Sinuosité
Publié : 11 mars 2016, 17:37
Sinuosité
Je suis beau, enfin, c’est ce que disent les gens. Je suis très populaire et les françaises m'adore, le français est mon amoureux préféré. Je suis admis partout. Et même si je ne prends parti pour personne, j’offre un soutien indéfectible à la moitié du pays, autant à gauche qu’à droite, sans aucune préférence. Parfois, il m’arrive d’arbitrer la dualité d’une position, mais quel que soit mon patron, le travail est toujours différent. Facile, lorsque j’ai un employeur gracile, lourd et pénible s’il a de l’avant. Je suis fin ou large, grand ou petit, je m’adapte aux us du travail à accomplir et aux goûts parfois insipides d’un boss m’as-tu-vu.
J’ai un chez moi comme tout le monde, toutefois, je ne m’y plais guère, c’est sombre et austère. J’aime le jour et la lumière. Mon plus grand plaisir, faire de l’ombre au soleil et ainsi, conserver la couleur d’origine pour marquer mon territoire. J’aime l’eau de mer et la piscine, je déteste le plongeoir qui me déshabille, ce n’est pas un crime. J’adore me cacher et me montrer par petits bouts attirant l’œil intéressé. Au fond de moi mon narcissique reflet, se complaît à se faire deviner.
Certains me trouve excitant et se moquent en disant que j’ai un beau nez, je le reconnais, mais pour être enivré, ce n’est pas le visage qu’il faut regarder. Comme un vigile assermenté je garde des trésors enviés. Si chacun en connaît les grandes lignées, combien se damneraient et de subterfuges useraient pour avoir une vue détaillée.
Comme tous les emplois, le mien est menacé. Je suis l’employé que l’on passe, mais ne repasse pas. Déjà, je ne soutiens que la moitié de la population, et malheureusement, sur cette demi-portion, seul un tiers m’emploie chaque jour régulièrement, parfois la nuit, jusqu’au lit. Un autre ne me donne du travail qu’épisodiquement, un job d’intérimaire, un boulot de travailleur intermittent puisque c’est pour faire du spectacle. Je suis dans la liste du personnel du dernier tiers, mais il ne m’emploie pas, c’est le pire des cas. Triste constat, j’étais l’employé privilégié des patrons fortunés qui aimaient me montrer, désormais ils m’ont fichu à la porte en la laissant grande ouverte, son contenu à la vue de tout le monde. Le désespoir me ronge !
Reste l’autre moitié de la population, celle que je ne soutiens pas ? Celle-ci ne m’emploie jamais. Elle m’admire pour mon charme et la belle destinée que je présage et qu’elle envisage. Elle complimente mon patron sur la beauté et le goût de son choix, je ne suis pas flatté. C’est encore un Judas, sa seule idée franche envers moi, c’est mon chef débaucher et, sans procrastiner m’éloigner de ma tâche. Faisant fi de ma délicatesse et de ma finesse, cette moitié maltraite et froisse ma belle joliesse, péché qu’elle nierait à confesse. À l’arrière, se précipitant, avec une joie et une impatience juvénile, sans ménagement, elle largue mes amarres, mal tenu et coulant, je me retrouve flottant, sans aucune retenue, libérant sans mesure les trésors secrets, à ma garde confiés, c’est décevant !
Mon employeur outré devrait se fâcher et me licencier sur le champ pour faute grave. Un gardien chargé de cacher et de protéger, désertant sa mission au moment du danger, c’est insensé !
Pensez-vous, une fois la tempête passée, elle me prend dans ses bras, s’étire fièrement en arrière pour me remettre aux fers en fixant mes attaches, et ma place retrouvée dans son corsage, me cache pudiquement, pour étouffer ma gouaille, jusqu’à la prochaine couchaille.
N’est-ce pas une bonne patronne ? Eh oui, mes négriers sont des femmes dont je protège délicatement, discrètement en la dissimulant de moins en moins, du galbe des seins, la charmante sinuosité.
