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Le boudoir

Publié : 08 mai 2016, 08:43
par Mr Strangeweather
A la maison rêvée je te chante un boudoir,
Une pièce hors du temps pour y broyer du noir.
Une pièce hors de moi pour y puiser la sève
Des mystères connus des seules filles d’Eve.
Dans des draps en satin tu sècherais tes larmes
Et des miroirs anciens déroberaient tes charmes
Pour les verser au sein de lascives mémoires
Où l’ivresse d’amour m'inviterait à boire.
J’imagine un fauteuil aux broderies d’azur,
Un parfum délicat qui dirait le murmure
Du secret délicieux des vieilles atmosphères
Et des perles sucrées au fond des bonbonnières.
Ces antiques trésors par tes mains agencés
Me seraient interdits autrement qu’en pensée
Du lever du soleil à la tombée du jour,
J’en aurais fait serment aux déesses d’amour.
Mais les ombres venues, par la porte entrouverte,
Tu saurais me convier aux douces découvertes,
Aux frissons arrachés par de tendres espoirs,
Aux soupirs d’abandon qu’entendent les boudoirs.

Re: Le boudoir

Publié : 08 mai 2016, 11:19
par Montparnasse
C'est du grand art ! La poésie en vers est vraiment ton domaine d'excellence. Bravo !
Pour les verser au sein de lascives mémoires
:super:

Re: Le boudoir

Publié : 08 mai 2016, 21:43
par Dona
Le boudoir, cette pièce féminine qui n'existe plus, quel dommage !

La description (poétisée) rend bien compte de la scène : cette petite pièce où se confinent les secrets, les vapeurs, les élans intimistes de la dame... est l'antichambre de l'amour. On suppose qu'elle y rêve tous ses désirs et ouvre grand la porte le soir, à l'homme qu'elle aime.:)


Quelle élégance dans ce poème, c'est si mesuré, les rimes sont si douces!

Et félicitations pour la boucle entre le premier et le dernier vers, c'est une vraie réussite. !

Re: Le boudoir

Publié : 09 mai 2016, 16:36
par Dona
Non, je me suis mal exprimée : on ne peut pas supposer que... parce que le poème nous dit que...

J'imagine, en lisant "Le Boudoir", un magnifique tableau vu à Orsay : un de ces portraits en pied d'une belle jeune femme tout en soie et féminité... Je ne sais plus son titre...