Le Spleen de Paris

S'accrochent à nos vies
Le bonheur,les amours,
Du soleil de midi
Au démon de minuit,
Où vos robes s'entourent
De somptueux atours
Pour fair' briller d'envie
Nos êtres démunis.

Par combien de caresses
Vos corsages frivoles
Tombent au vent d'éole
Aux griffes qui les pressent,
Quand sur le duvet blanc
De votre corps mutant
Les anges de la nuit
Font vivre l'insomnie.

Déborde en la ruelle
La rivière du lit
Où un souffle de miel
Pousse ses ral' maudits;
Aux soubresauts des vagues
Où votre corps divague
Battu par la tempête
D'une odieuse conquête.

De quel ardente quête
Votre être fait requête,
Conjuguant jeux querelles
Sur votre plage belle
Où l'assaut de la houle
Sur vos roches déroule
Par magie par amour
Ses glorieuses tours.

Là sur les reflets mauves
De vos berges salées
Le ressac de la rose
Inonde l'ébène haie
Où le géant d'un soir
Epuise à l'infini
Sa jouvence d'espoir
De vous garder à vie.

Mais le temps est cruel
Les luttes assassines
Sous le pont de vos<<ciels>>
Que d'immondes famines;
A quel autre géant
Prêterez vous vos jeux
Demain sur le néant
De votre terre en feu.

Merci Merle blanc pour ton offrande poétique.

En réponse je te soumets le deuxième volet.

Ronronnements <<Folies amoureuses

En longs rubans de vent
Sur votre peau d'albâtre
Vos mèches s'idolâtrent
En duvet de printemps
Fuyant au précipice
De votre gorge nue
Comme vague d'épices
Sur vos vallons charnus.

La plaine est langoureuse
Charnelle et doucereuse
Où s'attardent les mains
Aux cimes de vos seins,
Où s'endorment les lèvres
En longs baisers de fièvre
Sous les<<palpitements>>
De votre coeur ardent.

Le désir qui affole
Vos yeux emplis d'émoi
Fait vibrer la corolle
De la plage du roi
Où l'astre solitaire
Par la roche des fées
Profane le repère
De votre intimité.

Puis rassasiée de chair
Sur l'homm' vous reposez
Irisant de vos jeux
Les forêts de crins doux
Broutant les prés austères
De vos doigts acérés
D'une langue de feu
De votre rire fou.

Enfin vous ronronnez
Comm' chatte au coin de l'âtre
Blottie sur un rocher
De sueur et de plâtre
Et les yeux enfin clos
Sur vos rêves d'amour
Appellent au repos
Dans le déclin du jour.

Celui-ci vaut son pesant d'or. J'y reviendrai

L'esclave. <<Folies amoureuses>>
A l'aube de vos yeux
Coule et pleure le feu
Comme au plis de vos lèvres
Rit un torrent de fièvres,
Et sur les bords brulants
De votre halein' féconde
Eole noie ses vents
Dans votre face blonde.


A l'entrechat des lacs
Où se meurt le ressac,
Sur des plages en vrac
La rose perd la face,
Sur des monts incertains
Par des luttes divines
Quand la lumière s'éteint
En saturnales fines.


Oh ! tendre chair sublime
Sous le tissu démit,
Corolle maritime
Sous la houle frémit,
Aux assauts ravageurs
Vos membr's écartelés
Se prêtent à la fureur
Du monstre déchainé.


A la caverne d'or
S' offre un divin nectar,
Où s'épuisent les joutes
Des chevaliers servant,
Où dans le corps à corps
L'allégresse en déroute
Déploie enfin son art
Sur votre velin blanc.


L'aiguille pique au fil
De la forêt d'éden
Où les ronces s'enlisent
Au marais de la peine,
Où sur le tapis pose
Les plaintes et les haines
En bouquets d'amour rose
Mêlant leur chaude haleine.


Quand le combat prend fin
Sur la terre battue,
Que votre corps respire
Toute force vaincue,
Qu'il ne reste plus rien
Sur le décor fertile
Que le cahot d'un lit
Qui déjà meurt d'oubli.

Salut Monp
Dernière <<Folie amoureuses>> pour le moment...bonne lecture,à plus

Dans la premier « épisode », mes passages préférés :

Où vos robes s'entourent
De somptueux atours
Pour fair' briller d'envie
Nos êtres démunis.

Où l'assaut de la houle
Sur vos roches déroule
Par magie par amour
Ses glorieuses tours.

La deuxième partie :

En longs rubans de vent
Sur votre peau d'albâtre
Vos mèches s'idolâtres

Voulais-tu écrire « Vos mèches s'idolâtrent » ? J'aime bien ce passage.

Très bien celui-ci :

Où s'attardent les mains
Aux cimes de vos seins,
Où s'endorment les lèvres
En longs baisers de fièvre

Et :

Enfin vous ronronnez
Comm' chatte au coin de l'âtre

Troisième partie, mon préféré :

Eole noie ses vents
Dans votre face blonde.

« A l'entrechat des lacs » : voulais-tu dire « A l'entrelacs des lacs » (ornement). Pour moi, l'entrechat est un saut.

J'ajouterai « saturnale » à mon dictionnaire.

Merci pour ta contribution A bientôt...

ok Montp,c'est bien <<idolâtrent>>autant pour moi
Promis j'essaierai de me corriger,a plus