Extraits d'un cahier où les pensées fleurissent

En vers ou en prose !
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Le Merle Blanc
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Extraits d'un cahier où les pensées fleurissent

Message par Le Merle Blanc »

Le courant.

Tu vis au fil des jours
Comme goutte au fil de l'eau,
tu noies dans tes amours
Tes larmes au ruisseau,
Dans l'océan de bleu
Qui habille tes yeux
Les étoiles des cieux
Coulent de tous leurs feux.

Dans l'orage de ton cœur
Chavirent les bonheurs,
Les peines, les joies les peurs
De croiser le malheur,
Aux rires cristallins
Qui bordent ton chemin
Les abysses demain
Feront fondre le teint.

Tu vis de l'insouciance
Le cœur plein de plaisance,
Où les nouvelles absences
Riment avec carence,
Prends garde à la naissance
Des actes de malchance
Qui feront d'abondance
Pleurer tes jours de transes.


--------- printemps 2013.


Le radeau.

Par les jours, par les nuits
Images moirées d'ennui,
Quelques poids de défis
Un' mesure de vie
Où l'on tisse les fils
Sur une voie gracile
Souvenirs qui s'empilent
Dans un tiroir fragile.

Sombre rideau de pluie
Hachurant l'horizon
Où la lumière fébrile
S'écoule démunie
Par un train de rayons
Veloutés mal habiles
Sur le livre d'un soir
Au crépuscule blafard.

Etrange comédie
Que la vie que l'on vit,
Où l'on trame une toile
Usée le lendemain,
Où l'on se tord les mains
Pour retenir la voile
Sur un radeau tanguant
Au dessus du néant.

--------- printemps 2013

L'étoile des vents.

Les ailes des moulins
Tournent dans l'air marin
Où nos pales refrains
Pleurent vers le déclin,
Où le vol du serin
Etale ses charmes bruns
Tout au long des chemins
Ouverts sur les matins.

La rivière dans son lit
Eveille un paradis
Sort ses griffes jolies
Ses ardeurs infinies,
Et l'énorme défi
De ses voiles folies
Fait vibrer dans la nuit
L'orgue des voix bénies.

Dans son berceau l'enfant
Sur ses rêves gagnants
Cherche dans le néant
La cloche aux mille chants
Derrière le paravent
Des astres au levant
Sur l'étoile des vents
Dans l'univers changeant.

------- printemps 2013
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Re: Extraits d'un cahier où les pensées fleurissent

Message par Le Merle Blanc »

Une autre petite dose.

Un chant pour ma guitare

Quand reviendra chanter
L'oiseau sous ma fenêtre,
Que dans les champs les blés
Onduleront leur tête,
Quand au soleil brûlant
De l'été chancelant
Les filles brilleront
De charmes polissons.
Quand la lumière maquille
Les beautés angéliques,
Quand elle déshabille
De ses reflets comiques,
Riant de l'insouciance
Flairant la connivence
Du sourire qui éclaire
La douceur de vos lèvres.
Lorsque vos désirs rois
Feront naître l'espoir,
Qu'aux flamm' de vos regards
S'éteindront les nuits noires,
Que de tendres espoirs
Couleront dans le soir...
Je prendrai ma guitare
Pour chanter votre gloire.

----------- été 2013

Catherinette

D'un bouquet d'hirondelle
Habillé tes cheveux,
D'ailes de pâquerettes
De rubans de dentelles
Pour orner mignonnette
Tes sentiers sinueux.
Faire naître l'arc-en-ciel
Au diadèm' de tes yeux
Pour un regard heureux
Sur tes images belles.

Coudre au fil de bonheur
Des tresses d'argent et d'or
Pour te lire un décor
De tendresse joyeuse,
Pour endormir ton corps
Sur de l'herbe soyeuse
Et au filet des heures
Pleines et amoureuses
Suspendre les humeurs
De ta jeunesse en fleurs.

Tu es rossignolette
Mais tu deviens fauvette,
Tendre bergeronnette...
Dans le vent tu es mouette,
Et dans ton escarcelle
Tu caches l'hirondelle...
Petite demoiselle
Sais-tu que tu es belle,
Sous ton chapeau dentelle
Tu es catherinette.

------- été 2013
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Re: Extraits d'un cahier où les pensées fleurissent

Message par Montparnasse »

J'ai mis à jour ton index (j'ai supposé que tu ne savais pas le faire) ;)
Quand les Shadoks sont tombés sur Terre, ils se sont cassés. C'est pour cette raison qu'ils ont commencé à pondre des œufs.
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Re: Extraits d'un cahier où les pensées fleurissent

Message par Le Merle Blanc »

Bonjour Montp et merci.
Tu as raison, c'est un fossé duquel je serai bien incapable de me sortir seul...
et comme mes merlettes sont absentes ces temps-ci ( école oblige) il m'aurait fallu attendre
encore merci.
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Re: Extraits d'un cahier où les pensées fleurissent

Message par Le Merle Blanc »

Perfidie.

