Le désert

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Le Merle Blanc
Cygne chanteur
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Le désert

Message par Le Merle Blanc »

Ecrit le: 05 02 017

Où sont passées les matinales,
Images des heures d'antan
Quand l'homme à l'aube du levant
Donnait sa pitance au cheval;
Seul compagnon des temps bancales
Dans la plaine au calme infernal
Lorsque sous les larmes du vent,
Les cieux se faisaient méprisant.

Oh ! magique complicité
De l'animal, de l'ouvrier,
Lorsque sur les timons courbé
De toutes forces arc-boutées,
L'homme droit tirait le sillon;
Que de loin en loin ruisselaient
Les appels et les chants mêlés
Sous l'âpreté de l'horizon.

Heures chaleureuses bénies,
L'homme dormait à l'écurie
Sur un lit de paille flétrie
De par l'hiver, de par l'été;
Heures de tourments permanents
Au seuil des orages naissant
Lorsque les bêtes apeurées
Brisaient leurs liens usagés.

Pénible soleil des journées
Sous l'arc d'aout de juillet,
Lorsque la faux s'égosillait
Entre les buissons et les haies;
Que de peine que de sueur
Sur des semain' aux longues heures
Depuis l'aurore, jusqu'au couchant
Au fleur d'un soleil écrasant.

Venait la fête des saisons
Aux premiers rayons de l'automne
Lorsque l'ivresse les passions
Succombaient aux parfums des tonnes;
Que de discours que de serments
Sur des lits de foin décevant
Où nul mot n'engage l'amant
Pour des voyages incertains.

Que de tourments aux yeux des femmes
Le soir en attisant les flammes
Sous la cheminée où dans l'âtre
La soupe chauffait au chaudron;
Tandis que les faces d'albâtre
Autour de la table accueillie,
Par une sincère oraison
Recevait la miche bénie.

Les temps ont évolués bien sur,
L'homme ne bat plus au fléau,
Sous la lumière de soie pure
Court l'image des temps nouveaux.
Dans les champs les cris ravageurs
Des monstres aux puissant moteurs
Ont détruit ma plaine jolie...
Cimetière de paradis.

Mes villages sont désertés
Sur une terre abandonnée,
Là où s'agrandit le désert
En immense étendue de pierres...
Renaitra-t-il au cœur des hommes
Un souffle de divins regrets
Pour faire d'hiver un automne
Aux marches de futurs étés.
Le poète est un mensonge qui dit toujours la vérité: Jean Cocteau
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Dona
Grand condor
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Re: Le désert

Message par Dona »

Bel hommage aux travaux d'antan ! La nostalgie est sensible. C'est un beau poème. Le milieu rural et ses moeurs ancestrales sont une source d'inspiration chez toi Merle blanc ! :)
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Le Merle Blanc
Cygne chanteur
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Re: Le désert

Message par Le Merle Blanc »

Bonjour Dona...Merci.
Vois-tu, la terre la campagne, j'y suis né j'y ai vécu j'y suis toujours;
même si j'ai parfois les regrets de n'avoir pu la servir mieux....à plus.
Le poète est un mensonge qui dit toujours la vérité: Jean Cocteau
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