Noirs émois

[Montparnasse]

Je ne connaissais que la version « mouchoir ». Je n'aurais pas compris mieux que toi !

Reste au chaud sur Spleen. Tu ne te feras pas agresser par moi. Et par les autres non plus, j'espère ! (smile)

[Liza]

Parce que tu connais l'expression ? Je suis à la traîne pour de bon alors ! Mes écrits baissent à première vue. Je vais examiner tout cela afin de tirer profit de ces erreurs.

[Montparnasse]

Non, je ne trouve pas. Il y a beaucoup de belles choses dans ce que tu as écrit. C'est difficile de trouver toujours de nouveaux sujets, une nouvelle façon. Exiges-tu trop de toi ? On ne peut sortir un texte parfait du premier coup. Le premier jet est toujours perfectible. Pour atteindre la perfection (qui n'est vraiment « utile » qu'en poésie) il faut relire et corriger un texte mainte et mainte fois. Et laisser du temps (des jours, des semaines, des mois) entre chaque relecture. Un exemple que je connais bien : les poèmes des Fleurs du mal ont été mûris pendant 10, 15 ans avant d'être publiés en 1857. Ils ont encore été modifiés pour l'édition de 1861, 66, 68 (posthume). Moi, qui n'aime vraiment écrire que le premier jet, j'ai bien été obligé d'admettre ce fait universel (valable pour l'écriture comme pour le reste : on ne fait de bonnes choses qu'en s'y appliquant longtemps) et de m'y astreindre.
Quant à la critique, ce n'est pas une tâche facile, crois-moi. En premier lieu, elle est toujours subjective, elle n'engage que son auteur, c'est peu. C'est pourquoi tu dois faire lire tes textes à d'autres que nous (les Spleeniens). Ensuite, pour être utile, elle doit être honnête et objective. Dans ton cas, elle est largement positive. Mais si plusieurs personnes te font les mêmes remarques, tu devrais essayer d'améliorer les points qu'ils ont relevé. Dernière chose, critiquer c'est comme soigner ou opérer. Pour soigner un malade, il faut que le médecin conserve sa lucidité. Pour opérer son cœur, il doit oublier que c'est le cœur de son ami. Et donc, ce n'est pas parce que j'aime beaucoup la personne qui écrit, que je dois lui faire seulement des éloges. Je lui rendrais, en plus, un mauvais service.

Quant à l'expression « tire-jus » pour désigner un « mouchoir », je l'ai entendu une fois dans la bouche d'une amie, il y a très longtemps. Plus jamais depuis. Mais tu la connaissais toi aussi, dans ce sens ?

[Liza]

Dans le sens mouchoir évidemment. Dans le sens égrillard, non.

Ne t'en fais pas, j'admets la critique, même venant d'un ami, surtout venant d'un ami.

Un entourage, avec des critiques mélioratives n'apporte rien.

Prendre du temps pour peaufiner, je suis bien trop impatiente et hyperactive. Ma raison flanche si je n'ai pas tapé mon idée en un quart d'heure ! C'est un défaut comme un autre.

Effectivement, la critique n'est pas simple, c'est pour cette raison que je m'y risque peu, tu as dû t'en rendre compte. Parfois, je perçois mal les images des voyants. Sans parler de ma perception différente des choses. Le chapeau bleu en est l'exemple. Pour moi, c'est l'évidence, les ambulances portent un chapeau... ou une rampe bleu (bleu dans ce cas, bleus ?)

Finalement, je vais peut-être participer à ce concours où il faut déposer le texte en français et en anglais. Ce sera un arbitrage, je l'espère impartial. Dans le CV, je ne préciserai rien, ni âge (majeure simplement, mon état de santé est confidentiel). Je verrai bien.

En ce moment, je propage peu.

[Dona]

Le texte est un peu long pour que j'aie le temps de le savourer ce soir (trop de taff, panne informatique etc...) et je m'en voudrais de rater quelque chose.

J'ai lu quelques commentaires de Montp' au sujet de phrases trop longues et toi, Liza, tu as l'air de dire que tu manques d'inspiration et que ton écriture régresse. Au vu du sujet, je préfère prendre le temps de le lire et d'y revenir au bon moment.