Dans un coin de mon cœur
Un rameau pleure et meurt
Comme un' branche brisée
A l'arbre des années
Où s'écoule la sève
Du reste de mes rêves
Par la blessure amère
De mon nouveau désert.

Il est des airs malsains
Qui vous brûlent les mains
Des musiques chagrins
Se riant du déclin
Sous l'astre auréolé
D'une vie dissolue
L'on vit comme un reclus
Derrière des barres forgées.

Oh! âges souriants
Des amours et des joies
Où l'on se croyait roi
Sur la route des ans
Par quelle perfidie
La source s'est tarie
Sur la neige d'un lit
Devenu trop petit.

---------- été 2013.

La relève de la garde.

Dans le fond d'une étable
Dans un désert de sable,
Autour d'un' longue table
A l'ombre d'un érable,
Les rois et les notables
En des discours " verbals"
Jouent l'avenir instable
Aux prières minables.

Ils font des "camarades"
Tendent des embuscades,
Gravissent des barricades
S'illustrent avec parade,
Et quand sur une estrade
Ils étalent leurs grades
La relève de la garde
S'étire en promenade.

Tremblez dans vos chaumières
Pauvr' êtres de misère
Ils font détruire le lierre
De vos maigres chimères,
Et sur les longues pierres
Où vos corps se fanèrent,
Noircissent la prière
De vos âmes sincères.

Sur la route des Dieux
Il n'y a pas de mieux
Quand l'homme peu à peu
S'illustre en rêves pieux,
Et les regards fiévreux
Des anges orgueilleux
Aiguisent sur les feux
Leurs fastes miséreux.

Inclinaison des tons
Morosité sans fond
Pour des cœurs de béton
Des anges des démons,
Sur le sombre horizon
Où se meurent les passions
Les guerres, les religions
N'ont pas tu leurs canons

------- été 2013.
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Re: Extraits d'un cahier où les pensées fleurissent

Message par Le Merle Blanc »

Imagines.

Imagines un jardin
Aux parfums de jasmins
Où brille l'harmonie
Du soleil de la vie
Où chantent les oiseaux
Où tremble le roseau
Sous la douce étincelle
De la lumièr' du ciel.

Imagines des enfants
Qui se croisent les mains
Noir rouge jaune ou blanc
Ils tissent le destin,
Sur une verte plaine
Ils ont banni la haine
Semé un champ d'amour
Qui fleurira toujours.

Imagines des ans
Aux couleurs d'espérance,
Des automnes, des printemps
Où vivent dans l'aisance
Les fruits de l'avenir
Sans hontes à venir
Des reproches des peurs
Sur la route des cœurs.

Imagines une cloche
Aux poutres d'une église
Loin des cantiques moches
Ses volutes "paradisent"
Dans le soleil où meurent
Haines et désarrois
L'amour devenu roi
De sa rivière abreuve.

---------- été 2013

Le miroir du temps.

Ô ! céleste voilier
Sur l'océan soyeux
Sur la voûte étoilée
Sur l'infini de bleu,
Glissant en emplissant
Les rêves des enfants
Des nocturnes voyages
Dont tu ravis tes pages.

Ô ! chimère berceuse
Aux yeux de la rêveuse,
Poses tes pailles d'or
Sur l'infini décor,
Au rouet de la fileuse
Tisses la toile du temps
Par l'aide généreuse
Des orgues du levant.

Ô ! pleures éternelles
Lumière d'étincelle,
Voiles subliminales
Aux rives saturnales,
Dans l'univers bancal
Au fil du temps ténu
Sous l'auror' boréal
Gisez peines perdues.

Ô ! arcs dans le ciel
Au velours irisé,
Tressés dans le damier
Des robes de soleil
Où la couleur vermeil
inonde de son miel
L'océan des nuées
Par Eole tramé.

Ô ! maitresse de nuit,
Demoiselle de jour,
Dans vos satins jolis
Dans vos charmants atours,
Vivez de l'inconscient
Des êtres aux néant
Qui n'ont de leur présent
Qu'un songe au cœur rêvant.

Ô ! sables éternels
Par les marchands du ciel,
Semés sur l'irréel
Sur des regards cruels,
Coulez au déversoir
Des saisons et des soirs
Sur l'immense lavoir
Où glace le miroir.

------- été 2013
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Re: Extraits d'un cahier où les pensées fleurissent

Message par Le Merle Blanc »

Les cours d'eaux.

Combien faut-il à l'arbre
De perles de rosées
Par la feuille oubliées
Sur le pavé de marbre
Pour que pousse en la terre
Un' racine nouvelle
Brindille solitaire
Dans un tombeau cruel.

