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Re: Spleen 1. 0. (oeuvre participative)

Publié : 29 août 2016, 15:39
par Aureplume
Les portes glissent et débouchent sur de nouveaux coulisses. Un sans-abris et son trombone m'accueille avec son jazz glauque de chard-clo. Ma robe et le derrière de mes jambes le saluent, je file. Je remonte et je commence à percevoir les échos de la ville et de son air étouffant.

Re: Spleen 1. 0. (oeuvre participative)

Publié : 29 août 2016, 15:52
par romithefox
Je manque de me faire percuter par un cycliste pressé, puis par une petite vieille trop occupée à déblatérer avec sa créature à quatre pattes qu'à regarder devant elle. Et après on s'étonne que les Parisiens tirent la gueule. La chaleur insupportable du soleil mêlée à celle de la pollution alimentent mon mal de tête. J'avais failli oublier cette nuit.

Re: Spleen 1. 0. (oeuvre participative)

Publié : 29 août 2016, 15:57
par Dona
Cette nuit...
Pas de bol, hier, c'était le jour où j'avais mis ma jupe tailleur, la jaune, en soie, irrésistible mais tellement ajustée que j'ai eu un mal de chien à grimper les marches des escaliers. Je l'ai relevée un peu sur le côté pour marcher, ça faisait guinche...
Cette nuit, il m'a traitée de sale allumeuse. On s'est vraiment, vraiment disputés.
J'aime l'élégance.  Et j'ai horreur des jaloux, des envieux, des immatures et des débiles.

Re: Spleen 1. 0. (oeuvre participative)

Publié : 29 août 2016, 16:06
par Aureplume
Eh quoi ? Rupture de café ? La machine est cassée... mais il se fout de moi celui-là aussi ! Non, je ne veux pas de thé ou de tisane, je fais déjà vieille fille c'est ça ?
Je me barre du taudis et je fouille dans mon sac. Mes Camel, ça va me détendre. Mes larmes roulent sur mes joues et mouillent le filtre.

Re: Spleen 1. 0. (oeuvre participative)

Publié : 29 août 2016, 16:26
par Loustic
Fumer un pétard mouillé, je jette la cigarette. Prenant le corsage à deux mains, j'aligne mes avantages et je fonce droit devant, la mine fière dans cette jupe qui me serre. Regardez badauds emmagasinez des souvenirs pour vous tenir haut cet l'hiver, le froid fermera mes points vue.

Re: Spleen 1. 0. (oeuvre participative)

Publié : 29 août 2016, 16:48
par romithefox
Soudain, je me demande pourquoi je marche avec un tel dédain puisque je ne sais absolument pas où mes jambes vont me mener, où mon corsage va m'attirer. Vais-je cette fois m'écrouler dans les bras d'un prince charmant ou dans les pattes d'un malpropre ?

Re: Spleen 1. 0. (oeuvre participative)

Publié : 29 août 2016, 16:54
par Dona
A l'angle de la cathédrale, rue Notre-Dame, se tenait un vieil accordéoniste. On le connaissait bien ici : Dino Viscenti, c'était son nom. Il jouait tous les jours et depuis toujours les mêmes airs.
Quand il la vit, il joua celui-là : « Valse du printemps » parce que les jambes de cette femme étaient vraiment belles... et qu'elle portait une jupe en soie...

Re: Spleen 1. 0. (oeuvre participative)

Publié : 29 août 2016, 17:14
par Loustic
Oui, à la fin. En ce moment, je pense : si l’élastique de ma culotte me lâche… Rigolez pas, il faut connaître pour imaginer le désastre. Sentir la bricole tomber sur les aiguilles, tu n’as pas le temps, les talons menottés, tu chutes en avant. Tu te retrouves allongée sur le flanc, honteuse, les pieds empêtrés dans une drôle de ficelle manifestement à la mauvaise place, sur tes pattes. La coquetterie même à tout, j’ai choisi cette dentelle parce que c’est la plus jolie, la plus vieille aussi. Douloureuse envie de porter beau ce que l'on ne laisse qu'entrevoir !

Re: Spleen 1. 0. (oeuvre participative)

Publié : 29 août 2016, 17:22
par Aureplume
Enfin entrevoir... Dans quelques mois, le point de vue central de mon anatomie sera exposé à tous. À cause de toi qui grandit dans mon ventre. Toi qui va devenir comme ton futur père, un tyran. Oui, toi qui me ronge les boyaux, qui en veut toujours plus, comme tous les hommes.
Qu'as-tu à dire pour ta nourrissone défense ?

Re: Spleen 1. 0. (oeuvre participative)

Publié : 29 août 2016, 18:59
par romithefox
Que tu n'as pas choisis d'exister ? Que réduire ta peine était de mon ressort ? Eh bien non, tu prendras perpète. Tu demanderas à ton père ce que ça signifie, il connaît bien ce domaine. Tant de souffrances alors que ta petite truffe rose n'a pas encore passé la barrière de mon entre-jambe. Je n'ose imaginer la suite.