Victor Hugo

Avatar de l’utilisateur
Montparnasse
Administrateur
Messages : 4230
Inscription : 04 janvier 2016, 18:20
Localisation : Balaruc-les-Bains (34)
Contact :

Victor Hugo

Message par Montparnasse »

L’Atlantique ronge nos côtes. La pression du courant du pôle déforme notre falaise ouest. La muraille que nous avons sur la mer est minée de Saint-Valery-sur-Somme à Ingouville, de vastes blocs s’écroulent, l’eau roule des nuages de galets, nos ports s’ensablent ou s’empierrent, l’embouchure de nos fleuves se barre. Chaque jour un pan de la terre normande se détache et disparaît sous le flot. Ce prodigieux travail, aujourd’hui ralenti, a été terrible. Il a fallu pour le contenir cet éperon immense, le Finistère. Qu’on juge de la force du flux polaire et de la violence de cet affouillement par le creux qu’il a fait entre Cherbourg et Brest.

(Les Travailleurs de la mer)
Quand les Shadoks sont tombés sur Terre, ils se sont cassés. C'est pour cette raison qu'ils ont commencé à pondre des œufs.
Avatar de l’utilisateur
Liza
Grand condor
Messages : 1538
Inscription : 31 janvier 2016, 13:44
Localisation : France

Re: Victor Hugo

Message par Liza »

Le sable et les falaises battus par les marées s'effondrent encore et rien n'arrêtera cette érosion, pas même la taxe pour la planète.
Les blockhaus, placés sur les dunes dominantes, sont aujourd'hui sur la plage, parfois même, ils ont disparu dans le sable.
Des maisons à 200 mètres de la plage ont disparu, minées par la mer. il y en a encore en péril.
On ne me donne jamais rien, même pas mon âge !
 
Ma page Spleen...
Avatar de l’utilisateur
Montparnasse
Administrateur
Messages : 4230
Inscription : 04 janvier 2016, 18:20
Localisation : Balaruc-les-Bains (34)
Contact :

Re: Victor Hugo

Message par Montparnasse »

Dans l’archipel de la Manche, la côte est presque partout sauvage. Ces îles sont de riants intérieurs d’un abord âpre et bourru. La Manche étant une quasi Méditerranée, la vague est courte et violente, le flot est un clapotement. De là un bizarre martellement des falaises, et l’affouillement profond de la côte.

(Les Travailleurs de la mer)
Quand les Shadoks sont tombés sur Terre, ils se sont cassés. C'est pour cette raison qu'ils ont commencé à pondre des œufs.
Avatar de l’utilisateur
Liza
Grand condor
Messages : 1538
Inscription : 31 janvier 2016, 13:44
Localisation : France

Re: Victor Hugo

Message par Liza »

   Lors de l’une de ses escapades dans notre département, Victor Hugo a fait étape au relais de poste de notre commune, en 1836, en juin je crois, il faudra que je vérifie.
   Le bâtiment existe encore, bien qu’il menace de s’effondrer. D’énormes lézardes se sont formées dans le torchis du pignon sud. Je demanderai à BB de prendre une photo.
   D’après ce que je sais, il aurait parlé du village dans une lettre à sa fille : « La route est belle et ombragée. À tout moment, de délicieuses petites chaumières pleines de fleurs. C'est une rencontre bien jolie et bien gracieuse qu'une chaumière au bord du chemin. De ces quelques bottes de paille dont le paysan croit faire un toit, la nature fait un jardin. »
On ne me donne jamais rien, même pas mon âge !
 
