Aurore

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Montparnasse
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Aurore

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Aurore

A midi, dans l'ombre têtue et ramassée, aux pieds des grands sapins.

Sous le soleil droit et inflexible, le parc envoie au ciel des teintes crues, des cris d'enfants qui jouent. Un tapage entêtant et continu veut s'imposer à nous.
L'été s'est assis, majestueux et lourd. Il est dans sa gloire, écrase le monde du poing. Il embrasse la terre dans une étreinte violente.
Il est midi. Tu es partie... Je le crois en tout cas. Tu ne penses pas à moi. Pourquoi le ferais-tu ? Heureuse, triste peut-être ? Hier, tu pleurais, tu dois rire maintenant. Tout est là... La nature impassible et la conscience des hommes, courte, agitée, mouvante, comblée de joies et de peines.
Ces paroles sont à toi, écoute-les. Des mots écrits dans l'ombre du soleil droit, à midi. Le temps s'est arrêté, les rayons fouettent la terre. C'est le moment que tu as choisi pour t'échapper et laisser en moi ton rêve. Des bribes impossibles à retenir. Les seuls liens qui m'attacheront toujours à toi d'une façon mystique. C'est la minute où tu pars. A cet instant, j'aimerais que la terre s'ébranle, qu'elle s'arrache à tes pas. J'aimerais te suivre là où tu vas.
Ta voix, ton sourire, quelques phrases anodines, ton rire. Tout sera perdu, balayé encore une fois par des milliers d'événements sans importance. Comment est-ce possible ?
Il est midi... Tu pars puisque tu es libre. Tu peux aimer, souffrir, rire. Tu es libre. Le monde est indifférent à tout ça.

(16/08/1993)
Quand les Shadoks sont tombés sur Terre, ils se sont cassés. C'est pour cette raison qu'ils ont commencé à pondre des œufs.
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