyait dépasser au milieu de la scène des théâtres. L’ombre d’un homme ayant pour mission de souffler la réplique oubliée, s’y cachait. Depuis des siècles on avait inventé un trou pour parer aux trous… de mémoire !

Un personnage assez mystérieux, souvent profond et cultivé, exerçant un étrange métier. Comédien raté et injustement puni, cloîtré dans son trou d’ombre. Il était là, oublié sous les pas et les voix des autres, de ceux qui avaient réussi à sortir du nombre. Une sorte de gardien de la mémoire de ceux qui paradent, il souffrait de chaleur et de poussière mais devait malgré cela savoir jouer son rôle. D’autant qu’il n’y avait que lui qui connaissait la pièce entièrement. Ignoré des applaudissements, comment exprimer sa frustration, lui qui était toujours là, en scène, aussi invisible qu’indispensable.

Premier spectateur de chaque comédie, déplorant les rhumes et les bronchites qui augmentaient son travail. Il jugeait, sans pitié, les limites d’une mauvaise représentation. Il détestait les producteurs qui n’avaient jamais remarqué son talent et enrageait que l’on le laisse étouffer dans sa niche alors qu’il pouvait brûler les planches. Personne ne riait ou s’émouvait de sa fidélité au talent des autres. Il tutoyait les membres de la Comédie française et restait un obscur, un modeste, engagé simplement pour leur éviter le ridicule de cruels oublis devant un public venu uniquement pour les voir… eux !.

Ce rôle primordial, d’un homme de théâtre humble et anonyme a aujourd’hui disparu, remplacé par des prompteurs et autres oreillettes. Encore un emploi que le modernisme assassine. Les souffleurs ont quitté le trou de la scène pour s’allonger dans un autre.

J’ose faire le parallèle avec un autre métier tout aussi discret et anonyme, celui de nègre, lui ne disparaîtra jamais, aucune machine ne peut le remplacer. Sa clientèle ne cesse d’augmenter, il y a de plus en plus de fiers et narcissiques ignorants et illettrés souhaitant « écrire » leurs mémoires insipides.

Liza

[Liza]

À force de parler de boîte autour de moi, j’ai griffonné le souffleur. Et une supplique :

Tout le monde me voit en boîte avant les vacances ! Si je ne peux éviter l’irréparable et s’il devient indispensable de bois m’entourer, j’ai une dernière volonté : le noble chêne, choisissez. Je tousse assez. Afin que mes éternels printemps reposent tranquillement en paix, le sapin évitez ! Ce n’est ni par fierté, ni un semblant de richesse à exposer, le motif en est plus impérieux, je suis allergique au pollen des résineux !

[Liza]

Je ne tousse plus douloureusement, un vrai médecin y a mis du sien ! Et, détourner la boîte aux quatre poignées de ma proche destinée !

[Dona]

C'était donc ça, le : "Ca sent le sapin " ! ... smiley grand sourire

[Montparnasse]

J'enjambe tous les cadavres mis en boîte par Marionnaud et Captain' Igloo, victimes de la mode ou de la pêche intensive pour atteindre, non sans mal, "le Souffleur".

déplorant les rhumes et les bronchites qui augmentaient son travail.

Je n'ai pas compris pourquoi les rhumes et les bronchites augmentaient le travail du souffleur. Le taux de mortalité favoriserait-il un second emploi du souffleur pratiqué à temps perdu : croque-mort ?

Les souffleurs ont quitté le trou de la scène pour s’allonger dans un autre.

Ah, voilà le lien, qui nous relie aux processions funéraires qui vont suivre. Mais revenons en arrière, la petite fée (douce tornade minée par une bronchite exarcerbée) avait déjà semé ses indices :

une boîte au sommet arrondi

un trou pour parer aux trous… de mémoire !

cloîtré dans son trou d’ombre

Il était là, oublié sous les pas et les voix des autres

on le laisse étouffer dans sa niche

un emploi que le modernisme assassine

Tous ses éléments n'étaient destinés qu'à nous accompagner inexorablement vers le caveau !

Voilà ce qu'il fallait lire à propos du souffleur et de son dernier souffle, ici célébré :

"— Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,
Défilent lentement dans mon âme"

"Chaque jour vers l’Enfer nous descendons d’un pas,
Sans horreur, à travers des ténèbres qui puent."

"Et, quand nous respirons, la Mort dans nos poumons
Descend, fleuve invisible, avec de sourdes plaintes."

C.B. by Liza (libre interprétation)

C'était donc un hommage au grand inspirateur de ce forum ! (clin d'oeil)

[Loustic]

La disparition "d'un homme de l'ombre" n'est jamais un drame. Pourtant le vide qu'il laisse n'est-il pas égal à celui qui lui marchait sur la tête !

[Liza]

« déplorant les rhumes et les bronchites qui augmentaient son travail. »

Oui enfiévré, maladif ou tout simplement remplacé par une doublure ; le souffleur était à la peine. Il ne faisait pas corbillard !

Les souffleurs ont quittée le trou pour s'allonger dans un autre, il y a trop longtemps qu'il n'y en plus pour qu'il y ai des survivants.

Paraît même que les acteurs furieux leur crachaient dessus.

