AMNESIQUE.

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Le Merle Blanc
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Il ouvrit les yeux sous le ciel pale de ce qui lui parut être une chambre d' hôpital. Il fit virer de gauche à droite son regard, essaya un mouvement de la tête... celle-ci prise qu'elle était dans un carcan de maintien, refusa tous mouvements... Il voyait son pied, sa jambe logés dans un berceau tenu en l'air par un câble... Il bougea son bras gauche qui, bien que douloureux, accepta l'ordre reçu. D'une main malhabile, il entreprit de tâter son corps : Sa tête, ses épaules étaient immobilisées, son bras droit entièrement plâtré, son thorax s'effaçait sous d'épais bandages. Sa jambe droite, il la voyait, pendue dans une gouttière... quand à l'autre... il ne la sentait pas !
Par moment sa vue se brouillait, il sentait son être se dissoudre dans de la ouate... Il essaya d'ouvrir la bouche mais ne put que faire grincer ses dents... Il avait soif... Il avait froid, ou chaud, il ne savait pas !
Quand un visage souriant se pencha sur lui, il eut peur. Où était-il ? Comment était-il arrivé là ? Que s'était-il passé ? Que de questions qui lui demeuraient sans réponse... L'infirmière lui parla :
« Ah ! Vous voilà enfin réveillé, vous avez dormi longtemps... Comment vous sentez vous ?
Curieusement, il réussit à articuler quelques mots à peines audibles.
- Depuis... combien de … temps... suis-je...là ?
- Ça fera dix jours demain, monsieur... monsieur vous m'écoutez ? Comment vous appelez-vous ?
Monsieur vous m'entendez ? Comment vous appelez- vous ?
C'était une bonne question, comment s'appelait-il ? Il fouillait dans sa mémoire mais n'y trouvait rien.
-Monsieur, pouvez-vous me dire votre nom ?
- Elle en a de bonne celle-là ! Songea-t-il, mon nom, mon nom, il faudrait que je me souvienne...
Il cherchait dans sa tête, rien, il n'y avait rien... Un trou vide de tout souvenir, comme un livre blanc ouvert sur un puits sans fond, sans âme, sans vie.
- Ne cherchez pas trop, ne vous fatiguez pas, cela arrive parfois lors de chocs trop violents... Puis,
petit à petit, la mémoire reprend sa place et vous retrouvez votre passé, les gens que vous connaissez, tout un film défile devant vous dont les images d'abord mélangées se remettent en bonne place... Et la vie reprend son cours.
Il aurait voulu sourire, Mais sa bouche lui faisait mal, il ne réussit qu'un rictus ressemblant à une grimace. Il réclama dans un souffle : « à boire »
- A boire, certainement pas monsieur, tout ce qu'il faut pour vous nourrir et vous abreuver passe par ces deux perfusions... Votre œsophage, votre estomac ne supporteraient pas, pour le moment, la moindre intrusion... Ce que je vais faire pour vous rafraîchir, mouiller une serviette et la passer sur votre visage... C'est là tout ce que je peux.
- Il est réveillé ? Une voix d'homme, était-ce un médecin ?
- Alors, comment se sent notre miraculé ?.. Ne dites rien, pouvez-vous cligner les yeux ? Une fois pour oui, deux fois pour non... vous avez compris ? ( un clin d'oeil)
- Parfait, vous souvenez-vous ce qui vous est arrivé ? ( deux battements)
- De votre nom ?.. non ?
- Depuis combien de temps êtes-vous ici ?.. oui
L'infirmière intervint : - Je le lui ai dit tout à l'heure, ça fera dix jours demain.
- Bon d'accord, mais ne lui donnez pas trop de repaires, il est important qu'il les retrouve seul... Vous avez mal ?.. Oui.
- Où ?..
Il montra ses épaules, son thorax, sa tête.
- Vous avez la migraine ?... oui... Mademoiselle Lydia va vous donner de quoi calmer toutes ces douleurs... Reposez-vous, il faut attendre que votre corps se répare. Je reviendrai demain, si vous le pouvez, nous essaieront de parler un peu... Just'un peu, pour éviter de faire ressurgir vos douleurs... Mademoiselle, n'omettez pas de rafraîchir son visage avec des tampons humides.
- Bien monsieur.
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Il était de nouveau seul dans la chambre, la piqûre avait calmé rapidement les douleurs naissantes. Parfois, il sombrait dans la somnolence, parfois, au contraire il était lucide. Il projetait sa vue sur le mur de sa vie... il n'aurait jamais cru que ce fut possible : vivre dans le vide, sans passé, sans doute aussi sans avenir... dans une pénombre ténébreuse.... Il voyait, bien sur il voyait : mais quoi ?..Rien, un vide immense, sans joie, sans tristesse, sans tous ces petits rien qui font que la vie est une vie... Allaient-elles revenir les images du film ?.. Avait-il une femme ? A son doigt, il voyait la marque d'une bague... Etait-il séparé, veuf, divorcé ?... Quoi d'autre, avait-il un métier, des amis, des enfants ? Quels pouvaient-ils être ?.. Il réussit enfin à fermer les yeux sur son vide et à oublier momentanément.
La journée s'étira entre ses rêves sans décors, la voix et le sourire de la jolie infirmière qui régulièrement passait lui rafraîchir le visage, parer à tous les soins et vérifier, si l'on peut dire, que tout allait bien... Elle lui parlait avec les lèvres, il répondait avec les yeux... Elle sentait de l'anxiété en lui, quelle question lui taraudait l'esprit, qu'il ne pouvait poser ?

