Ça compte pas

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Liza
Grand condor
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Ça compte pas

Message par Liza »

       Ça compte pas

   Je l’avoue, à mes yeux, ce sont toutes les mêmes. Je me méfie, qu’elle soit mondaine ou bohémienne, brésilienne ou française. Elle connaît l’avenir de notre histoire, pas besoin de boule de cristal ou de magie noire. Elle sait où est le bien, où est le mal. Son histoire contient trop d’innocence pour justifier ses désirs cachés.
    C’est dans les draps que l’absence a guidé ses pas et qu’elle a su trouver les mots velours qui savent rassurer et aider les hommes mariés. Ceux qui ont encore l’espoir que l’on comprenne leur désespoir et qu’on vienne, avec tendresse, à leur secours.

   Elle me donne le besoin et le cœur de forcer la porte entre mensonge et vérité. Dans ses bras, le temps s’arrête, dans la neige, elle est l’été, le calme dans la tempête, une fleur des prés, une orchidée. En même temps, l’ombre et la lumière, le début et la fin de tout ce que je souhaite crier et je veux taire. La maîtresse qui s’endort contre ma peau, efface la femme mariée pour un moment, sans un mot.

   Pour l’homme, il est difficile d’avouer qu’il s’est trompé, qu’il la juge sans la connaître. Cette inconnue est toujours la première femme née d'une rose un soir d'été, devenue essentielle comme la flamme, le soleil de la nuit. Douce fleur de l’infidélité, la maîtresse s’épanouit, effaçant, provisoirement, la femme mariée de la mémoire de l’homme insouciant devenu un Amant.

   C’est à chaque fois la même chose, cet amour volatil s’évapore, il meurt à la première lueur de l’aurore, emporté, au saut du lit, dans la fumée d’une cigarette. Les draps défaits sont l’annonce de la naissance d’autres voluptés. Dans ces amours fautives, personne n'a rien donné, quand vient le jour, l'un et l'autre reprend tout ce qu’il a prêté.

      Liza
On ne me donne jamais rien, même pas mon âge !
 
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