Ma nuit
Publié : 30 mars 2016, 18:11
Je remets le texte, que j'avais mis sur AVP, plus simple. La lecture donne un sentiment différent, une lumière au texte, une réverbération dans la parole que la page n'a pas.
https://hubic.com/home/pub/?ruid=aHR0cH ... YwMjg4NTQx# .... Ma nuit lue en MP3 par Cocotte, en avant première
Ma nuit en mp3 (Montp')
Ma nuit
De bonnes âmes n’ont tout raconté, je sais bien que la nuit n’est pas du tout semblable au jour, que les choses y sont bien différentes. La nuit, c’est l’heure où tout est sombre. Seules subsistent quelques ombres fantomatiques et gigantesques qui s’étirent et se collent le long des murs. Elles sont posées là, au hasard, par une lune changeante et capricieuse ou l’éclairage factice et fugace d’une lampe. La nuit, on vit autrement que le jour, une vie étrange qui se prête à tous les excès et multiplie les folies. On ne peut même pas expliquer toutes ces extravagances à la lumière du jour puisque, quand la rose attend la rosée du matin, lorsque s’allume la clarté, telles les hallucinations, elles n’existent plus. Envolées folies et chimères, effacées pour laisser place au mystère doublé du soupçon de magie d’une journée bien éclairée.
Le jour sérieux est oublieux des fantasmes nocturnes, vous vivez en clignant des yeux, heureux de voir ce jour nouveau. Pour un peu qu’il soit radieux, la gaieté vous submerge et vous distribuez vos sourires aux inconnus qui passent. Ceux-là même que vous avez, sans doute, croisés dans la nuit, sans les reconnaître. D’autres profitent du creux de leurs draps pour imaginer un destin meilleur et penser à l’avenir. Pour exorciser leur malheur ou se projeter dans un favorable destin. Ou encore rêver aux plus belles choses qu’ils souhaitent obtenir. Le rêve devient si rarement réalité. Vous coexistez dans deux demi-vies sans trop savoir quelle en est la meilleure partie. Pour la majorité d’entre vous, votre lit, ce n’est qu’une couche servant simplement à dormir quand tombe l’obscurité. La journée, seuls les draps froissés attestent votre passage dans le monde de l’opacité, où les yeux fermés vous n’avez fait que rêver.
Le jour ? La nuit ? Le jour et la nuit n’existent pas, pour moi c’est du pareil au même. Je vis dans un jour qui est égal à la nuit. Ni plus clair ni plus sombre. Les paysages ensoleillés, je ne connais pas. Tout ce que vous voyez sans le voir. Vite et machinalement aperçu, sitôt oublié dans votre esprit submergé d’images et de mots. En passant au même endroit, je n’ai rien vu, j’ai tout imaginé !
Triste vie ? Ne croyez pas cette idée bien mal reçue ! Qui devient fragile et ridicule quand la lumière s’éteint et, dans le noir oublie son chemin, sa vie et son destin ? Ce n’est pas moi ! Mais qui se souvient de l’eau de toilette que portait mon amie la dernière fois que je l’ai rencontrée ? Qui lit au milieu de cette nuit comme en plein jour ? Qui, de ses doigts, sur les surfaces parcourues, en retrouve l’image ? Qui, dans son lit, travaille à sa passion et construit la trame d’une histoire bien jolie, le noir ne me gêne pas, j’écris.
Ne voyant pas la laideur de notre société. J’ai construit mon idée personnelle du monde. Un monde que j’aime et j’y vis avec bonheur parce que c’est le mien. J’en change le modèle et les tons quand bon me semble. Un univers où, pouvant effacer ce qui me déplaît, j’ajoute à plaisir ce que j’ai envie d’y trouver.
Les plus belles couleurs n’existent que chez moi, toutes vos machines étant incapables de les reproduire. Ma couette est peut-être blanche ou bleue, peu importe ! Voulant être auteure, je dors couverte de lettres et de phrases multicolores peintes sur ses faces. Je suis comme une enfant vivant dans l’univers irréel de sa poupée. Ma poupée ! Lâchement, je l’ai abandonnée,. Elle se cachait tout le temps pour que je ne la trouve pas, j’ai fini par l’oublier bien en vue dans sa cachette au milieu du lit, sur la couette. Comme une enfant, j’habite dans le monde irréel de ce jouet. J’ai gardé l’imagination et le goût de cet espace artificiel. Je connais la façon de repeindre mon espace inventé et de vivre encore dedans, maintenant que je suis grande.
Ce que je vis la nuit, je le retrouve intact le jour. Ma nuit résiste au jour, elle n’en est ni plus ni moins que la continuité. La différence ? Le jour est bruyant et peuplé de fantômes qui se glissent partout, me surprenant, me faisant peur de temps en temps. Le jour, parfois, une main prend la mienne pour faire un bout de chemin. Oh, bien court, aussi court que la largeur d’une rue. Simplement de quoi donner bonne conscience à un voyant. La nuit, je n’ai besoin de personne.
