MYOPUS GRADUS

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Loustic
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Re: MYOPUS GRADUS

Message par Loustic »

Départ en crapaud, retour en prince charmant, j’aime cette histoire.

Je ne prends pas la place de Liza en épluchant chaque terme. Je me contente de donner mon un avis général sur la lecture qui peut servir à tous.

Pas d’espace entre la phrase et les parenthèses. (c'était le nouveau surnom que je lui avais donné)

Trop de parenthèses, ce serait mieux, à mon avis, si l’explication était fondue dans le texte.

« Myopus Gradus 7, c’est le nouveau surnom que je lui avais donné, cochait ses fiches d'anglais avec autant d'aisance qu'il frappait dans son ballon de football ! » par exemple.

Les guillemets ET l’italique n’est-ce pas trop ? L’italique signale le mot ou la phrase et évite les doubles ponctuations ? », voire triple dans certains cas.

Bravo pour céruléen, j’ai dû feuilleter le dico !
Le nègre en littérature c'est un blanc qui travaille au noir pour un écrivain marron ! (Popeck)
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Dona
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Re: MYOPUS GRADUS

Message par Dona »

Ah merci Loustic ! Il faut que je revoie tout cela à tête reposée. Je tiendrai compte de tes conseils, oui, peut-être changer les italiques.:)
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Dona
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Re: MYOPUS GRADUS

Message par Dona »

" MYOPUS GRADUS " épisode 16



"- Cette dernière séance attestera de votre niveau d'anglais lors de l'année de quatrième, proféra Mme Delmarre. Je vous remettrai, ultérieurement, un diplôme que vous garderez précieusement en vue du B.E.P.C. Il témoignera du grade que vous aurez obtenu.
La classe écoutait attentivement ce qui devait être la dernière séance de l'atelier d'anglais.

- Patrick Lelèvre et Corinne Douard valident aujourd'hui le niveau 8, le dernier, continua-t-elle. Je vous prie de veiller à particulièrement ne pas les déranger, ajouta cet être charmant au moment où ma concentration devait atteindre le degré d'un moine bouddhiste en plein chakra, prédisposant à une transe mystique proche d'un voyage astral.

La compétition avait commencé. Installés côte à côte, Myopus et moi-même réfléchissions sur nos fiches violettes.
Pour ceux qui ne connaissent pas bien pas la culture anglaise, il faut savoir que les Britannique, en plus de se distinguer par leur originalité vestimentaire
( les Britanniques en vacances sont reconnaissables au port de socquettes blanches dans leurs sandales en cuir et au pinces repassées qui marquent le pli de leurs shorts), leur excentricité gastronomique (Claudel avait particulièrement souligné ce fait par « Devant la cuisine anglaise, il n'y a qu'un seul mot : Soit ! » ), les particularismes de leur monarchie constitutionnelle et leur incroyable sens de la politesse, les Anglais donc, se distinguent aussi par leurs expressions idiomatiques... La subtilité mais aussi la richesse métaphorique de leur composition relèvent d'une couleur locale assez extraordinaire et révèlent un humour déconcertant… à condition qu'on sache les traduire....

Le premier écueil était de taille... Je n'avais pas envisagé de ne pas savoir... Et l'hyper concentration que j'avais travaillée pour arriver à cette épreuve chancela quelque peu.

Il fallut commencer par la lecture silencieuse d'un texte, totalement artificiel dans sa composition puisqu'on y trouvait, à suivre, une dizaine de dictons. Après l'avoir lu et compris, on devait être capable d'associer les définitions adéquates à trois proverbes distincts en plus de retrouver leur signification en français.

J'avoue que je paniquais plus rapidement que je n'aurais cru. L'enjeu était assez terrible, l'adversaire, déstabilisant. En effet, en plus de s'atteler immédiatement à sa tâche et ce, sans laisser paraître la moindre nervosité, Myopus dégageait, ce matin-là, une odeur particulièrement entêtante quoique assez délicieuse... Une eau de toilette ? Cette fragrance enivrante finissait tout de même par gêner mon attention... Avait-on idée, un jour pareil, de s'asperger de parfum de cette manière ?? Ce stratagème avait été certainement étudié pour me perturber dans mon effort cérébral ! C'est fébrilement que je m'attaquai à l'étude du thème 8. "

Le premier proverbe me parut simple :

1. Straight from the horse's mouth

Le second, vraiment ardu :

2. It's raining cats and dogs...

Le troisième était incompréhensible !

