MYOPUS GRADUS

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Dona
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MYOPUS GRADUS

Message par Dona »

" Myopus Gradus ", c'est le titre de la prochaine nouvelle que je posterai quand j'aurai terminé "Le Nid des bengalis " :) soit dans 11 jours. Par épisodes journaliers évidemment. Toute ressemblance avec une personne connue... sera probable. :mrgreen:

Merci de me supporter :) :mrgreen:
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Montparnasse
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Re: MYOPUS GRADUS

Message par Montparnasse »

C'est un teaser, ça ? On veut savoir quand tu écris toutes ces choses. La nuit ? pendant les interros ? les réunions ? les vacances ? la Saint-Valentin ?
Quand les Shadoks sont tombés sur Terre, ils se sont cassés. C'est pour cette raison qu'ils ont commencé à pondre des œufs.
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Dona
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Re: MYOPUS GRADUS

Message par Dona »

Allez, c'est le jour J ! :) (nouvelle nouvelle mais elle n'est pas encore finie...)



MYOPUS GRADUS, épisode 1


« La directrice ouvrit la porte de la classe, les élèves se levèrent, leur maître me salua et nous rejouâmes en quelque sorte la célèbre scène du nouveau, dans « Madame Bovary » de Gustave Flaubert. Mais nous la jouâmes à l'envers.

Je fus aussitôt médusée par cette piètre assemblée qui me dévisagea pendant plusieurs minutes. Derrière moi, j'entendais la directrice expliquer aux élèves de la 4ème B du collège privé « Notre-Dame de la Recouvrance » qu'ils se devaient de m'accueillir comme il se doit. J'étais seule, dans une ville et collège inconnus insista-t-elle, on devait faire en sorte que je puisse rattraper le niveau de la classe et que je puisse m'intégrer le plus vite possible..."
Montp' a écrit :J'étais seule, dans une ville et collège inconnus insista-t-elle," ----> "J'étais seule, dans une ville et (dans) un collège inconnus insista-t-elle," ?
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Dona
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Re: MYOPUS GRADUS

Message par Dona »

" MYOPUS GRADUS " épisode 2 :

" J'observai ce qui me semblait être une assemblée de gueux... Le mot est idoine bien qu'il paraisse extravagant.
C'est vraiment d'un œil torve que je dévisageais ces visages stupides, aux sourires niais, ces garçons balourds et crasseux aux genoux, ces filles mal dégrossies aux vêtements mal assortis. Je posai mon regard sur une grande blonde dont le pull rouge bonbon, tricoté en laine grossière (oui, du fait main grand-mère maison, le comble de la vulgarité) était apparié d'un pantalon en Tergal moulant mais large du bas, vert émeraude. La touche suprême était ses baskets blanches...

Jamais je n'avais espéré voir en vrai un spécimen de cette envergure !... Cela existait donc vraiment cette absence totale de goût et même cette culture du mauvais goût ?... C'était en quelque sorte une aubaine pour philosopher avec la misanthropie qui m'arrivait d'un collège où l'élégance et le luxe régnaient en maître, un de ces collèges bourgeois où la moitié de la progéniture des notables de cette grande ville étudiaient jusqu'au baccalauréat. J'arrivais à point dans ce qui me semblait être un lieu d'indigence intellectuelle.

J'observai de près ces jeunes invertébrés ( décérébrés plutôt je crois ... ) que j'avais déjà jugés. J'allais les briser. Une joie démoniaque emplit mon cœur aigri et je pris place là où le maître venait de me l'indiquer: 3ème rang à gauche. Ma voisine directe était donc cette jeune fille inélégante et grossière en pull-over fait main. Elle s'appelait Blandine. Blandine, de celle que les lions refusèrent de dévorer dans l'arène remarquai-je ? Elle ne savait pas ; je compris immédiatement que cette fille m'était prédestinée pour faire mes premières griffes dans ce collège de province. Et j'aiguisais mes serres en jubilant intérieurement. Ces nigauds , j'allais leur en mettre plein la vue. "
Montp' a écrit : "et crasseux aux genoux," ----> "aux genoux crasseux" ?

"la misanthropie qui m'arrivait" ----> "la misanthropie qui me venait" ?

"Et j'aiguisais mes serres" -----> "et je les aiguisais" (reprendre "griffes" plutôt qu'introduire "serres") ?
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Liza
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Re: MYOPUS GRADUS

Message par Liza »

Dona continue, parfait je vais découvrir d'autres mots inconnus.