Dans la noirceur, quand une main se glissera dans la mienne, je suppose que la largeur de la rue sera l’infini et durera toute une vie. Je me fiche que cette main soit belle, brune ou blonde, grande ou petite. Je lui demanderai simplement d’être gentille, câline et tendre. Encore un avantage, dans mon existence, on ne voit que le cœur et les sentiments, que l’intérieur des gens. On ne juge pas sur de trompeuses apparences. L’aspect nous est étranger et n’influence pas le choix de ceux que nous devons apprécier, aimer ou détester.
Je crois que j’ai tout dit, enfin tout ce que je voulais dire ! Une opération ! Bof, Jésus est mort depuis deux mille ans, les miracles, je n’y crois guère. En admettant : une opération qui ensoleillerait mon cerveau ébloui. Je ne sais pas si je la tenterais.
Simplement parce que je ne suis pas certaine d’être plus heureuse dans votre monde où tant de choses vous sont imposées. Sans doute, serais-je déçue de comparer mon univers composé à ma mesure avec le vôtre bien réel. Cette vie dans laquelle vous vivez sous la contrainte puisque vous n’avez pas d’autre choix. Regardez où vous en êtes arrivés ! Le moindre de vos gestes est surveillé, téléguidé, même pour acheter un paquet de lessive, vous êtes influencés par la publicité.
Je suis désolée, je crois que je suis mieux comme je suis. Vous avez une vie double, partagée deux tiers un tiers, je n’en ai qu’une ! Je n’envie pas la vie des autres. Je préfère utiliser toutes mes forces à une chose moins futile. Mener à bien mes ambitions par exemple ! D’aucuns prétendent qu’elles sont bien trop élevées pour qu’une gamine comme moi, qui ne voit même pas le bout de son nez, puisse les atteindre.
Devenir auteure, est-ce trop demander à cette vie qui ne m’a rien donné. Très motivée, j’emploie toute mon énergie et travaille comme une forcenée pour atteindre ce but, paraît-il, si éloigné. J’aimerais que les gens achètent les rêves de ma nuit, tout simplement. Qu’ils donnent un peu d’argent pour les lire dans un bouquin. Oh ! pas pour m’enrichir ! Tout simplement en récompense de mon travail ! Comme preuve que ma nuit a servi à quelque chose… que la lumière et l’arc-en-ciel peuvent jaillir du noir !
Liza
1) Ces œuvres sont mise à disposition sous licence Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale - Pas de Modification 3.0 France. Pour voir une copie de cette licence, visitez http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/3.0/fr/ ou écrivez à Creative Commons, PO Box 1866, Mountain View, CA 94042, USA.
https://hubic.com/home/pub/?ruid=aHR0cH ... YwMjg4NTQx# .... Ma nuit lue en MP3 par Cocotte, en avant première
Ma nuit en mp3 (Montp')
Ma nuit
De bonnes âmes n’ont tout raconté, je sais bien que la nuit n’est pas du tout semblable au jour, que les choses y sont bien différentes. La nuit, c’est l’heure où tout est sombre. Seules subsistent quelques ombres fantomatiques et gigantesques qui s’étirent et se collent le long des murs. Elles sont posées là, au hasard, par une lune changeante et capricieuse ou l’éclairage factice et fugace d’une lampe. La nuit, on vit autrement que le jour, une vie étrange qui se prête à tous les excès et multiplie les folies. On ne peut même pas expliquer toutes ces extravagances à la lumière du jour puisque, quand la rose attend la rosée du matin, lorsque s’allume la clarté, telles les hallucinations, elles n’existent plus. Envolées folies et chimères, effacées pour laisser place au mystère doublé du soupçon de magie d’une journée bien éclairée.
Le jour sérieux est oublieux des fantasmes nocturnes, vous vivez en clignant des yeux, heureux de voir ce jour nouveau. Pour un peu qu’il soit radieux, la gaieté vous submerge et vous distribuez vos sourires aux inconnus qui passent. Ceux-là même que vous avez, sans doute, croisés dans la nuit, sans les reconnaître. D’autres profitent du creux de leurs draps pour imaginer un destin meilleur et penser à l’avenir. Pour exorciser leur malheur ou se projeter dans un favorable destin. Ou encore rêver aux plus belles choses qu’ils souhaitent obtenir. Le rêve devient si rarement réalité. Vous coexistez dans deux demi-vies sans trop savoir quelle en est la meilleure partie. Pour la majorité d’entre vous, votre lit, ce n’est qu’une couche servant simplement à dormir quand tombe l’obscurité. La journée, seuls les draps froissés attestent votre passage dans le monde de l’opacité, où les yeux fermés vous n’avez fait que rêver.
Le jour ? La nuit ? Le jour et la nuit n’existent pas, pour moi c’est du pareil au même. Je vis dans un jour qui est égal à la nuit. Ni plus clair ni plus sombre. Les paysages ensoleillés, je ne connais pas. Tout ce que vous voyez sans le voir. Vite et machinalement aperçu, sitôt oublié dans votre esprit submergé d’images et de mots. En passant au même endroit, je n’ai rien vu, j’ai tout imaginé !
