" Monsieur Parefeu de Bellair était âpre au sexe. Entendons par ceci qu'il était de nature peu encline à renverser passionnément sa femme sur le lit sans avoir consulté son agenda - et donc hors-timing - afin de pratiquer les galipettes amoureuses qui conviennent à la chose.
Strict et chaste, son âme patricienne s'attachait davantage aux affres des affaires comptables qui, dans un domaine arboré de 3000 hectares où vieillissait la demeure séculaire de ses aïeux – et qui revenait fort cher en entretien - ne manquaient pas.
Il avait résolu depuis quelques années le problème des coucheries maritales en gagnant la chambre toujours plus tôt que son épouse et faisant toujours mine de dormir quand elle sortait de la salle de bain en tenue de nuit nuptiale. Il n'avait jamais été très tendre et au fil des ans sa sensibilité s'était contractée, rabougrie comme ses artères et l'andropause avait gagné aussi bien ses organes que son esprit.
On l'aurait lâché nu dans tout un gynécée qu'il se serait conduit comme le plus castré des eunuques ! Nous comprenions alors mieux quel terrible écart existait entre ces deux êtres dont l'union remontait à fort loin et dont l'issue semblait mortellement ennuyeuse...
De fait, Madame Parefeu de Bellair vit dans ce mariage la fort belle occasion de vibrer à l'unisson des deux amoureux et pourquoi pas d'en ébranler son mari au point de le ramener vers elle comme au temps de leur jeunesse.
" - Jean, lança-t-elle un jour à son frigide époux qui passait là, en quête d'un pardessus pour se rendre aux écuries (héritage familial) il faudra nous concerter pour choisir la couleur des robes des demoiselles d'honneur !
- Quel est l'intérêt d'avoir des demoiselles d'honneur puisque notre fille n'en a pas ! répliqua-t-il à sa femme.
Il avait pris alors le ton tragique d'un acteur de théâtre déclamant sur cothurnes le drame existentiel d'un empereur cornélien déchiré entre la raison d'état et la raison du cœur. Et ce trait janissaire fut la raison pour laquelle Madame Parfeu de Bellair entreprit de se charger, seule, de l'organisation du mariage.
C'était sans compter toutes les difficultés qui consistaient à réunir tant d'invités et conséquemment, à les faire se supporter une journée entière. "
Est-ce que tu vas conserver ce découpage en extraits si un jour tu publies le récit entier ? Ou il y aura des chapitres plus étoffés ? Les romanciers du XIXème publiaient aussi des extraits dans les revues avant de publier l'oeuvre en intégralité mais ils étaient plus longs que les tiens, je pense.
Quand les Shadoks sont tombés sur Terre, ils se sont cassés. C'est pour cette raison qu'ils ont commencé à pondre des œufs.