La vie d'Homère (d'après Hérodote)

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Montparnasse
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La vie d'Homère (d'après Hérodote)

Message par Montparnasse »

D'après le récit controuvé d'Hérodote, ce fut à Smyrne qu'Homère vint au monde. Sa mère s'appelait Kréthéïs ; elle était pauvre et venait de Cymé. Son père était d'origine inconnue. Surprise par les douleurs de l'enfantement au moment de la célébration d'une fête, elle mit au jour, sur les bords du Mélès, un fils qui reçut le nom de Mélésigène, ou enfant du Mélès. Mélésigène fut avec sa mère recueilli par Phémios, maître d'école à Smyrne. Phémios se chargea de l'éducation de son fils adoptif, et finit par épouser Kréthéïs. Enfant prodige, Mélésigène donna de bonne heure des signes de génie, et Phémios en mourant lui laissa son école. Après la mort de sa mère, Mélésigène devint un maître renommé, faisant l'admiration de ses concitoyens. Les nombreux étrangers, que le commerce amenait en Ionie, s'arrêtaient volontiers à Smyrne, et s'empressaient d'aller écouter ses leçons. Parmi ces étrangers, un marchand de Leucade, qui se nommait Mentès, lui proposa de le prendre à bord de son navire, et de l'accompagner en ses lointains voyages. Mélésigène consentit à partir. Quittant les rives du Mélès, où la tête d'Orphée était venue, dit-on, échouer et recevoir un tombeau sur lequel les rossignols chantaient mieux que partout ailleurs, il se mit, comme Ulysse, à sillonner les mers. En compagnie de Mentès, il visite l'Egypte, la Libye, l'Espagne et l'Italie. Avant de regagner Smyrne, il fait escale à Ithaque, où il est atteint d'un grave mal aux yeux. Mentès, obligé de se rendre à Leucade, confie son compagnon de route à son ami Mentor. Là, dans la rocheuse Ithaque, Mélésigène entend parler d'Ulysse et de ses aventures. A peine Mentès est-il de retour à Ithaque, qu'il reprend la mer et repart avec Mélésigène pour de nouveaux rivages. Ils longent les côtes du Péloponnèse, puis se dirigent vers l'Asie Mineure. A Colophon, Mélésigène sentit que son mal empirait et que sa cécité devenait incurable. Complètement aveugle, il décide de retourner à Smyrne. Mais là, désolé de se sentir oublié par ses compatriotes, méprisé par eux, tourmenté par la gêne et son infirmité, il quitte sans tarder son ingrate cité, se condamne à mener une existence errante et à gagner son pain en récitant les vers qu'il avait composés. Allant de ville en ville, chantant sur les places publiques et dans les assemblées, il parvint un jour jusqu'à Néontichos, et s'arrêta dans cette ville éolienne. Lorsqu'il en fut parti, on vit un peuplier noir pousser à l'endroit même où s'asseyait l'aède. De Néontichos, Mélésigène se rendit à Cymé, patrie de Kréthéïs. Malgré l'éclat croissant de sa célébrité, sa pénible indigence ne s'atténuait pas. En souvenir de sa mère, il demanda pour prix de ses récitations d'être entretenu aux frais de la cité. Mais les notables de Cymé l'informèrent qu'ils ne pouvaient héberger et nourrir tous les aveugles qui imploraient leur aide. Irrité et déçu, Mélésigène maudit les habitants de Cymé, abandonna leur inhumaine cité, et prit de ce pas le chemin de Phocée. Là, il fut reçu par un certain Thestoridès. Pédagogue envieux et poète jaloux, cet hôte indélicat déroba les poèmes qu'avait écrits l'aveugle, s'enfuit à Chios et récita comme siens les vers qui provenaient d'un indigne larcin. Révolté d'un tel outrage aux Muses, Mélésigène projeta d'aller jusqu'à Chios récupérer ses chants, et confondre le voleur éhonté. De Phocée, des pêcheurs le transportèrent près de Bolissos, puis l'abandonnèrent à son malheureux sort. Un chevrier, Glaucos, ayant par hasard entendu chanter cet aveugle inspiré, s'approcha de lui, le prit par la main et le conduisit au foyer de son maître. Mélésigène y fut accueilli avec tant de respect, qu'il devint bientôt le précepteur des enfants de son hôte. De Bolissos, Mélésigène fit voile vers Chios. Fixé dans cette île, il y fonda une école de rhapsodes qui devaient plus tard s'appeler de son nom : les Homérides. Une tranquille aisance lui permit alors de composer l'Iliade et l'Odyssée. Toutefois, bien qu'il fut déjà vieux, sa passion des voyages de nouveau le saisit. Débarquant à Samos, il songea bientôt à partir pour la Grèce et visiter Athènes. Mais il ne put réaliser ce vœu. Il tomba malade au milieu des Cyclades et mourut dans Ios, un îlot minuscule. Ses compagnons lui élevèrent un tombeau sur lequel se lisait cette courte inscription : « Cette plage recouvre la tête du divin Homère. » (IIème siècle après J.-C. d'après Hérodote, résumé de Mario Meunier, traducteur de l'Iliade)
Quand les Shadoks sont tombés sur Terre, ils se sont cassés. C'est pour cette raison qu'ils ont commencé à pondre des œufs.
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Van Brussel Jacques
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Re: La vie d'Homère (d'après Hérodote)

Message par Van Brussel Jacques »

Merci pour cette ode aux Poètes digne des plus grandes Persanes.
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