L'éveil.

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Le Merle Blanc
Cygne chanteur
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Inscription : 22 décembre 2016, 20:46

L'éveil.

Message par Le Merle Blanc »

Sur un tertre un vieux fort, ombre fantomatique
Faisait craquer les ruines de ses tours faméliques,
Sur l'eau glauque des douves, la lune erre magique
Cachant dans le brouillard ses balades pudiques.

Près de là un ruisseau sourit joyeusement
Sur les pierres polies par le chant du courant,
Accrochant à ses rives les rubans d'argent
Des perles de rosée éphémère diamant.

Dans le velours de l'ombre, le hameau git encore,
Bercé par les échos de la brise sonore,
Sur les monts sur les vaux le silence s'endort
Sous les flutes frileuses,les harpes du temps mort.

Dans la ruelle enfin s'étire une lumière
Ses reflets incertains percent la nuit entière,
Et dans son atelier le boulanger s'affaire
Les mains dans le pétrin à la fournée première.

Dans l'étable une vache baille en gémissant
Au sol faisant traîner sa chaîne bruyamment,
Sur un coin du trottoir les bidons pesamment
Attendent la citerne pour vider l'or blanc.

Là-bas dans le lointain un coq s'égosille,
Les oiseaux se secouent cachés dans les charmilles,
Le rossignol chantant tisse sa fière trille,
Dans les maisons fermées s'éveillent les familles.

Déja sur l'horizon s'allume un nouveau jour,
Des ourlets vaporeux s'enroulent sur les tours,
L'air sent bon le pain chaud juste sorti du four,
Les fenêtres ouvertes s'éclairent sur les cours.

Le soleil paresseux se montre peu à peu
Illuminant le ciel de l'ambre de ses feux,
Repoussant dans l'azur les nuages peureux
Pour faire de cette aube un lendemain heureux.


03. 09. 2018.
Le poète est un mensonge qui dit toujours la vérité: Jean Cocteau
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