Les mille nuits.

[Le Merle Blanc]

Il y eut des nuits de naissance
Orée d'une future enfance
Moments de pénibles souffrances
Sur un lit gorgé d'espérance.

Puis il y eut des nuits chétives
Où le corps glisse sur les rives
Entre le ciel aux couleurs vives
Et l'ombre que les Dieux avivent.

Des nuits d'enfance maladives,
De quintes de toux abrasives,
Des nuits de terreurs agressives
Pour un ruban de vie nocive.

Il y eut des nuits négatives
A seriner tête pensive
Des leçons: pages abusives
Secrets d'histoires évasives.

Des nuits de colère éruptive,
D'adolescences excessives
Pour des caresses exclusives
Que l'âme rêvait possessives.

Il y eut des nuits de voyages
Dans l'océan des yeux volages,
Des nuits de merveilleux partages
Où le cœur devient un otage.

Des nuits à affronter l'abime
Qui entoure toutes nos cimes,
Des nuits tendres des nuits sublimes
Où se perdent toutes les rimes.

Puis des nuits noyées de merveilles
A regarder le tendre éveil
De l'enfant qui tisse sa treille
Sous un ciel au parfum vermeil.

Des nuits de pleurs et de regrets
Sur nos décisions du passé,
Nuits d'abandon désespéré
Où la vie nous est un boulet.

Des nuits enfin de solitude
Où se mêlent les habitudes,
Où s'enferme la " tristitude"
Sur nos mauvaises attitudes.

Des nuits poussées par la détresse
De voir s'agrandir la vieillesse
Nuits vécues à pleines vitesses
Pour oublier que vient le stress …


La nuit de la dernière attente
Sur une plage peu patiente,
Nuit que la faucheuse arpente,
Où mène la cruelle pente.


------ 20-21-03-2019