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Liza
Grand condor
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Message par Liza »

            Votre avis ?

   En 2014, nous avons publié un livre qui va être réédité en gros caractères (corps 16). Je souhaite profiter de cette occasion pour réécrire l'accroche qui me paraît un peu molle.

    Je pose ici la nouvelle version. Votre avis sera un point de repère précieux. Pensez-vous qu'elle donne envie de lire la suite de ce bouquin visant un lectorat adolescent.

   Aujourd’hui, je m’attarde dans la salle de bains. Un peu narcissique, je contemple mon reflet avec un certain plaisir. Je suis bien coiffée, ma tignasse éclaircie par le soleil et l’eau de mer, dégouline dans mon dos. Ma peau a ce hâle doré qu’arborent les mannequins hollywoodiens. À part que le mien ne sort pas du four à ultra-violets d’un institut de beauté, il est complétement naturel. L’armoire de toilette, à trois portes, me renvoie une image triple. Brutalement, face à face dans ce miroir, je mesure le peu de temps qui s'est écoulé pour parcourir un si long chemin.

   À gauche, Lili, surnommée Gyrophare à cause de la différence de couleur de ses yeux, la banlieusarde repliée et asociale qui n'est jamais sortie de sa cité, même durant les vacances. Ses voisins étaient de petits fumeurs d’herbe, des chômeurs ou des étudiants plus ou moins sérieux. Une jungle hétéroclite où l’adolescence désœuvrée chahute et crâne bruyamment devant les cages d’escaliers. Un endroit, où l’égalité des chances, victime de ségrégation sociale, est souvent un vain mot.
   Je devine votre question ! Tu rasais les murs, n’est-ce pas ? Oui, certainement, surtout lorsque je regagnais notre logement la nuit, le profil bas. Heureusement, je n’habitais pas un de ces lieux insalubres, humides et sombres. Merci à l’office d’HLM qui m’a évité les bas-fonds aux murs tagués !
   Malgré tout, je ne me suis jamais sentie aspirée par cet endroit qui s’enflamme trop facilement. J’y ai vécu en essayant de ne pas faire de vagues et en respectant, au mieux, ma philosophie de l’ordre des choses. Celle dont les Lamark me reprochent souvent de trop tenir compte.

   À droite, c’est l’image de la Meg inexpérimentée ouverte à la vie et à la découverte, étalant ses connaissances, montrant outrageusement à des inconnus, les quelques qualités qu’elle possède. La Lili fière de briller à leurs yeux, alors qu’elle refuse d’admettre leur bienveillance, prenant leur sollicitude pour de la pitié. Une fille attachée à trouver toute gentillesse suspecte. Celle qui se cache derrière ses yeux bizarres et se lance, par pure bravade, dans d’impossibles défis. Tout en sachant qu’elle peut compter sur les autres pour régler les ennuis qu’elle s’attire. Celle qui refuse d’admettre la chance qu’elle a eu de passer les premières vacances de sa vie dans un bel endroit, en compagnie de gens charmants.

   Au centre, c’est moi ! C’est comme deux histoires séparées qui se dissolvent et se fondent pour en former une troisième. Le résultat de l’amalgame invraisemblable de Lili Lamark, de Gyrophare et de Meg Rambeau, des entités foncièrement différentes. Ce mélange, c’est la fille d’aujourd’hui, celle qui a tout chamboulé pour embrasser une existence nouvelle qu’elle espère plus équilibrée ! Une fille bien dans sa peau, épanouie dans les habits confiés par Lulu, prête à rire de tout, dans une ambiance familiale sereine. Une Meg naturelle et candide qui hésite entre timidité et effronterie, faisant montre d’une maturité au-delà de son âge, tout en conservant ses étonnements naïfs et enfantins.

   Je le dis, sans aucune forme de regrets, avec les Lamark, j’ai perdu une monotonie qui m’allait bien. Depuis que je les connais, le monde est à l’envers. Tout prend une ampleur immense, démesurée. Un orage géant provoque ma folie, une promenade au centre-ville devient un roman policier. Rentrée dans ma banlieue, coupable d’innocence, je suis mise en examen pour trafic de stupéfiants, je sauve ma copine d’un bizutage et, cerise sur le gâteau, je gagne un concours malgré moi ! Je vis au-dessus de ma tête, plus grande que moi. Pour comble, me voilà à étaler mes petits secrets de jeune fille esseulée.

