Comme un oiseau fragile

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Le Merle Blanc
Cygne chanteur
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Comme un oiseau fragile

Message par Le Merle Blanc »

Comme un oiseau fragile
Trop tôt tombé du nid,
Une tige gracile
Battant à l'infini,
Dans le vent la tempête
L'horreur de la défaite
Tu saignes larm'aux yeux
Tes rêves ténébreux.

Loin des chemins de joies
Des lacs emplis d'émois,
Perdue en pensées noires
En cris de désespoir
Sur le pale miroir
Où nagent les déboires
Sortilège emmêlé
Des images froissées.

"Oh temps suspends ton vol"
Sur la nichée blessée,
Fait vivre une auréole
De bonheur partagé,
Sur la roche où s'écoule
Une source saignée...
Profondeur saturée
Par des actes en foules.

La peur de la misère
Enlise l'avenir,
Que tu vois éphémère
Sans rire sans plaisir,
Et les couleurs de l'aube
Dans le gris de leur robe
N'attachent à tes pas
Que des rêves parias.

Tu trembles douloureuse
Sur des sentes graveleuses,
Sur des pages flétries
Où ton crayon s'ennuie
Entre lune et désert
Sous un soleil de pierres
Là où ton cœur battant,
Se heurte au murs du temps.

Comme un oiseau fragile
Trop tôt tombé du nid,
Une tige gracile
Vibrant à l'infini,
Ne pleures plus ma belle
Sur tes astres rebelles
Laisses les pein' cruelles
Caches toi sous mon aile.

--------------- 22 04 017.

Après l'ombre tombée.
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Après l'ombre tombée
Portée par les forêts
Comme toile tendue
Entre des toits pentus
Où gisent les clochers
Des églises amères
Tas de pierres blessées
Par des assauts d'hiver.

Au dessus du brouillard
De noir incandescent
Posée sur le buvard
Tendue de rocs ardents
Où pleurent les chimères
Des prières passées
Dans des nuits éphémères
Usées par les années.

Que de sculptures sacrées
Sur du marbre bleuté
Abritent leurs reflets
Dans d'ardentes chapelles
Sur une pierre autel
Aux refrains saturés
Où pleuvent les défis
Les rêves indécis.

Les étoiles meurtries
Dans des yeux fatigués
De leurs perles fêlées
Sèment le discrédit
Sur l'étendue de vie
Piteuse et malmenée
Loin de l'éden béni
Que le livre à prôné.

Après l'ombre tombée
Posée sur les forêts
Lorsque le vent se couche
Entre des haies farouches
Qu'il ne reste d'un ciel
Qu'une beauté partielle
Peuplée de sable d'or
Pour faire rêver nos corps.

Mais les rêves s'estompent
Sur nos champs de misère
Sur des mousses de pierres
Où nos âges se rompent
Et l'arc sanguinaire
Sur le ciel chamarré
Se meurt dans le mystère
Après l'ombre tombée.

----------- novembre 016
Le poète est un mensonge qui dit toujours la vérité: Jean Cocteau
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Dona
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Re: Comme un oiseau fragile

Message par Dona »

J'aime beaucoup la délicatesse et en même temps la tristesse de "Comme un oiseau fragile" : une belle réussite ! :super:
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