Liza
Je suis beau, enfin, c’est ce que disent les gens. Je suis très populaire et les françaises m'adore, le français est mon amoureux préféré. Je suis admis partout. Et même si je ne prends parti pour personne, j’offre un soutien indéfectible à la moitié du pays, autant à gauche qu’à droite, sans aucune préférence. Parfois, il m’arrive d’arbitrer la dualité d’une position, mais quel que soit mon patron, le travail est toujours différent. Facile, lorsque j’ai un employeur gracile, lourd et pénible s’il a de l’avant. Je suis fin ou large, grand ou petit, je m’adapte aux us du travail à accomplir et aux goûts parfois insipides d’un boss m’as-tu-vu.
J’ai un chez moi comme tout le monde, toutefois, je ne m’y plais guère, c’est sombre et austère. J’aime le jour et la lumière. Mon plus grand plaisir, faire de l’ombre au soleil et ainsi, conserver la couleur d’origine pour marquer mon territoire. J’aime l’eau de mer et la piscine, je déteste le plongeoir qui me déshabille, ce n’est pas un crime. J’adore me cacher et me montrer par petits bouts attirant l’œil intéressé. Au fond de moi mon narcissique reflet, se complaît à se faire deviner.
Certains me trouve excitant et se moquent en disant que j’ai un beau nez, je le reconnais, mais pour être enivré, ce n’est pas le visage qu’il faut regarder. Comme un vigile assermenté je garde des trésors enviés. Si chacun en connaît les grandes lignées, combien se damneraient et de subterfuges useraient pour avoir une vue détaillée.
Comme tous les emplois, le mien est menacé. Je suis l’employé que l’on passe, mais ne repasse pas. Déjà, je ne soutiens que la moitié de la population, et malheureusement, sur cette demi-portion, seul un tiers m’emploie chaque jour régulièrement, parfois la nuit, jusqu’au lit. Un autre ne me donne du travail qu’épisodiquement, un job d’intérimaire, un boulot de travailleur intermittent puisque c’est pour faire du spectacle. Je suis dans la liste du personnel du dernier tiers, mais il ne m’emploie pas, c’est le pire des cas. Triste constat, j’étais l’employé privilégié des patrons fortunés qui aimaient me montrer, désormais ils m’ont fichu à la porte en la laissant grande ouverte, son contenu à la vue de tout le monde. Le désespoir me ronge !
Reste l’autre moitié de la population, celle que je ne soutiens pas ? Celle-ci ne m’emploie jamais. Elle m’admire pour mon charme et la belle destinée que je présage et qu’elle envisage. Elle complimente mon patron sur la beauté et le goût de son choix, je ne suis pas flatté. C’est encore un Judas, sa seule idée franche envers moi, c’est mon chef débaucher et, sans procrastiner m’éloigner de ma tâche. Faisant fi de ma délicatesse et de ma finesse, cette moitié maltraite et froisse ma belle joliesse, péché qu’elle nierait à confesse. À l’arrière, se précipitant, avec une joie et une impatience juvénile, sans ménagement, elle largue mes amarres, mal tenu et coulant, je me retrouve flottant, sans aucune retenue, libérant sans mesure les trésors secrets, à ma garde confiés, c’est décevant !
Mon employeur outré devrait se fâcher et me licencier sur le champ pour faute grave. Un gardien chargé de cacher et de protéger, désertant sa mission au moment du danger, c’est insensé !
Pensez-vous, une fois la tempête passée, elle me prend dans ses bras, s’étire fièrement en arrière pour me remettre aux fers en fixant mes attaches, et ma place retrouvée dans son corsage, me cache pudiquement, pour étouffer ma gouaille, jusqu’à la prochaine couchaille.
N’est-ce pas une bonne patronne ? Eh oui, mes négriers sont des femmes dont je protège délicatement, discrètement en la dissimulant de moins en moins, du galbe des seins, la charmante sinuosité.
Liza