3. Throw the cat among the pigeons... ? "
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Liza
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Re: MYOPUS GRADUS

Message par Liza »

Me voici éplucheuse maintenant !

Si tu ne me gardes que pour déshabiller tes légumes dis-le-moi, j'emporte mon économe ailleurs ! Toutefois, gare les robes des champs ne sont pas en chocolat !

J'ai promis une exclu, je vais l'envoyer, vous me tiendrez au courant de la différence que vous mesurerez entre les deux versions.
On ne me donne jamais rien, même pas mon âge !
 
Ma page Spleen...
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Dona
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Re: MYOPUS GRADUS

Message par Dona »

" MYOPUS GRADUS " épisode 17 :




" Il me fallut puiser dans mes réserves de sang-froid et de vanité pour lire les trois définitions, décrypter littéralement les trois expressions idiomatiques en anglais et finir par relier les différents énoncés entre eux. Voici ce qu'ils disaient :

A. « Au 16ème siècle, les abords des rues étaient jonchés d'ordures diverses. On y jetait les déchets de toute sorte car à l'époque, il n'y avait pas de ramassage de poubelles. Parmi les ordures, on pouvait trouver des animaux morts. Aussi, lors de fortes pluies, les déchets étaient balayés par les eaux et se retrouvaient au milieu des rues de nombreuses villes : carcasses, nourriture en décomposition et objets divers étaient ainsi exposés à la vue de tous. Aussi pouvait-on avoir l'impression en observant l'amas d'ordures au milieu de la route, qu'il avait plu des chats et des chiens... »

B. « Lancer le chat parmi les pigeons est un idiome britannique utilisé pour décrire une perturbation provoquée par une personne indésirable dans un groupe. L'expression trouve son origine dans le fait de créér une perturbation en introduisant un chat à l'intérieur d'un pigeonnier ( ou maison de colombe). La tendance du chat à chasser et tuer les oiseaux est donc ici exploitée.»

C. « Deux origines possibles sont recensées pour cette expression.
- soit une référence au pronostiqueur d'une course de chevaux pour insister sur la fiabilité de ses pronostics quant aux résultats de la course ( on affirmerait qu'il tire ses informations directement de la bouche du cheval.)
- soit une référence aux personnes achetant des chevaux qui, pour vérifier la bonne santé de l'animal, regarderait l'intérieur de la bouche du cheval (dentition, etc.) »


Les traduction françaises proposées étaient donc celles-ci : Il tombe des cordes / De source sûre / Jeter un pavé dans la mare.

La troisième locution idiomatique, Throw the cat among the pigeons, me mit dans un embarras catastrophique au ratio de l'heure qui passait à un rythme vertigineux. Si je perdais du temps à traduire celle-ci, je ne parviendrais jamais à accéder à la fiche 2 ! To throw, imprononçable à la française conjugué à la préposition among dont je ne connaissais plus le sens... le bestiaire incongru cat, pigeons... : ce proverbe s'avérait aussi tendineux qu'une viande dure qu'on a du mal à mastiquer et ce n'est qu'en le triturant dans tous les sens que je parvins, enfin, à m'approcher du sens le plus plausible. Ce n'est qu'après une gymnastique de l'esprit agitée, complexe, fiévreuse que j'en déduisis la réponse suivante et j'étais presque sûre qu'elle était exacte :

1 . C : De source sûre
2. A : Il tombe des cordes ( il pleut beaucoup)
3. B : Jeter un pavé dans la mare

A peine finissais-je d'associer la troisième définition que Myopus demandait déjà la fiche 2 ! Il l'avait presque finie quand je validai ma fiche 1 auprès de Mme Delmarre !
Elle m'autorisa à passer à la deuxième étape, deuxième fiche violette ( la dernière !) Il fallait faire vite ! "
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Dona
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Re: MYOPUS GRADUS

Message par Dona »

" Myopus gradus " avant-dernier épisode :



" Je lorgnais du coin de l'oeil le garçon si doué qui rivalisait avec moi. Il semblait travailler vite et ne pas hésiter. Mme Delmarre nous observait de trop près pour trouver le moyen de jeter un œil sur les réponses de Myopus. Ce n'était pas possible! J'allais perdre ! Et la nouvelle difficulté était majeure ! Cette fois-ci, il fallait traduire des proverbes sans aucun autre adjuvant que sa propre cervelle !

