" Le Nid des bengalis "

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Dona
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Re: " Le Nid des bengalis "

Message par Dona »

" Le Nid des bengalis ", extrait 27 :

" Madame Parfeu qui voyait que l'affaire tournait vraiment mal ( Hortense était verdâtre !) se sentait au bord de l'évanouissement .
Bourgoin déclama :
- «  Je suis le Tenesse, la Vexation, l'Incomsomption
Le Princeton d'Arabi Pacha à la tourbe abolie »

Ce à quoi Parfeu de Bellair répliqua aussitôt :
- « Ma seule étonnamment morte, - et mon lutin constellé
Porte le solfatare de la mélanine. » *


Note : cf. Poème de Gérard de Nerval « Mélancholia». Voici la strophe d'origine.

« Je suis le Ténébreux, – le Veuf, – l’Inconsolé,
Le Prince d’Aquitaine à la Tour abolie :
Ma seule Étoile est morte, – et mon luth constellé
Porte le Soleil noir de la Mélancolie. »



C'en était trop ! Il fallait passer au S + V + 7 ! Bourgoin relança la joute :
- Allocataire enfermement de la patronne-neu!
La Journalistique glorification est arrondie!

Mais Bellair entonna sur la champ :
- Contre nous de l'ubiquité
L'éternité sanglante est levier !

cf. « La Marseillaise »
Allons enfants de la Patrie
Le jour de gloire est arrivé !
Contre nous de la tyrannie
L'étendard sanglant est levé



Restaient les perverbes! (mot-valise créé par les oulipiens pour désigner la « perversion » des « proverbes »; le perverbe est élaboré en combinant deux proverbes existants ). "

..............................................................

Fichtre ! Je ne peux pas mettre la vraie mise en page, ce n'est pas facile sur un forum. C'est plus lisible en vrai!
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Dona
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Re: " Le Nid des bengalis "

Message par Dona »

" Le Nid des bengalis ", extrait 28 :


" Restaient les perverbes! (mot-valise créé par les oulipiens pour désigner la « perversion » des « proverbes »; le perverbe est élaboré en combinant deux proverbes existants ).

Bourgoin lança:


- Rira bien bien qui rira ?
- Mieux vaut tard que jamais !

- On n'est jamais si bien servi ?
- Que par l'ours qu'on a tué soi-même !


- Il n'y a que le premier pas qui coûte ?
- Après c'est l'autoroute !

Désarçonné, notre intrépide chevalier réfléchit très vite. Il fallait une parade à ses coups d'épée dans l'eau. Ce pugilat oratoire ne pouvait durer. Il sortit sa botte secrète : le tautogramme progressif (chez les oulipiens, le tautogramme est un texte en prose dans lequel tous les mots commencent par la même lettre...). Bourgoin choisit la lettre C comme «Canardeau, corniaud, conconnot...»
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Dona
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Re: " Le Nid des bengalis "

Message par Dona »

" Le Nid des bengalis ", extrait 29 :

" Bourgoin, d'une voix d'aède, déclama:

- Ca commence comme ça : «  Cherchez chez ce calomniateur cafouilleux ces combines criminelles ! » Ce chacal croit cerner ce corollaire compagnon ! Croyant contrer coriacement ce courageux citoyen, chagrinant chacun, chacune complètement, ces calamiteuses charges cocasses chuchotent certaines circonlocutions comiques!
Contre celui causant couramment, copieusement calembours complexes, certes cataglottiques, ce cruel calothicon combat clandestinement ces combinaisons chevronnées. Cependant, chose curieuse, ce champion certifié catégoriquement coupable conclura ce championnat ! »


Monsieur Parfeu de Bellair se trouva fort dépourvu face à ce tautogramme progressif dont il savait que Georges Pérec, oulipien hors pair, avait été très friand.

Le tautogramme n'avait jamais été son fort. S'il eut été connecté à sa base de données internétique, il eut facilement trouvé une combinaison langagière digne d'être répliquée!... Il aurait créé une base de données algorithmique sur le thème de « a » puissance 227 ( 227 étant la variable de départ cela va de soi ! – sorte de nombre d'or sémiologique calculé sur le nombre d'occurrences probables à partir d' indice temporel donné- sachant que ce variable multiplie par 759 fois le variable d'entrée à condition qu'on ait divisé la recherche lexicale au dixième de sa fraction dans la courbe logorrhéique décimale ! La variable de sortie, par combinaison des occurrences sémantiques et de la liste des identificateurs saisis par F4 fois slash fois slash puissance 5 ( l'indicateur de généressence temporelle – car il fallait faire vite ! ) aurait proposé plus de 2000 fois son intrason de départ et Parfeu aurait obtenu plus de 1000 millions de vocables différents !!! )

Sans ordinateur, c'était génétiquement impensable !... "
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Re: " Le Nid des bengalis "

Message par Montparnasse »

J'ai complètement décroché (3 épisodes de retard...) Je rattrape tout demain ! :cuite:
Quand les Shadoks sont tombés sur Terre, ils se sont cassés. C'est pour cette raison qu'ils ont commencé à pondre des œufs.
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Re: " Le Nid des bengalis "

Message par Dona »

" Le Nid des bengalis ", extrait 30 :


" Sans ordinateur, c'était génétiquement impensable ! Et empêtré, balourd, déjà jaune verdâtre, il essaya d'articuler :

- Acrimonieux atrabilaire astringent ! Albâtre assassin abalourdi! Aube aimante... Ah!!!!!.... » et son dernier« Ah » fut comme le râle du hallali ! On l'avait eu ! Il était le beau chevreuil à terre gisant dans son sang, le fier sanglier péri, le léger faisan agonisant au sol... et le veneur allait bientôt l'entailler au ventre, éviscérer sa panse et jeter sa vidure à la meute !