   Beaucoup d’événements en si peu de temps ! Le bouleversement de ma vie a commencé, il y a seulement huit mois… à quatre heures du matin.

   Quatre heures du matin, ce n’est pas une heure de chrétien, il fait encore nuit. Ce matin-là, je suis sortie du lit sans enthousiasme. Après un petit déjeuner rapide, je suis montée dans le minibus dont le chauffeur faisait des appels de phares pour bien montrer son impatience. Il a balancé mon sac de voyage par-dessus les autres et m’a poussée sur la place libre près de la porte coulissante. Enfin, presque libre ! Une fille complétement avachie dormait sur deux sièges en même temps. Elle a grommelé quand je l’ai repoussée sur son siège. À la lumière du plafonnier, j’ai jeté un coup d’œil aux autres passagers : trois filles et quatre garçons. Nous avions déjà pris la route, le chauffeur râlait à cause du détour qu’il a dû faire pour me prendre en charge, comme si j’en étais responsable. Ce voyage et ce séjour me déplaisent fortement, pourtant je ne m’en prends pas à la terre entière.

            Liza
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Montparnasse
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Re: Votre avis

Message par Montparnasse »

Liza a écrit : 19 novembre 2018, 12:07             Votre avis ?

   En 2014, nous avons publié un livre qui va être réédité en gros caractères (corps 16). Je souhaite profiter de cette occasion pour réécrire l'accroche qui me paraît un peu molle.

    Je pose ici la nouvelle version. Votre avis sera un point de repère précieux. Pensez-vous qu'elle donne envie de lire la suite de ce bouquin visant un lectorat adolescent(s).

   Aujourd’hui, je m’attarde dans la salle de bains. Un peu narcissique, je contemple mon reflet avec un certain plaisir. Je suis bien coiffée, ma tignasse éclaircie par le soleil et l’eau de mer, dégouline dans mon dos. Ma peau a ce hâle doré qu’arborent les mannequins hollywoodiens. À part que le mien ne sort pas du four à ultra-violets d’un (l’)institut de beauté, il est complétement naturel. L’armoire de toilette, à trois portes, me renvoie une image triple. Brutalement, face à face dans ce miroir, je mesure le peu de temps qui s'est écoulé pour parcourir un si long chemin.

   À gauche, Lili, surnommée Gyrophare à cause de la différence de couleur de ses yeux, la banlieusarde repliée et asociale qui n'est jamais sortie de sa cité, même durant les vacances. Ses voisins étaient de petits fumeurs d’herbe, des chômeurs ou des étudiants plus ou moins sérieux. Une jungle hétéroclite où l’adolescence désœuvrée chahute et crâne bruyamment devant les cages d’escaliers. Un endroit, où l’égalité des chances, victime de ségrégation sociale, est souvent un vain mot.
   Je devine votre question ! Tu rasais les murs, n’est-ce pas ? Oui, certainement, surtout lorsque je regagnais notre logement la nuit, le profil bas. Heureusement, je n’habitais pas un de ces lieux insalubres, humides et sombres. Merci à l’office d’HLM qui m’a évité les bas-fonds aux murs tagués !
   Malgré tout, je ne me suis jamais sentie aspirée (inspirée ?) par cet endroit qui s’enflamme trop facilement. J’y ai vécu en essayant de ne pas faire de vagues et en respectant, au mieux, ma philosophie de l’ordre des choses. Celle dont les Lamark me reprochent souvent de trop tenir compte.

   À droite, c’est l’image de la Meg inexpérimentée ouverte à la vie et à la découverte, étalant ses connaissances, montrant outrageusement à des inconnus, les quelques qualités qu’elle possède. La Lili fière de briller à leurs yeux, alors qu’elle refuse d’admettre leur bienveillance, prenant leur sollicitude pour de la pitié. Une fille attachée à trouver toute gentillesse suspecte. Celle qui se cache derrière ses yeux bizarres et se lance, par pure bravade, dans d’impossibles défis. Tout en sachant qu’elle peut compter sur les autres pour régler les ennuis qu’elle s’attire. Celle qui refuse d’admettre la chance qu’elle a eu de passer les premières vacances de sa vie dans un bel endroit, en compagnie de gens charmants.