Le premier était facile :
« A little bird told me... » : un petit oiseau m'a dit, ça ne pouvait être que « Mon petit doigt me dit... ». La similarité de l'adjectif était explicite. L'analogie fondée entre le mot « oiseau » et le mot « doigt » l'était moins... Le passage du prétérit anglais à l'indicatif présent français n'était pas à expliquer. Heureusement !

Le deuxième proverbe était celui-ci : « If you are afraid of the wolves, don't go into the woods »... Je ne pus m'empêcher de le lire à voix haute tant je me trouvai désemparée par l'horloge qui tournait, implacable, au-dessus de nos têtes, rythmant le temps telle une clepsydre de la Grèce antique, martelant chaque petite seconde d'un petit bruit sec et obsédant.
Lorsque je lus tout haut : « If you are afraid of the wolves, don't go into the woods », Myopus hasarda alors un regard oblique dans ma direction. C'était un drôle de regard, un regard matois... doublé d'un sourire qui paraissait fort ironique. Ma foi... je dois avouer que ses beaux yeux bleus, nouvellement dessillés par ses lentilles de contact, avaient tout de même un pouvoir de séduction déconcertant... Je ne devais pas m'y attarder !

Wolwes, c'était le pluriel de loup... Woods, les bois... Si tu as peur... des loups... ne va pas... Bien sûr ! Ce gamin imaginait-il que j'avais peur de la compétition que je menais avec lui ?? Il m'en aurait fallu bien plus ! C'est avec un soupir d'aise que je pris mon stylo et je pris soin de bien articuler à voix haute chaque syllabe en rédigeant la traduction : Si tu as peur du loup, ne va pas dans les bois ! Patrick Lelèvre eut un petit rire étouffé. Nous nous croisâmes, toisâmes du regard plutôt !

Le petit sourire qu'il affichait était pour le moins troublant. L'ironie que je venais d'y voir me semblait laisser place à quelque chose de plus rieur, plus doux aussi... Je décochai tout de suite le pire de mes regards haineux, celui-là même que j'affichais dès que je croisais la Charline. Il n'y avait pas de temps à perdre avec ce langage paraverbal qui s'avérait bien difficile à suivre ! Il fallait que je gagne !
Le dernier proverbe était celui-ci : « From the craddle to the grave » … et je ne l'avais jamais lu, jamais vu, jamais entendu...
From the craddle to the grave... Craddle, craddle... Berceau ! Grave ?... To grave ? To be graved... Impossible à déchiffer !

Curieusement, Patrick Lelèvre se tourna ostensiblement vers moi et il prononça alors, sur un ton étrange :
« From the craddle to the grave... » et sa prosodie totalement maîtrisée de la langue anglaise, accentua à la perfection la protase et l'apodose...
Et la sonnerie, tel un glas funèbre résonnant au haut d'un clocher embrumé dans un ciel hivernal, retentit à cet instant-là. Et elle sonnait comme le hallali final ! Dépitée, vexée, ulcérée ... je considérai l'adversaire qui venait de l'emporter : Myopus ! Myopus Gradus 8 auréolé du violet de la gloire ! L'humiliation était énorme !

- Eh oui Corinne ! dit Mme Delmarre ! « From the craddle to the grave » est un proverbe très populaire en Angleterre. Il veut dire : « Du berceau à la tombe... ». Et dans le cas d'une déclaration d'amour, cela signifie « Aimer quelqu'un toute sa vie » C'est précisément Shakespeare qui...

Mais c'est précisément à ce instant-là que je soutins le regard de Patrick Lelèvre...
Et que je remarquais que ce n'était pas un regard ordinaire.
Et avant que je n'en saisisse la teneur, un coup d'oeil circulaire lancé à la classe... provoqua ma plus totale stupéfaction. Tous les élèves de quatrième B. avaient les yeux braqués sur moi. Tous souriaient, oui... "
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Re: MYOPUS GRADUS

Message par Loustic »

Belle histoire. Elle pourrait faire un livre pour ados !
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Re: MYOPUS GRADUS

Message par Dona »

Loustic a écrit :Belle histoire. Elle pourrait faire un livre pour ados !

Ah ah ! Merci Loustic ! :)


Demain, je poste la fin.
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Re: MYOPUS GRADUS

Message par Loustic »

Je parle sérieusement !
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Re: MYOPUS GRADUS

Message par Dona »

Loustic a écrit :Je parle sérieusement !

Sérieux ?
Je ne sais pas... Ceci dit, je me demande si l'épisode de la prière en latin (et de la sanction) ne serait pas un brin décalé (ce n'est pourtant pas si vieux : 1977... et c'est bien ainsi que ça s'est passé).
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