[Liza]

« J’aimais la fraîcheur douce et sauvage de ton visage. Sur le mur, je suivais son ombre aux contours fragiles, ... »
Dans cette phrase je souhaite dire : je suivais l’ombre de son visage sur le mur.

Je passe de toi à elle. Il y a deux narrateurs, en quelque sorte. Le gamin qui raconte son ressenti et l’homme qu’il est devenu, qui le commente…

Je sais, ce n’est pas simple, certainement je manque de rigueur pour les situer précisément.

Quelques phrases sont peut-être un peu longues (j’ajouterai des virgules, on manque de respiration).

Je zappe souvent la longueur de la séquence, la reconnaissance vocale ne respire jamais. Il faut que je répète la phrase. C’est pour cette raison, qu’en principe, j’écris court.

Je ne touche à rien, j’attends d’autres lectures.

Merci de vos critiques sur un texte bien long.

À ce propos, je pense que L’Affaire Camille ne transitera pas par Spleen (400 000 caractères, 70 000 mots, 200 pages A5, mini du contrat)

[Dona]

Je ne comprends pas... Ce texte est-il destiné à un concours ? J'ai du mal à suivre vos échanges...

Je trouve qu'il manque d'aération. C'est une belle complainte d'un amour malheureux, un jeu d'autofiction mais ce soliloque est un peu trop long. Ce n'est pas ton style Liza, toi qui excelles dans le registre de la chronique humoristique.
Si l'émoi du jeune garçon est très bien décrit, je trouve à mon gôut, qu'il y a quelques tournures un peu cliché, un usage de lieux-communs.

La déchirure finale, le sentiment de manque sont justes et bien dosés, émouvants aussi mais dans l'ensemble, il manque quelques effets "d'air".

Que comptes-tu en faire ? Le texte "Camille" y est-il associé ?

Comme souligne très justement Montparnasse, la critique est subjective (elle ne devrait pas l'être mais nous ne sommes pas des pros) d'où l'importance de faire les textes par plusieurs partis qui s'intéressent ou bien sont touchés par différents registres. Nul ne détient ce genre de vérité sur Spleen ...

[Liza]

Je ne compte rien en faire du tout ! Si, au départ, je comptais faire une suite (la réponse de Claire), j'y ai renoncé depuis longtemps.

Un texte que j'ai mis trop de temps à faire avancer. Sans continuité dans le travail, sans période d'écriture suivie.

Le résultat semble être décousu, à l'image de son assemblage.

Je ne le garde même pas dans ma mémoire disquesque, il dépare, je jette.

Oh non ! Camille c'est autre chose, un policier. J'ai commencé la mise en place, je vais soigner, surtout s'il est signé par Lou. Cela inversera la pratique. Pour une fois, il signera une chose qu'il n'a pas écrite.

La chronique humoristique gâche ma plume dit-on !

En concours, je vais peut-être présenter Mon Parrain, il est en plein dans le sujet. Je devrai présenter une version française et une version anglaise.

Je vais étudier le règlement, en terminant le nôtre.

[romithefox]

Je lis enfin Noirs émois Liza ! Bon, ça ne va peut-être pas te plaire, mais je suis d'accord avec les Canadiens ! J'y peux rien, je ne suis qu'élève, je ne peux dépasser le maître, j'aime ton style, même dans ce registre que tu n'as pas l'habitude de traiter, même si je trouve ton texte un petit peu long à mon goût.

Je regarde ce vide, à deux pas du ravin, je n’aurais pas peur d’y tomber si tu me tenais la main.

J'aime bien cette phrase, (si j'avais relevé toutes celles que j'aime, on serait pas quitte), elle montre la dépendance, le sentiment d'invincibilité que l'on ressent en compagnie de la personne qu'on aime.

Je ne le garde même pas dans ma mémoire disquesque, il dépare, je jette.

Eh nan pour une fois que tu n'as pas un texte quasiment parfait, il faut le travailler haha !