   Au centre, c’est moi ! C’est comme deux histoires séparées qui se dissolvent et se fondent pour en former une troisième. Le résultat de l’amalgame invraisemblable de Lili Lamark, de Gyrophare et de Meg Rambeau, des entités foncièrement différentes. Ce mélange, c’est la fille d’aujourd’hui, celle qui a tout chamboulé pour embrasser une existence nouvelle qu’elle espère plus équilibrée ! Une fille bien dans sa peau, épanouie dans les habits confiés par Lulu, prête à rire de tout, dans une ambiance familiale sereine. Une Meg naturelle et candide qui hésite entre timidité et effronterie, faisant montre d’une maturité au-delà de son âge, tout en conservant ses étonnements naïfs et enfantins.

   Je le dis, sans aucune forme de regrets, avec les Lamark, j’ai perdu une monotonie qui m’allait bien. Depuis que je les connais, le monde est à l’envers. Tout prend une ampleur immense, démesurée. Un orage géant provoque ma folie, une promenade au centre-ville devient un roman policier. Rentrée dans ma banlieue, coupable d’innocence, je suis mise en examen pour trafic de stupéfiants, je sauve ma copine d’un bizutage et, cerise sur le gâteau, je gagne un concours malgré moi ! (Je vis au-dessus de ma tête, plus grande que moi.) Pour comble, me voilà à étaler mes petits secrets de jeune fille esseulée.

   Beaucoup d’événements en si peu de temps ! Le bouleversement de ma vie a commencé, il y a seulement huit mois… à quatre heures du matin.

   Quatre heures du matin, ce n’est pas une heure de chrétien, il fait encore nuit. Ce matin-là, je suis sortie du lit sans enthousiasme. Après un petit déjeuner rapide, je suis montée dans le minibus dont le chauffeur faisait des appels de phares pour bien montrer son impatience. Il a balancé mon sac de voyage par-dessus les autres et m’a poussée sur la place libre près de la porte coulissante. Enfin, presque libre ! Une fille complétement avachie dormait sur deux sièges en même temps. Elle a grommelé quand je l’ai repoussée sur son dossier (sur son siège ?). À la lumière du plafonnier, j’ai jeté un coup d’œil aux autres passagers : trois filles et quatre garçons. Nous avions déjà pris la route, le chauffeur râlait à cause du détour qu’il a dû faire pour me prendre en charge, comme si j’en étais responsable. Ce voyage et ce séjour me déplaisent fortement, pourtant je ne m’en prends pas à la terre entière.

            Liza
J'ai mis entre parenthèse les coquilles éventuelles et certaines propositions. C'est très bien mais je trouve ça long pour une accroche. Est-ce le format habituel ? je n'y connais rien.

Curieusement, j'ai l'impression que la narratrice est un garçon dans le premier paragraphe. Peut-être parce que le terme « narcissisme » est souvent associé aux garçons.

Je pense que tu pourrais un peu réduire la taille (si nécessaire). C'est touffu, tu aimes les phrases amples, pleines de détails. Les lecteurs adolescents préfèreront peut-être l'efficacité et la concision ? Personnellement, je n'ai pas tout compris à la première lecture mais je ne suis pas une référence sur le plan de la vivacité d'esprit. En particulier, le lien entre le triple reflet et la personnalité multiple de la jeune fille.

Faut-il que je référence ton texte avec les autres (lien et tableau) ?
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Liza
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Re: Votre avis

Message par Liza »

C'est le chapitre 1 : détaillé afin que tout soit bien clair au départ, il est important de situer l’action et les personnages.
Narcissique : individu qui est atteint de narcissisme, mon perso.dic ne fait pas état de sexe.
Ensuite le texte est beaucoup dialogué.

La glace triple c'est pour situer les étapes du livre : d'un côté, la fille du départ : Lili cuisse de mouche. De l'autre : Meg la même fille insouciante et curieuse en vacances avec les Lamark. La glace du milieu reflète la nouvelle Meg Rambeau forte de toutes ces expériences.
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Montparnasse
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Re: Votre avis

Message par Montparnasse »

Oui, je savais que narcissique était unisexe ! smile Je parlais de l'usage.
Quand les Shadoks sont tombés sur Terre, ils se sont cassés. C'est pour cette raison qu'ils ont commencé à pondre des œufs.
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