Le Spleen de Paris

             Une maman

    Une maman travaille à temps plein et dort toujours un œil ouvert, elle est tout le temps de garde comme un chien. Elle accourt au moindre bruit, fait de petites nuits, quitte le lit au petit jour. Une maman n’est pas payée au smig, pourtant elle crève de fatigue. Une mère reste avec sa couvée sacrifiant sa jeunesse et sa beauté à ses garnements, même pas reconnaissants.
   Une maman fait ce qu’elle peut, sans pouvoir tout faire, toutefois, elle fait ce qu’il faut, pour calmer les chamailles, peigner les cheveux en broussaille. Une mère, ce n’est plus la même fille, elle oublie d’être fière et ne pense qu’à sa famille. Elle est encore là et nous protège avec les yeux pleins d’eau et cheveux saupoudrés de neige.
    À un moment, elle se courbe et grince lorsqu’elle se penche, elle n’en peut plus d’être lourde, elle tombe, se brise la hanche, puis elle sombre après un dernier dimanche.
   Elle fond à vue d’œil en réclamant toute sa nichée entassée dans sa chambre, elle fait la forte, jusqu’au moment où le cadet ferme la porte. Lorsque seule se retrouve, elle attend que le ciel s’entrouvre.
   Et là, elle se donne le droit, pour la première fois, de fermer les deux yeux à la fois.

J'aime beaucoup ton texte sauf ce passage que je trouve trop brutal (ou pas dans le ton) :

À un moment, elle se courbe et grince lorsqu’elle se penche, elle n’en peut plus d’être lourde, elle tombe, se brise la hanche, puis elle sombre après un dernier dimanche.