La dernière heure.

[Le Merle Blanc]

Sous la voûte fleurie des arbres d'un jardin
Près d'un vieux banc de bois où le temps git serein,
Entre les haies peignées les roses les jasmins,
Des yeux laissent couler leur incessant chagrin.

Une fille jolie sous sa parure blonde
Passe en ce paradis se séparer du monde
Où l'amour a semé ses sombres mélodies...
Se jouant de son coeur et méprisant sa vie.

Abjects les prétendants qui lui déchirent l'âme
En serments dépravés en compliments infâmes,
Toutes les parodies des siècles révolus
Osées par des lèvres qu'elle croyait émues.

Jeune et pourtant vieille dans son corps désarmé,
Image torturée dans des habits fripés,
La pente ascendante de ses revers chagrin
Ploie sous la détresse des tristes lendemains.

Malgré tout le soleil lui colore les joues,
Le frisson de la treille apaise ses remous,
Elle jouit du bonheur d'une nature immense
Sous l'orchestre des arbres où les feuilles dansent.

Elle cherche la paix sous l'alcôve bleutée,
Le visage implorant les rayons azurés...
Pose un dernier regard sur les pierres,sur les eaux,
Sur ce lieu admiré qui devient son tombeau.

03 10 2018.