La nuit

[Le Merle Blanc]

En longs rubans brunis
Courant à l'infini
L'horizon se déroule
Sur une terre soule,
De couleurs et de vie
Parfum de paradis
Où les saisons s'écoulent
Sous des arbres en foules.

Le soleil illumine
De rayons argentés
Le voile d'ombres fines
Et de soies orangées
Que les aiguill's des heures
Filant d'étranges leurres
Tressent dans les nuages
D'alcôve au teint suave.

Frisson de fin de jour
Dans un automne naissant
Où le temps sans détour
Etire lentement
De son pinceau ardent
Les toiles les plus belles
Peintures irréelles
Sur les larmes du ciel.

La nuit referme enfin
Le buvard de l'écrin
Et disparaissent loin
Les roux et les carmins,
L'ombre devenue mère
Du géant infini
Sème sur ses glacis
Ses perles de lumières.
.

[Montparnasse]

Magnifique ! Nous avons un véritable poète ! Un ou une...

[Dona]

Bouleversant de pureté !

Le poème fonctionne complètement : les images sont belles, les sonorités fluides. Le mètre court permet vraiment un effet musical ! C'est une belle réussite !

ps: j'ai juste tiqué sur " Que les aiguill's des heures" : je ne connais pas cette règle de métrique, l'élision du "e". Mais bon je chipote. On peut faire de la poésie sans tenir compte, aujourd'hui, de toutes ses contraintes.

En tout cas bienvenue à toi Le Merle Blanc et surtout Joyeux Noël !!
A bientôt !

[Le Merle Blanc]

Bonjour Dona,bonjour Montparnasse joyeux noël à vous, merci pour vos sympathiques appréciations.
Ce petit poème est mon cadeau de bienvenue parmi vous,je vais vous en soumettre un autre auquel je tiens particulièrement car il me replonge au coeur des années soixantes lorsque j'usais mes frusques sur les bancs d'une classe.
Bonnes fêtes à vous Le Merle Blanc

[Liza]

Je le découvre en second lieu et je préfère celui-ci. Très beau cadeau de bienvenue, merci.

[Loustic]

Merle Blanc tu as l’art de la poésie rivé à la plume.
J’admire le poète, un art que je ne maîtriserai jamais.
Ne crains pas ma concurrence, à part la poèmique, tu ne risques rien.

[Montparnasse]

Beaucoup de belles choses dans ce poème :

Ce que je préfère :

Le soleil illumine
De rayons argentés
Le voile d'ombres fines
Et de soies orangées
Que les aiguill's des heures
Tressent dans les nuages

J'ai coupé le dernier vers, peut-être est-il de trop ? Des strophes de six vers c'est déjà bien. Evidemment on perd une rime mais le sens de ce dernier vers ne me semble pas évident, en particulier « les nuages d'alcôve ». Je chipote...

Très bien aussi :

Et disparaissent loin
Les roux et les carmins,
L'ombre devenue mère
Du géant infini
Sème sur ses glacis
Ses perles de lumières

Peut-être, une suggestions pour la strophe entière :

La nuit referme enfin
Le buvard et l'écrin
Et disparaissent (au) loin
Les roux et les carmins,
L'ombre devenue mère
Du géant infini
Sème sur ses glacis
Ses perles de lumières.

Le nombre de pieds n'y est peut-être pas signe que j'écris surtout en prose ou en vers libres. Merci pour ce moment de vraie poésie !

[Le Merle Blanc]

Bonjour Montparnasse.
Ouf! personne ne l'a remarqué,mais dans la deuxième strophe il s'est glissé une erreur:j'ai oublié un vers
ce qui rend la lecture bancale,je cite:
Le soleil illumine
De rayons argentés
Le voile d'ombres fines
Et de soies orangées
Que l'aiguill's des heures
Filant d'étranges leurres
Tressent dans les nuages
D'alcôve au teint suave.

C'est peut-être pour cette raison que tu voulais supprimer le dernier vers?
En ce qui concerne le vers:<<ET disparaissent loin>>ajouter(au) me parait mal venu,le vers passe à sept pieds
et déstabilise la strophe: et-dis-pa-rais-sent -au-loin personnellement je n'apprécie pas mais cela n'engage que
ma façon de voir.Merci de m'avoir fait comprendre que j'avais avalé un vers,à plus