Cueilli
Publié : 10 mai 2017, 17:33
Cueilli
Maïly solidement campée sur les branches basses d’un cerisier, remplit son sac de fruits sucrés. Assis sur le talus Jérémie l’observe. Il admire ses gestes et ses envolées gracieux pour atteindre les fruits les plus éloignés.
— Que fais-tu, belle Maïly ainsi perchée, ne crains-tu pas de tomber ?
— Je sais me tenir en toutes circonstances, je ne risque rien.
— Tu es venue remplir ta besace, bien tôt.
— L’avenir n’appartient pas aux fainéants qui se lèvent midi tapant, répond la fille en souriant.
Tout en parlant Maïly cueille les fruits et remplit son contenant. Estimant la quantité en accord avec sa gourmandise du moment, de l’arbre elle descend. Le garçon s’approche, se pourléchant empli de convoitise, dans l’espoir de grappiller quelques fruits, délicieusement colorés et appétissants.
— J’en prends une poignée, affirme-t-il en avançant la main vers la cueillette.
— Certainement pas ! le temps de l’esclavage est aboli, ne l’as-tu pas appris ! se fâche la demoiselle.
— Je m’en régale d’avance, juste quelques-unes, tu n’es pas avare à ce point, insiste le garçon.
— Je ne partage pas mon butin. Si tu as faim, là-haut, il en reste plein.
— Elles sont tout en haut, elles sont trop loin.
— Et les miennes sont à portée de ta main, renchérit la fille.
— Eh !
— Écoute-moi bien, il est révolu le temps où les femmes travaillaient, pendant que les hommes, occupés à boire ou à fumer, les jupons regardaient.
— Tu es une fille jolie, j’en profitais…
— Tu en trouveras bien une autre, plus jolie et moins abêtie que moi par le modernisme, qui montera là-haut pour toi.
— Tu es dure, tu pourrais faire un effort, pour moi !
— Idiot, tu serais monté dans l’arbre, tu m’aurais vue de plus près. Tu as tout manqué et, tu aurais cueilli de quoi manger. Si j’en avais récolté plus que toi, moins radine que tu ne crois, nous aurions partagé.
— Crois-moi, Jérémie, perdre son temps à flâner ne mène à rien, même pour regarder la beauté. Pour arriver dans la vie, il faut être dans l’arbre le premier. Si tu es en retard, tu peineras à parcourir ton chemin et au sommet de l’arbre tu devras monter. Au péril de tomber et tu ne ramasseras que les pauvres restes laissés par les premiers.
Liza
Maïly solidement campée sur les branches basses d’un cerisier, remplit son sac de fruits sucrés. Assis sur le talus Jérémie l’observe. Il admire ses gestes et ses envolées gracieux pour atteindre les fruits les plus éloignés.
— Que fais-tu, belle Maïly ainsi perchée, ne crains-tu pas de tomber ?
— Je sais me tenir en toutes circonstances, je ne risque rien.
— Tu es venue remplir ta besace, bien tôt.
— L’avenir n’appartient pas aux fainéants qui se lèvent midi tapant, répond la fille en souriant.
Tout en parlant Maïly cueille les fruits et remplit son contenant. Estimant la quantité en accord avec sa gourmandise du moment, de l’arbre elle descend. Le garçon s’approche, se pourléchant empli de convoitise, dans l’espoir de grappiller quelques fruits, délicieusement colorés et appétissants.
— J’en prends une poignée, affirme-t-il en avançant la main vers la cueillette.
— Certainement pas ! le temps de l’esclavage est aboli, ne l’as-tu pas appris ! se fâche la demoiselle.
— Je m’en régale d’avance, juste quelques-unes, tu n’es pas avare à ce point, insiste le garçon.
— Je ne partage pas mon butin. Si tu as faim, là-haut, il en reste plein.
— Elles sont tout en haut, elles sont trop loin.
— Et les miennes sont à portée de ta main, renchérit la fille.
— Eh !
— Écoute-moi bien, il est révolu le temps où les femmes travaillaient, pendant que les hommes, occupés à boire ou à fumer, les jupons regardaient.
— Tu es une fille jolie, j’en profitais…
— Tu en trouveras bien une autre, plus jolie et moins abêtie que moi par le modernisme, qui montera là-haut pour toi.
— Tu es dure, tu pourrais faire un effort, pour moi !
— Idiot, tu serais monté dans l’arbre, tu m’aurais vue de plus près. Tu as tout manqué et, tu aurais cueilli de quoi manger. Si j’en avais récolté plus que toi, moins radine que tu ne crois, nous aurions partagé.
— Crois-moi, Jérémie, perdre son temps à flâner ne mène à rien, même pour regarder la beauté. Pour arriver dans la vie, il faut être dans l’arbre le premier. Si tu es en retard, tu peineras à parcourir ton chemin et au sommet de l’arbre tu devras monter. Au péril de tomber et tu ne ramasseras que les pauvres restes laissés par les premiers.
Liza