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Jazz triste

Publié : 02 juin 2016, 07:07
par Mr Strangeweather
[youtube]WPkCbIa1hmg[/youtube]

Lueurs d’un soir en saxophone
Au fond d’un taxi somnolent
Humeur de jazz au téléphone
Pour un vague-à-l’âme indolent

Le reflet criard de la nuit
Glisse sur la vitre entrouverte
Et m’emmène au fond de l’ennui
D’une journée sans découvertes

Les cordons blancs dans mes oreilles
Plaquent des notes métalliques
Sur mes pensées qui s’ensommeillent
Autour de rimes illogiques

Vingt-cinq euros plus un pourboire
Puis les marches beaucoup trop grises
Et la routine obligatoire
D’un vieil immeuble sans surprise

Ma solitude en bandoulière
Je martèle sur mon clavier
Cinq ou six strophes régulières
Que personne ne va m’envier

Toi qui les lis sois indulgent
Pardonne au poète maussade
Qui t’offre le spleen indigent
D’une longue soirée trop fade

Re: Jazz triste

Publié : 03 juin 2016, 21:54
par Dona
Tu as une poésie épatante, sobre mais très évocatrice. Les mots ont un impact incroyable! Tout semble pesé, il n'y a jamais rien de trop, jamais rien de faux...

Connais-tu ce livre : "Une nuit au club"? C'est un roman : un ancien pianiste jazz, marié et qui a fichu en l'air toute sa carrière à cause de l'alcool, se retrouve dans un club, un soir. Il entend le pianiste qui joue un de ses morceaux. L'histoire se termine bien mais ton poème m'a rappelé à quel point j'avais aimé ce roman qui conjugue la musique et les reflets de l'âme.
Souvent ta poésie est un reflet de quelque chose d'universel que nous ressentons tous.
Chapeau l'artiste !

Re: Jazz triste

Publié : 03 juin 2016, 21:56
par Dona
Moi, ça me fait penser à ça : https://www.youtube.com/watch?v=yCfkqQ5O9mc

Re: Jazz triste

Publié : 06 juin 2016, 12:51
par Montparnasse
un vague-à-l’âme indolent
:super:

Musique capiteuse, douce et entraînante...

Re: Jazz triste

Publié : 06 juin 2016, 14:10
par Liza
Ils sont animés par un désir étrange, invisible à l’œil de Liza.

Toutefois, je trouve tes mots particulièrement agréables et bien choisis, je vais en caser quelques-uns dans mon fichier journalier.

Je suis comme Dona, je fais des réserves.

« Ma solitude en bandoulière
Je martèle sur mon clavier
Cinq ou six strophes régulières
Que personne ne va m’envier

Toi qui les lis, sois indulgent
Pardonne au poète maussade
Qui t’offre le spleen indigent
D’une longue soirée trop fade »

Belles images, bravo (grand sourire).