Parfeu était à terre, Bourgoin avait remporté la joute. Et il pensa à son maître et mentor :
« Si on ne peut pas tuer l'ennemi à terre mais alors quand ? » disait Pierre Desproges.

Le pugiliste gagnant acheva:
- Ce cagneux coquin creux crève comme calamiteuse carogne !

Et ce trait jaculatoire fut l'estocade, l'épitaxis oratoire ! « Morte la bête, mort le venin ! » pensa Bourgoin et une joie puissante l'expurgea de toutes ses années de déchéance.
Satisfait, il se retourna vers l'assemblée, médusée et chercha inconsciemment du regard sa goton. Quelle surprise!... De la mégère qui l'avait accompagné ne subsistait qu'un petit béret bleu et un tailleur gris à pois blancs. Il ne la reconnut pas sur le champ tant elle lui faisait bonne mine. "



..............................................

@Montp' : accroche-toi! C'est bientôt fini ! :)
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Re: " Le Nid des bengalis "

Message par Dona »

En plus, j'ai essayé d'inventer un épisode algorithmique ... C'est pas de la tarte ! :mrgreen:


Signé : Flamant Rose ! :):):)
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Re: " Le Nid des bengalis "

Message par Montparnasse »

J'ai lu, j'ai lu, mais :
Le tautogramme n'avait jamais été son fort. S'il eut été connecté à sa base de données internétique, il eut facilement trouvé une combinaison langagière digne d'être répliquée!... Il aurait créé une base de données algorithmique sur le thème de « a » puissance 227 ( 227 étant la variable de départ cela va de soi ! – sorte de nombre d'or sémiologique calculé sur le nombre d'occurrences probables à partir d' indice temporel donné- sachant que ce variable multiplie par 759 fois le variable d'entrée à condition qu'on ait divisé la recherche lexicale au dixième de sa fraction dans la courbe logorrhéique décimale ! La variable de sortie, par combinaison des occurrences sémantiques et de la liste des identificateurs saisis par F4 fois slash fois slash puissance 5 ( l'indicateur de généressence temporelle – car il fallait faire vite ! ) aurait proposé plus de 2000 fois son intrason de départ et Parfeu aurait obtenu plus de 1000 millions de vocables différents !!! )
Ca dépasse, pour moi, la complexité des Ondes Gravitaionnelles. Le scientifique que je suis demande grâce ! :pleur4: :)
Quand les Shadoks sont tombés sur Terre, ils se sont cassés. C'est pour cette raison qu'ils ont commencé à pondre des œufs.
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Re: " Le Nid des bengalis "

Message par Dona »

Montparnasse a écrit : Ca dépasse, pour moi, la complexité des Ondes Gravitaionnelles. Le scientifique que je suis demande grâce ! :pleur4: :)

Ah c'est cool ! Ca a marché ! :)
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Re: " Le Nid des bengalis "

Message par Dona »

" Le Nid des bengalis ", extrait 31:

" Elle lui souriait et s'approchant d'elle pour voir s'il ne rêvait pas, elle lui dit :

- Mon chéri!... Mon chéri !... et autres gâteries cythériennes.

L'inflexion de sa voix était si caressante, si amoureuse qu'il la serra aussitôt contre lui et cette étreinte était celle de la réconciliation. C'est que le maléfice qui ensorcelait sa jolie fiancée depuis des années, jeté par le malin Chômage, Précarité, Misère, Usure venait de s'évanouir.
Bourgoin avait quitté un méchant crapaud baveux et il retrouvait une jeune énamourée aux yeux langoureux et humides. Elle, avait retrouvé le puissant rhéteur qui l'avait charmée, l'homme éloquent et fier qui avait embrasé sa vie de femme. « Mon chéri!... Mon chéri !...» ne cessait-elle de répéter et ses paroles étaient des roses et des diamants.
Un mirifique sentiment fait de douceur et de pardon envahit Bourgoin tout entier. Il eut l'impression de naître à nouveau. Et il resserra son étreinte."
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Re: " Le Nid des bengalis "

Message par Dona »

" Le Nid des bengalis ", extrait 32 :


" C'est à ce moment précis qu'Andréi sortit son violon de l'étui qui gisait par terre depuis le début de son entrée.
Le musicien, vagabondant dans le parc du château, ce matin qu'il était en quête d'un accueil lui rapportant un subside de quelques sous, s'était introduit dans la salle du château de Foué en pensant qu'il y serait le bienvenu. Il avait souvent pratiqué ce genre d'entrées et elles s'étaient souvent révélées opportunes. Arrivé en France à partir de 1990, il attendait qu'on lui délivre un permis de séjour pour résider, légalement, sur le territoire. En attendant, il survivait de son violon, dans la rue et là on l'on voulait bien de lui. "
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