Myopus Gradus démarre bien, toutefois je conteste deux mots ! Je sais, je suis impardonnable, j'applique scrupuleusement l'enseignement de ma prof. Qu'attendez-vous pour « échodoppler » mes textes ? Il n'y a qu'en écoutant la critique que je peux avancer.

Apparié : qui va par paires, s'associe par paires, prend deux P

Si ce n'est pas une figure de style : ces jeunes invertébrés : pour des enfants ? Écervelés, décérébrés ou décervelés peut-être.

Bon, je vais me cacher au fond de mon lit, c'est mieux ! Je tire la couette, rideau idéal, isolant du froid et barrière à l'incertitude du destin s'ouvrant sur le rêve.
On ne me donne jamais rien, même pas mon âge !
 
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Dona
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Re: MYOPUS GRADUS

Message par Dona »

Liza a écrit :
Apparié : qui va par paires, s'associe par paires, prend deux P;
Si ce n'est pas une figure de style : ces jeunes invertébrés : pour des enfants ? Écervelés, décérébrés ou décervelés peut-être.
Bien sûr que tu as raison ! Mais je tape trop vite ! Heureusement, tu es là ! smiley sourire



En fait, mon idée est plutôt de les comparer à des rampants , c'est proche du ver de terre donc, des moins que rien pour l'héroïne... Mais si on ne comprend pas cette idée et que l'on pense que j'ai fait une faute, il vaut peut-être mieux changer de mot ...Décérébré me plaît bien...
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Dona
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Re: MYOPUS GRADUS

Message par Dona »

" MYOPUS GRADUS " épisode 3 :

" Depuis toujours, j'avais été une bonne élève en français, en latin, en langues, en histoire. Mes notes étaient pitoyables en mathématiques, en sciences physiques et en chimie. Les enseignants de ces matières ne m'avaient jamais donné le goût d'étudier et leur strictité à mon égard empêchait tout rapprochement. J'avais grandi dans l'ignorance de ces domaines, ignorance crasse que je cultivais par mépris pour ces professeurs masculins pour la plupart, si rigides et mal vêtus.

Rien n'égalait les professeurs de littérature que j'avais eus jusqu'à alors. Elles étaient toutes femmes élégantes et raffinées aussi bien physiquement que d'esprit. Toutes avaient remarqué en moi une sensibilité hors du commun, un goût immodéré des Lettres, une plume agile ; je les avais toutes profondément respectées. Si je n'étais pas toujours la meilleure, j'étais toujours la plus originale et mes écrits étaient régulièrement lus en cours. J'avais appris à cultiver ma différence oui, mais à force de mépris et de rejet de tous ceux qui ne me semblaient pas dignes de la comprendre ou bien pis, de l'apprécier. Je laissais depuis longtemps, au rebut, ces êtres passables et monotones que les anthologies de littérature enseignées en classe par des maîtres passionnés ne faisaient pas vibrer. "
Montp a écrit : "strictité" : leur quoi ? :)

"si rigides et mal vêtus" ----> "rigides et si mal vêtus" ?

"jusqu'à alors" : coquille.

"élégantes et raffinées aussi bien physiquement que d'esprit." ----> "aussi élégantes et raffinées physiquement que d'esprit" ?

"de la comprendre ou bien pis, de l'apprécier." ----> "de comprendre cette différence ou bien pis, de l'apprécier." (rappel de complément)
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Re: MYOPUS GRADUS

Message par Dona »

" MYOPUS GRADUS " épisode 4 :

" J'arrivais donc dans un collège de province, situé dans une bourgade du bord de mer et j'allais avoir la chance de côtoyer des fils et filles de marins, pêcheurs en mer ou cultivateurs. Cette perspective de briller dans un cercle de pauvres gens m'enivra dès les premiers jours et en plus de mettre un point d'honneur à ma distinction vestimentaire, je me préparai aussi à mettre en avant ma faconde littéraire.

Ma première journée fut consacrée à faire connaissance avec ces nouveaux camarades de classe, cobayes innocents et bêtes jugeai-je lorsque je les entendis parler avec un fort accent de campagne. Dès le premier soir, j'avais détecté les fortes têtes : Rabbit, le premier que j'eus surnommé à cause de ses dents en avant était affreusement myope et enlaidi par une paire de lunettes du plus mauvais goût. C'était un bon footballeur disait-on. Ah bon ? répondis-je, sourire narquois aux lèvres. Ils ne comprirent pas, eux non plus...

