Le Spleen de Paris

Le nez de l'aube pointe, par les volets disjoints
La lueur blafarde d'un jour encore loin,
Dans l'automne où le vent pousse ses rugissants
Sous un ciel saturé de nuages mouvants.

Dans l'ombre encore ambiant crient les grues voyageuses,
Méssagères de froid dans leurs danses frileuses,
Le bec axé au sud vers de chaudes contrées
Leurs longs envols sculptés appellent à rêver.

Les merles se sont tus aux charmilles désertes,
L'hirondelle a quitté la grange encore ouverte
Le rossignol muet tait ses enchantements
Et seul un rouge-gorge, sautille en tremblotant.

Chouette paresseuse, dans l'aurore s'endort,
Quelques lapins hardis rejoignent le confort
Dans un terrier douillet à l'abri du renard
Qui dans le bois glapit le flair dans le brouillard.

Circulent sur la route, les premières voitures,
Bousculant le silence, de la dame nature;
Puis montent d'un hameau les parfums de la vie
Des êtres éveillés des déjeuners bénis.

Le jour enfin debout s'alanguit sur la plaine
Habillé des relents d'une brume de laine,
Dans la paleur du ciel coulent les longues heures
Mêlant au chant du temps les frissons du labeur.

04 -12 -2020.

Belle harmonie dans ce poème. J'aime beaucoup tes « brumes de laine ».

Bonjour Montp et merci.