Combien faut-il à l'herbe
D'averses de nuées
Sur les champs déposées
Par un nuage acerbe
Pour voir se colorer
La verdure des prés
Dans la blondeur d'été
Par les foins maquillée.

Combien faut-il de sueur
Pour engranger les blés
De douleurs de labeurs
Aux chaleurs de juillet.
Combien d'eau la fontaine
Devra-t-elle versée
Pour rafraîchir l'haleine
Des êtres assoiffés.

Combien faut-il de larmes
Au regard d'une femme
Pour que vive un enfant
Pour que reste un amour.
Sous la noirceur des armes
La brûlur' d'une flamme
Dans l'avenir néant
Des destins sans retours.

Et combien de prières
L'homme doit-il couler
De par la blanche pierre
Sur un autel brisé.
Dans une église meurtrie
Où les eaux sont taries
Là où meurent les chimères
Sur une plage amère.

Combien faut-il de pluie
De larmes de rosée
De sueurs de labeurs
Pour faire glisser les heures
De calmes dans la nuit
Par les vents délaissés
Pour d'un petit ru faire
Une immense rivière.

------- aout 2013.

Une saison.

Je suis la feuille rousse
Qui agonise à terre
Recouvrant herbe et mousse
De mes reflets amers;
Je suis le vent hurlant
Sous les porches, dans les cours,
La bise au fond méchant
Qui par l'hiver accourt.

Je suis le blanc manteau
Que tricote la neige,
Je suis le gel des eaux
Qui fait fendre les pierres,
Je suis le gris le blanc
Qui mêlent l'horizon...
Sur la route des ans
Je suis une saison.

------- automne 2013
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Re: Extraits d'un cahier où les pensées fleurissent

Message par Le Merle Blanc »

Je suis.

Je suis les fils d'argent
Qui courent sur les eaux
Par pentes et par vaux
Par torrents par ruisseaux,
Je suis la goutt' de pluie
De midi à minuit
L'orage qui détruit
En pleurant sur les ans.

Je suis perle de vie
Ouragan de mépris,
J'apaise les douleurs
Les soifs, les peurs, les pleurs,
Mais quand dans mes colères
Je fais trembler les êtres
Je sens dans mon mal-être
Fuir les orgues du vent.

Je suis l'ange des larmes
Le cœur de la rivière,
Des glaciers je suis l'âme
Des êtres la prière.
Je sème la misère
Je fais pousser les blés
Tout au long d'une année
Je glane des chimères.

------- hiver 2013
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Re: Extraits d'un cahier où les pensées fleurissent

Message par Le Merle Blanc »

Langue morte.

Se bousculent les mots
Sur des lignes tordues
Par les accords déchus
De phrases en sursaut, *
Dans les noires tempêtes
Qui grondent sur nos têtes
Où gisent la douleur
Les tremblements de peur.

Sur la blessure des cœurs
Les torrents de rancœur
Sans onde de bonheur
Dans l'horizon menteur,
Tandis que pleur' l'écume
Sur des vagues perlées...
Longs sanglots d'une plume
Qui ne fait plus rêver.

Toutes pages brulées
Les textes oubliés,
Aux cimes de la vie
Au grand vent de l'oubli,
Toutes les lettres d'or
Attaquées par la rouille,
Les tableaux, les décors
Noyés sous tant de houle.

Langues aux tons changeant
Vous vivez le trépas
Bannis sont les sonnets
Des amours de Ronsard,
Notre pauvre français
Que les maîtres louaient
S'efface pas à pas
De la couleur du temps.

Riez sombres prophètes
Aux proverbes mal-dit
Sur un papier maudit
D'ordres analphabètes,
Pendant que dans leur tombe
Tant de poèmes fondent
Un astre de lumière
Au futur éphémère.

------- hiver 2013

Le mensonge.

Le cierge déposé
Au parvis d'un autel
Pleur' ses larmes de cire
Ses flammes de tourment
Où les chants se déchirent
En psaumes malveillants
Aux marches torturées
D'une église éternelle.

Sur une froide pierre
Agenouillée fidèle,
Les prières d'une mère
Constantes et sensuelles
Prêchent un au revoir
Une image d'espoir
Opposées à un Dieu
Ne parlant que d'adieu.

Tant les chants se délient
Accablés et maudits
Qui prônent la douleur
Et la peine des cœurs
Ne laissant plus aux fleurs
Que des couleurs fanées
Sur une terre blessée
Aux lendemains menteurs.

Carillons dans le vent
Poussez de longs tocsins,
Dans l'ouragan hurlant
Dans l'avenir malsain
Où les Dieux affolés
De guerres et de sang
Déchirent l'humanité
Aux profils de leurs chants.

------- hiver 2013.
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Message par Montparnasse »

J'ai édité tes liens. ;)
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