Ma voisine, Blandine avait deux parents agriculteurs et ne cessa de chanter les louanges de la vie pastorale qu'elle menait au foyer, agrémentée des naissances des lapineaux et autres créatures de basse-cour. Je la jugeai sur le champ car en plus d'arborer fièrement son pull-over maison, elle était gentille. Bécasse fut mon verdict. Je ne pouvais rien faire pour elle et dès le premier jour, je condamnais son âme naïve à errer dans les limbes de l'inculture et du mauvais goût. Rabbit, grand échalas au regard bigleux me surprendrait plus tard. Quant aux autres... Certains se hasardèrent à poser des questions trop personnelles et mes réponses, incisives, leur démontrèrent aussitôt qu'ils ne reviendraient jamais m'en poser. "

Montp' a écrit :Je te réponds là parce que sinon c'est le souk...

"le premier que j'eus surnommé" : c'est du passé antérieur ? Ca doit être moi, mais comme ça, sans entraînement, ça me casse un peu les genoux, poil au cou :sceptik:
Pourquoi pas du plus-que-parfait ? Un truc, un peu plus prolo, quoi :) ---> ""le premier que j'avais surnommé"

"Ils ne comprirent pas, eux non plus... " Eux n'ont pas compris, mais qui d'autre(s) ? I don't understand, my dear.

"Je la jugeai sur le champ" Comment la jugeas-tu ? Bon, ce n'est pas obligé mais bon...

"car en plus d'arborer fièrement son pull-over maison, elle était gentille." Moi aussi, je suis gentil, mais je bugue complètement sur ça. Il faudrait d'autres avis.

"au regard bigleux" ----> "au regard de myope" ?

"leur démontrèrent aussitôt qu'ils ne reviendraient jamais m'en poser. " ----> "les incitèrent à ne plus jamais m'en poser" ?
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Dona
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Re: MYOPUS GRADUS

Message par Dona »

" MYOPUS GRADUS " épisode 5 :


" Le professeur de Français enseignait également l'Histoire-Géographie.
C'était un homme d'une quarantaine d'années, sain, qui donnait l'image d'un être élevé à coups de bon air pur et chargé d'iode tel qu'on en trouvait dans cette atmosphère de village marin. Son visage poupin et ses yeux joyeux, son allure décontractée ne me firent pas bonne impression. S'il n'avait pas les mains d'un cultivateur, il en avait le pantalon en velours, passé et déformé. Sa diction plutôt lente ôta toute saveur au poème de Victor Hugo que nous étudiâmes ce jour-là. Je le trouvais pâle et terne. Probablement son origine plébéienne empêchait toute élégance rimique chez cet individu qui se faisait un chimérique empire sur ses élèves, ces cul-terreux qui ne connaissaient même pas la définition de l'hémistiche dans un alexandrin !...

Je répondis ce jour-là comme toutes les autres fois à toutes ses questions et de la pertinence de mes réponses vint le sujet du devoir de la semaine suivante. «  Vous êtes un courtisan du Roi-Soleil. Vous écrivez un poème pour chanter son éloge. » Là où les avortons mordus de football qu'était la bande des garçons et les filles, immatures poussèrent des cris d'indignation face à un sujet si nébuleux pour leurs cervelles lacunaires, je découvris les joies de l'inspiration. Ce fut immédiat et jouissif. Je savais déjà. Et je quittai la classe, le plan de mon écrit parfaitement établi dans mon esprit. Il me fallut quelques heures à la bibliothèque municipale pour rédiger le portrait de mon courtisan du grand siècle. Bientôt : jabot, redingote, lavallière, pourpoint, rhingrave et justaucorps n'eurent plus de secret pour moi et Versailles, ressuscité, m'ouvrit en grand ses portes.

J'avais 15 ans quand j'achevai mon récit mais en réalité, nous étions le 1er septembre 1715 et la pâle lumière de l'aube baignait tout Versailles.
J'étais dans l'intimité de la chambre du Roi-Soleil et mon poème, élégiaque, venait d'être lu à son chevet au moment où il s'éteignit. C'était grandiose, solennel et en grande pompe à tel point que tous les courtisans céans me saluèrent dignement, leurs chapeaux à plumes balayant avec panache le parquet hongrois de la chambre royale. Ils remerciaient dans le même geste, le plus grand des monarques de France et le chantre talentueux qui avait accompagné ses derniers soupirs : c'était moi. "
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Montparnasse
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Re: MYOPUS GRADUS

Message par Montparnasse »

Petit test de notification... Ca doit marcher :]
Quand les Shadoks sont tombés sur Terre, ils se sont cassés. C'est pour cette raison qu'ils ont commencé à pondre des œufs.
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