Eux et moi

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Dona
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Re: Eux et moi

Message par Dona »

Antigone Eyre a écrit :Je ne puis m'empêcher, quand je les observe, ce que je fais souvent, d'abhorrer leur rire et leur joie, d'abhorrer leur ignorence de mon mal-être grandissant, d'abhorrer leurs oreilles sourdes à mes hurlements silencieux, d'abhorrer leurs yeux aveugles aux perles transparentes qui roulent sur mes joues résultant de mes nerfs tendus et fatigués. Lorsque j'y pense mes mains se crispent, mes poings se ferment, mes ongles s'enfoncent dans ma paume jusqu'à percer ma peau et mes artères se gonflent jusqu'à couper ma respiration. Je vais jusqu'à me demander si ce mal-être ne fera pas rouler un jour sur mes joues des perles rouges de sang, qui seront je l'espère visibles contrairement aux perles sans plus aucune contenance émotionnelle qui ne cessent d'inonder mon visage. Je m'enferme seule loin d'eux, le plus loin d'eux que je le puis pour les empêcher de me tirer vers le bas en m'attirant dans leur cercle viscieux. Ces vipères. Je dérive, je deviens folle, je fais des propos paradoxaux en espérant qu'ils aient pitié de moi sans accepter cette pitié de leur part étant donné l'intérêt absolument inexistant qu'ils inspirent. Voilà que je ris, aux éclats, comme eux mais d'eux : je ris d'eux, de la détresse qu'ils m'inspirent tous autant qu'ils sont. La quête du bonheur absolu est mon unique but aujourd'hui, je ne le connaîtrai pas aujourd'hui mais cela viendra lorsque ma liberté de fréquentation sera véritable et qu'eux se rendront compte qu'ils mènent une vie ridicule.

C'est bien vu ! Extra-sensibilité d'une adolescente en pleine révolte, c'est un propos vraisemblable et bien senti. Quelques reproches : le verbe "abhorrer" ne devrait pas être répété, il se suffit à lui-même (c'est un mot fort) et il alourdit considérablement la première phrase. Je souligne quelques fautes visibles, j'ai pu en oublier (Internet me tue les yeux). Je trouve qu'il y a quelques lourdeurs dans les phrases, par exemple ici : " je fais des propos paradoxaux en espérant qu'ils aient pitié de moi sans accepter cette pitié de leur part étant donné l'intérêt absolument inexistant qu'ils inspirent" et là :" La quête du bonheur absolu est mon unique but aujourd'hui, je ne le connaîtrai pas aujourd'hui mais cela viendra lorsque ma liberté de fréquentation sera véritable et qu'eux se rendront compte".

Malgré ces défauts, il y a une extrême sensibilité. C'est un bon point de départ.
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Montparnasse
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Re: Eux et moi

Message par Montparnasse »

Antigone Eyre a écrit :Je ne puis m'empêcher, quand je les observe, ce que je fais souvent, d'abhorrer leur rire et leur joie, d'abhorrer leur ignorance de mon mal-être grandissant, d'abhorrer leurs oreilles sourdes à mes hurlements silencieux, d'abhorrer leurs yeux aveugles aux perles transparentes qui roulent sur mes joues résultant de mes nerfs tendus et fatigués. Lorsque j'y pense mes mains se crispent, mes poings se ferment, mes ongles s'enfoncent dans ma paume jusqu'à percer ma peau et mes artères se gonflent jusqu'à couper ma respiration. Je vais jusqu'à me demander si ce mal-être ne fera pas rouler un jour sur mes joues des perles rouges de sang, qui seront je l'espère visibles contrairement aux perles sans plus aucune contenance émotionnelle qui ne cessent d'inonder mon visage. Je m'enferme seule loin d'eux, le plus loin d'eux que je le puis pour les empêcher de me tirer vers le bas en m'attirant dans leur cercle vicieux. Ces vipères. Je dérive, je deviens folle, je fais des propos paradoxaux en espérant qu'ils aient pitié de moi sans accepter cette pitié de leur part étant donné l'intérêt absolument inexistant qu'ils inspirent. Voilà que je ris, aux éclats, comme eux mais d'eux : je ris d'eux, de la détresse qu'ils m'inspirent tous autant qu'ils sont. La quête du bonheur absolu est mon unique but aujourd'hui, je ne le connaîtrai pas aujourd'hui mais cela viendra lorsque ma liberté de fréquentation sera véritable et qu'eux se rendront compte qu'ils mènent une vie ridicule.
"leurs oreilles sourdes à mes hurlements silencieux" ---> paradoxe. C'est possible, mais il faut trouver une astuce, faire passer la pillule. Ici, elle est un peu grosse.

"leurs yeux aveugles aux perles transparentes qui roulent sur mes joues résultant de mes nerfs tendus et fatigués" ----> tu nous as fait un package : il y a au moins trois phrases en une. Laisse à Proust le soin de tenter ça. Scinde et clarifie !

"...mes artères se gonflent jusqu'à couper ma respiration." ---> c'est "too much", tu devrais atténuer le propos ou supprimer la fin.

"Je m'enferme seule loin d'eux, le plus loin d'eux que je le puis pour les empêcher de me tirer vers le bas en m'attirant dans leur cercle vicieux." ---> ok, ça passe.

"sans accepter cette pitié de leur part étant donné l'intérêt absolument inexistant qu'ils inspirent." ----> fais-en une phrase indépendante.

"sans plus aucune contenance émotionnelle" ---> trop compliqué, tu dois faire des choses plus simples avant de tenter le salto arrière jambes tendues :)

C'est ce que je te disais pour "Loin de tout" : il y a l'inspiration, l'envie d'écrire. Maintenant, il faut que tu apprennes à maîtriser ce "flot bouillonnant". La meilleur façon, c'est d'essayer de faire des choses plus simples, d'assurer l'essentiel : la clarté, la justesse, un peu l'orthographe aussi. Fais des phrases moins longues. On peut toujours scinder. Et continue à lire, patiemment, de bons ouvrages. Ca viendra à son rythme, tu as le temps.
Quand les Shadoks sont tombés sur Terre, ils se sont cassés. C'est pour cette raison qu'ils ont commencé à pondre des œufs.
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Liza
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Re: Eux et moi

Message par Liza »

C'est exactement ce que je pense !

Bravo Antigone, tu peaufine tes textes comme un dessin et tu as tout gagné.
On ne me donne jamais rien, même pas mon âge !
 
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