Triste vie ? Ne croyez pas cette idée bien mal reçue ! Qui devient fragile et ridicule quand la lumière s’éteint et, dans le noir oublie son chemin, sa vie et son destin ? Ce n’est pas moi ! Mais qui se souvient de l’eau de toilette que portait mon amie la dernière fois que je l’ai rencontrée ? Qui lit au milieu de cette nuit comme en plein jour ? Qui, de ses doigts, sur les surfaces parcourues, en retrouve l’image ? Qui, dans son lit, travaille à sa passion et construit la trame d’une histoire bien jolie, le noir ne me gêne pas, j’écris.
Ne voyant pas la laideur de notre société. J’ai construit mon idée personnelle du monde. Un monde que j’aime et j’y vis avec bonheur parce que c’est le mien. J’en change le modèle et les tons quand bon me semble. Un univers où, pouvant effacer ce qui me déplaît, j’ajoute à plaisir ce que j’ai envie d’y trouver.
Les plus belles couleurs n’existent que chez moi, toutes vos machines étant incapables de les reproduire. Ma couette est peut-être blanche ou bleue, peu importe ! Voulant être auteure, je dors couverte de lettres et de phrases multicolores peintes sur ses faces. Je suis comme une enfant vivant dans l’univers irréel de sa poupée. Ma poupée ! Lâchement, je l’ai abandonnée,. Elle se cachait tout le temps pour que je ne la trouve pas, j’ai fini par l’oublier bien en vue dans sa cachette au milieu du lit, sur la couette. Comme une enfant, j’habite dans le monde irréel de ce jouet. J’ai gardé l’imagination et le goût de cet espace artificiel. Je connais la façon de repeindre mon espace inventé et de vivre encore dedans, maintenant que je suis grande.
Ce que je vis la nuit, je le retrouve intact le jour. Ma nuit résiste au jour, elle n’en est ni plus ni moins que la continuité. La différence ? Le jour est bruyant et peuplé de fantômes qui se glissent partout, me surprenant, me faisant peur de temps en temps. Le jour, parfois, une main prend la mienne pour faire un bout de chemin. Oh, bien court, aussi court que la largeur d’une rue. Simplement de quoi donner bonne conscience à un voyant. La nuit, je n’ai besoin de personne.
Dans la noirceur, quand une main se glissera dans la mienne, je suppose que la largeur de la rue sera l’infini et durera toute une vie. Je me fiche que cette main soit belle, brune ou blonde, grande ou petite. Je lui demanderai simplement d’être gentille, câline et tendre. Encore un avantage, dans mon existence, on ne voit que le cœur et les sentiments, que l’intérieur des gens. On ne juge pas sur de trompeuses apparences. L’aspect nous est étranger et n’influence pas le choix de ceux que nous devons apprécier, aimer ou détester.
Je crois que j’ai tout dit, enfin tout ce que je voulais dire ! Une opération ! Bof, Jésus est mort depuis deux mille ans, les miracles, je n’y crois guère. En admettant : une opération qui ensoleillerait mon cerveau ébloui. Je ne sais pas si je la tenterais.
Simplement parce que je ne suis pas certaine d’être plus heureuse dans votre monde où tant de choses vous sont imposées. Sans doute, serais-je déçue de comparer mon univers composé à ma mesure avec le vôtre bien réel. Cette vie dans laquelle vous vivez sous la contrainte puisque vous n’avez pas d’autre choix. Regardez où vous en êtes arrivés ! Le moindre de vos gestes est surveillé, téléguidé, même pour acheter un paquet de lessive, vous êtes influencés par la publicité.
Je suis désolée, je crois que je suis mieux comme je suis. Vous avez une vie double, partagée deux tiers un tiers, je n’en ai qu’une ! Je n’envie pas la vie des autres. Je préfère utiliser toutes mes forces à une chose moins futile. Mener à bien mes ambitions par exemple ! D’aucuns prétendent qu’elles sont bien trop élevées pour qu’une gamine comme moi, qui ne voit même pas le bout de son nez, puisse les atteindre.
Devenir auteure, est-ce trop demander à cette vie qui ne m’a rien donné. Très motivée, j’emploie toute mon énergie et travaille comme une forcenée pour atteindre ce but, paraît-il, si éloigné. J’aimerais que les gens achètent les rêves de ma nuit, tout simplement. Qu’ils donnent un peu d’argent pour les lire dans un bouquin. Oh ! pas pour m’enrichir ! Tout simplement en récompense de mon travail ! Comme preuve que ma nuit a servi à quelque chose… que la lumière et l’arc-en-ciel peuvent jaillir du noir !
Liza
1) Ces œuvres sont mise à disposition sous licence Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale - Pas de Modification 3.0 France. Pour voir une copie de cette licence, visitez http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/3.0/fr/ ou écrivez à Creative Commons, PO Box 1866, Mountain View, CA 94042, USA.