Oublié des tous dans son trou sombre il ne pouvait même pas en sortir pour faire pipi en cours de la représentation.

N'état-il pas oublier sous les pas et les voix des autres, jusqu'au moment où on se tourner ver lui !

Je fais une comparaison avec le nègre en écriture qui a encore de beaux jours avant que l'ordi écrive des livres pour reléguer au rebu !

De toute façon, il faut le remarquer, je me gâte, je baisse. Un mois sans cours ne vas rien arranger.

Trois cents mètres carrés de toiture sont tombés dans la cour. Les câble serveurs, réseaux et antennes Wi-Fi était déroulés dans la comble. Plus rien ne fonctionne. Les antennes sont au sol.

Il paraît que l'on bosse d'arrache pieds pour tout remettre ne étant pour la rentrée le 18 avril ! Parrain n'y crois guère !

[Montparnasse]

Ah, tu es en vacances, en ce moment ?

Bon, ma réponse au Souffleur n'était pas une critique, mais une improvisation taquine. Ca revient à dire que je ne suis pas sérieux 24h/24. Et pas toujours quand je suis sur le forum. Mais si je voulais être sérieux, je te dirais de garder tous ces textes précieusement, de les relire quand tu en as envie et de les corriger éventuellement (garde toujours tes versions initiales). Tu dois les traiter avec patience et obstination. Tout n'est pas donné immédiatement, personne n'écrit "one shot" comme disent les financiers, Rimbaud peut-être ? Il y a de la magie et des sortilèges dans l'écriture mais il faut laisser infuser (le texte ne bougera pas sans toi, c'est ton esprit qui y travaille consciemment ou inconsciemment). C'est comme en amour ou en amitié, il faut se séparer d'une personne pour avoir le désir de la retrouver. Quant à écrire des chefs d'oeuvre en permanence, c'est totalement illusoire. Il faut parfois écrire des choses moins fortes pour reprendre son souffle. Nous ne sommes les maîtres d'œuvre que dans un second temps, lorsque nous rédigeons et corrigeons les idées que l'inspiration (un don qui échappe à notre volonté) nous a fait jeter sur le papier. Le travail n'apporte de l'habileté que dans ce second temps, la sensibilté, la jeunesse de ton esprit, sa réceptivité, voilà ce qui est en jeu dans un premier temps et nécessite du calme, du repos, de la tranquilité.

[Liza]

Pas en vacances, en arrêt de maladie pour éviter la contagion. Trop tard tout le pays est grippé. Je voulais reprendre hier, mais c'était impossible !

L'école, comme les poux de parrain est sans abri, la toiture est partie au vent dans la nuit de dimanche à lundi, 300 m² à terre, tout le bâtiment neuf, avec tous les câbles et les antennes Wi-fi.

Officiellement les vacances commencent le 1er avril. J'espère que tout sera réparé, m'étonnerait, mais au moins rapiécé pour la rentrée le 18 avril.

Cet après-midi nous sommes allés à l'écurie tripoter les Tornado. Il n'ont que des Pentium et des intel core i3 dans la boutique. Autant dire des tablettes améliorée, des bourricots quoi, pas des chevaux ! Les doubles disques ne se font pratiquement plus. Enfin nous allons avoir une proposition. avec un intel core i7. Mais tu achètes dans un sac, tu ne peux ni voir ni toucher. Enfin, la batterie est interchangeable, elle n'est pas soudée comme c'est la mode. Nous n'avons pas le droit d'avoir de câbles autour de l'ordi.

Ne t'inquiète pas, je garde tout, enfin, à moins d'effacement. J'ai déjà un problème, avec le lecteur d’empreintes je n'utilise jamais les mots de passe, je ne sais plus où il sont ! dur, dur pour réinstaller.

[Montparnasse]

Cet après-midi nous sommes allés à l'écurie tripoter les Tornado. Il n'ont que des Pentium et des intel core i3 dans la boutique. Autant dire des tablettes améliorée, des bourricots quoi, pas des chevaux !

Dites, Melle Liza, vous êtes une habituée du luxe... Sachez que Spleen est hébergé sur un i3 qui a deux ans. Mais, ça va se gâter à partir du 11/04. Nous serons managés par un superbe QuadCore de 2007 (surnommé Achille). J'espère qu'il ne va pas ramer, et que nous aurons l'honneur de te voir faire quelques rodéos en dépit d'une si piètre monture (rires !) Mon seul souci, c'est le disque dur : la moindre poussière et les contacts ne se font plus. Heureusement, j'ai un pinceau et un aspirateur. Il y aura peut-être des coupures, mais tout rentrera dans l'ordre au prix d'un peu de ménage.

Enfin nous allons avoir une proposition. avec un intel core i7.

Mazette ! Avec une dot pareil, tu vas avoir des prétendants !

Ne t'inquiète pas, je garde tout, enfin, à moins d'effacement. J'ai déjà un problème, avec le lecteur d’empreintes je n'utilise jamais les mots de passe, je ne sais plus où il sont ! dur, dur pour réinstaller.

J'ai un fichier "Littérature" où j'ai mis, entre autres, des textes de Tolstoï, Homère, Dona et Liza. Tu vois que tu es en bonne compagnie. + les sauvegardes hebdomadaires du forum.