Espoir

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Liza
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Espoir

Message par Liza »

Je pose ici ce texte en précisant que je n’en suis pas l’auteure. C’est Lou, mon parrain.
La différence ? Ma plume est celle de la passion, la sienne, celle du labeur quotidien !


Espoir

Le moral dans les chaussures, c’est le lot de chacun à un moment ou à un autre de sa vie. Quand on sent le sol se dérober sous ses pieds, on se raccroche aux branches, fussent-elles de grosses ronces. Aussi douloureuses que soient les éraflures dans ses mains, on résiste, on résiste parce que tout nous fait peur.

Les amis ont toujours une corde tissée de quelques mots charitables pour tirer d’affaire quelqu’un sur une mauvaise pente. Il n’y a pas plus efficace pour remonter le moral au plus haut d’une amitié, fut-elle virtuelle, qui survole la vie avec un vertige légitime.

Je souhaite préserver les larmes de mes amis, elles seront bien mieux employées à une autre cause plus inévitable qu’un moment de cafard ou de solitude.

Si la vie te tracasse, appelle-moi, si ton cœur est serré par un lacet comme pour t’étouffer, je suis là avec un couperet pour te libérer. Si tes journées sont trop noires, écris-moi, ma torche est chargée et j’ai même des projecteurs de ciné. Si l’arc-en-ciel est trop pâle, c’est bénin, j’ai le spectre RVB pour en raviver la couleur et te faire du bien. Quand ta flamme vacille, j’ai des réflecteurs pour la préserver du vent et la tenir allumée. Si des larmes coulent de tes yeux, point n’est besoin de bassine pour le parquet, appelle-moi, j’ai des mouchoirs bien épais pour tes yeux, essuyer. Un courriel, juste un message : Écris-moi pour te faire câliner avec des mots bien reliés, te faire bercer par une belle histoire, je te raconterais n’importe quelles bêtises, afin de te faire sourire et, si loin de moi, à six mille kilomètres, t’imaginer rire.

Tu sais, j’aimerais que la vie, un jour, me permette une chose que tu n’imagines pas. Qu’elle chose ? Tu es bien curieuse, mon amie, toute virtuelle que tu sois ! Mais je ne vais pas te faire languir.

Un jour, j’aimerais, à ton bras, une grosse canne de l’autre côté. Heureux et fier, sans doute en traînant les pieds, te conduire, toi, que faute de paternité, j’aurai égayée de mots et de quelques phrases pour remonter tes espoirs et inonder tes sombres moments de sourires. Rougissante sous ton voile, dans l’allée de notre petite église, tu me traînerais vers l’autel où t’attendraient les bras tendus d’un curé de blanc vêtu.

Les cloches sonnent à toute volée. Je suis le plus heureux des hommes et aussi, le plus malheureux. Toi, mon amie virtuelle, je vais te donner à l’homme que tu as choisi. Un garçon inconnu, qui va me prendre le meilleur de toi, te mettre à nu. Il t’enlèvera jusqu’au nom que celui qui t’a trouvée, devant la porte d’une pouponnière, a choisi pour toi, celui que tu portes, résignée, contre vents et marées. Il te donnera le sien, sans le connaître, je le déteste déjà, ce type-là. Dieu, merci, ton prénom te laissera. Il t’emmènera, occupera tes pensées, plongeant dans l’oubli ces années où nous n’avons fait que nous écrire, le plus souvent pour ne rien dire. Non, tu n’es pas ingrate à ce point, sans doute voudras-tu encore quelques messages m’envoyer.

Emplis de tristesse, ma femme et moi, sur le banc du premier rang, je rongerai mon frein durant plus d’une heure de messe. Eh oui, ici, comme partout, on se marie au son des cloches. Tu promettras à ton compagnon de l’aimer et de le chérir toute ta vie en lui étant fidèle. Il te fera les mêmes promesses, peut-être en croisant les doigts derrière son dos, ça, tu ne le verras pas. Les alliances échangées, le riz jeté, le festin terminé, tu seras autrement nommée et de nous plus éloignés.

Pour toi, c’est une nouvelle vie qui commencera, ailleurs ! Enfin chez toi. Et même si j’ai du mal à extérioriser ma joie, rien ne pourrait me faire plus plaisir que d’être le témoin et peut-être, un peu l’acteur de ton bonheur. Moi qui, avec quelques mots gentils et mon humour insupportable, ai peut-être sauvé ta vie.

Je serai fier pour toi. Pour toi, parce que, ainsi, j’aurai l’impression d’être un peu le papa et les parents que tu n’as pas. L’impression de ton sentiment mitigé envers moi, un peu grand-père un peu confident, sera enfin éclairée d’une clarté nouvelle. Toujours aussi proches et aussi éloignés, un éloignement nouveau mais non moindre, l’océan s’étirera toujours entre nous. Sache-le, je serai toujours là pour te protéger des coups du sort et partager ce qui sera le meilleur et le plus mauvais de ta vie.

Tristes, ma femme et moi nous reviendrons sur nos pas, vieux, fatigués, encore solitaires à deux, pour rentrer dans cette maison vide où tu n’es jamais venue et ne viendras sans doute jamais. Le satellite sera incapable de jeter sur mon écran les mots que tu ne m’enverras pas. Quand tu penseras aux moments passés, n’attends pas d’être triste, même dans les bonnes circonstances, s’il te plaît, tape sur ton clavier « Bonjour, ça va ? Moi, je vais bien » en échange, je t’enverrai une montagne de bisous qui t’entoureront d’un arc-en-ciel et te feront une nuisette de tendresse sous ta couette.

C’est un rêve, sans doute, toutefois, tu peux te marier n’importe où, tu le sais, même chez nous.

Dans quelques années, libérée d’un passé pesant et jolie de tous les côtés, tu feras ta vie quelque part. Flatté je serais, si tu ne m’as pas oublié tout à fait. Et le plus heureux des hommes si tu mets mon nom sur un carton pour m’inviter à ton bonheur et rencontrer ton fiancé.

Celui-là, il aura intérêt à bien t’aimer et à éloigner les tempêtes du dessus de ta tête. Je t’assure que, si j’en ai besoin, je prendrai la canne la plus solide que j’ai. Gare au dos du manant qui ferait jaillir du fond de tes yeux des larmes autres que de joie.

En attendant tout ça, prends soin de toi, pour ne pas gâcher mes espoirs de te conduire un jour vers ce curé qui ignore encore la belle mission qu’il devra remplir ce jour-là.

Lou
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Liza
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Re: Espoir

Message par Liza »

Bon, j'arrête un moment, il y a trop de Lili dans Récit ! Les visiteurs vont croire que j'ai acheté le forum !
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Montparnasse
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Re: Espoir

Message par Montparnasse »

Tu n'as plus les moyens de l'acheter : il a pris de la valeur depuis que tu nous as rejoint ! (smile)
Quand les Shadoks sont tombés sur Terre, ils se sont cassés. C'est pour cette raison qu'ils ont commencé à pondre des œufs.
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