Ma page Spleen...
Avatar de l’utilisateur
Montparnasse
Administrateur
Messages : 4230
Inscription : 04 janvier 2016, 18:20
Localisation : Balaruc-les-Bains (34)
Contact :

Re: Victor Hugo

Message par Montparnasse »

Merci pour ton éclairage et cette belle citation. pouce up
Quand les Shadoks sont tombés sur Terre, ils se sont cassés. C'est pour cette raison qu'ils ont commencé à pondre des œufs.
Avatar de l’utilisateur
Montparnasse
Administrateur
Messages : 4230
Inscription : 04 janvier 2016, 18:20
Localisation : Balaruc-les-Bains (34)
Contact :

Re: Victor Hugo

Message par Montparnasse »

Les anciens du pays racontent, mais ces faits-là appartiennent au passé, que la population catholique de l’archipel normand a été autrefois, bien malgré elle, plus en communication encore avec le démon que la population huguenote. Pourquoi ? Nous l’ignorons. Ce qui est certain, c’est que cette minorité fut jadis fort ennuyée par le diable. Il avait pris les catholiques en affection, et cherchait à les fréquenter, ce qui donnerait à croire que le diable est plutôt catholique que protestant. Une de ses plus insupportables familiarités, c’était de faire des visites nocturnes aux lits conjugaux catholiques, au moment où le mari était endormi tout à fait, et la femme à moitié. De là des méprises. Patouillet pensait que Voltaire était né de cette façon. Cela n’a rien d’invraisemblable. Ce cas du reste est parfaitement connu et décrit dans les formulaires d’exorcismes, sous la rubrique : De erroribus nocturnis et de semine diabolorum. Il a particulièrement sévi à saint-Hélier vers la fin du siècle dernier, probablement en punition des crimes de la Révolution. Les conséquences des excès révolutionnaires sont incalculables. Quoi qu’il en soit, cette survenue possible du démon, la nuit, quand on n’y voit pas clair, quand on dort, embarrassait beaucoup de femmes orthodoxes. Donner naissance à un Voltaire n’a rien d’agréable. Une d’elles, inquiète, consulta son confesseur sur le moyen d’éclaircir à temps ce quiproquo. Le confesseur répondit : − Pour vous assurer si vous avez affaire au diable ou à votre mari, tâtez le front ; si vous trouvez des cornes, vous serez sûre… − De quoi ? demanda la femme.

(Les Travailleurs de la mer)
Quand les Shadoks sont tombés sur Terre, ils se sont cassés. C'est pour cette raison qu'ils ont commencé à pondre des œufs.
Avatar de l’utilisateur
Montparnasse
Administrateur
Messages : 4230
Inscription : 04 janvier 2016, 18:20
Localisation : Balaruc-les-Bains (34)
Contact :

Re: Victor Hugo

Message par Montparnasse »

La lueur du matin grandissait à l’est ; la blancheur de
l’horizon augmentait la noirceur de la mer. En face, de
l’autre côté, la lune se couchait.
Ces deux piliers, c’étaient les Douvres. L’espèce de
masse emboîtée entre eux comme une architrave entre deux
chambranles, c’était la Durande.
Cet écueil, tenant ainsi sa proie et la faisant voir, était
terrible ; les choses ont parfois vis-à-vis de l’homme une
ostentation sombre et hostile. Il y avait du défi dans
l’attitude de ces rochers. Cela semblait attendre.
Rien d’altier et d’arrogant comme cet ensemble : le
vaisseau vaincu, l’abîme maître. Les deux rochers, tout
ruisselants encore de la tempête de la veille, semblaient des
combattants en sueur. Le vent avait molli, la mer se plissait
paisiblement, on devinait à fleur d’eau quelques brisants où
les panaches d’écume retombaient avec grâce, il venait du
large un murmure semblable à un bruit d’abeilles. Tout était
de niveau, hors les deux Douvres, debout et droites comme
deux colonnes noires. Elles étaient jusqu’à une certaine
hauteur toutes velues de varech. Leurs hanches escarpées
avaient des reflets d’armures. Elles semblaient prêtes à
recommencer. On comprenait qu’elles étaient enracinées
sous l’eau à des montagnes. Une sorte de toute-puissance
tragique s’en dégageait.

(Les Travailleurs de la mer)
Quand les Shadoks sont tombés sur Terre, ils se sont cassés. C'est pour cette raison qu'ils ont commencé à pondre des œufs.
Répondre