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Il avait dormi d'un sommeil lourd, sans doute réparateur, longtemps les dames des services étaient passées surveiller... mais non, il n'y avait rien de grave, il dormait... Le médecin revint dans la matinée, il évalua l'état du patient ? nul doute, le corps reprenait le dessus, les couleurs, petit à petit, redoraient la face cadavérique... Les yeux aussi étaient moins cernés, moins creux dans leur orbite :
- C'est bon signe, pensa-t-il, inconsciemment, il a envie de vivre.
- Bonjour, comment vous sentez-vous ce matin ?.. Croyez-vous pouvoir me répondre doucement ?
Un son un peu rauque sortit des lèvres, mais il était affirmatif.
-Des douleurs ?... encore bien sur, fort ?
-Moins qu'hier.
- Des nausées, des troubles de la vue ?
- Ca va.
-Regardez mon crayon... essayez de le suivre.
Il fit avancer, reculer, virer de gauche à droite son stylo bille. Puis, il décrivit des cercles, d'abord petits, puis plus grands avant d'immobiliser sa main à un mètre environ du visage... et brusquement, de venir presque le toucher... Les yeux du patient jouaient avec le stylo en accord parfait.
- Bien... très bien, des images vous sont-elles revenues ?
- Non, rien.
- Ce n'est pas grave, votre subconscient est encore sous le choc, laissez le se reposer... Bon, assez pour aujourd'hui il ne faut pas trop vous fatiguer... Nous reprendrons demain.
- Docteur
- Oui ?
- Qu'est-il arrivé à ma jambe ?
- Elle était cassée à plusieurs endroits, mais rien d'irréparable rassurez-vous.
- Pas celle-ci, il désignait la jambe retenue dans la gouttière, l'autre ?... Je veux savoir... Elle n'existe plus, je ne sens rien ?
- Elle était irréparable, mais ce n'est rien, de nos jours avec les prothèses qui se fabriquent, vous pourrez bientôt marcher, courir, sans qu'il n'y paraisse... Reposez-vous à présent, dans votre cas, le repos est le meilleur des remèdes.

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Passèrent ainsi des semaines pendant lesquelles l'état du patient s'améliora lentement. Les douleurs disparaissaient, le visage retrouvait une réalité... Par petits bons, avec beaucoup de soins, la carcasse se remettait de son calvaire... La jambe se ressoudait bien. Il ne fallait pas, bien sur parler de sortie... ce serait long, très long... Des journées encore, voire des semaines à ne suivre des yeux que le plafond de la pièce et, accessoirement, les courbes avantageuses des infirmières.
Un matin, par un beau soleil, on poussa son lit sur une terrasse... Même sa jambe amputée, il avait fini par l'admettre... Ce qui le minait pourtant, était cette absence de vie... Les médecins avaient beau dire que cela reviendrait avec le temps, il arrivait à ne plus y croire... Il se creusait la tête, cherchait un fil, aussi ténu soit-il, mais il ne trouvait rien... rien que cet atroce vide ! Il menait désormais, une vie invisible.

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Après maints examens, nombres de radios et scanners, on avait libéré ses épaules du carcan protecteur. N'osant d'abord pas bouger la tête, il restait là, immobile comme une pierre... Enfin, il tourna la tête à gauche doucement, puis à droite... Il haussa légèrement les épaules , remua son bras valide... Il se sentait libre, pourquoi ? Pour qui ?
Le médecin lui annonça qu'avant la fin de la semaine présente, on lui ôterait le plâtre du bras... Pour la jambe, il faudrait encore attendre. Il pouvait désormais se redresser sur son lit, la télé, la lecture, vinrent boucher les heures creuses. Il n'avait aucune visite, personne ne le réclamait, il était un parfait inconnu, un inexistant. Peut-être, quelque part, une femme et des enfants pleuraient le retour d'un être... mais où ?... Il s'habituait à n'être qu'une image, image sans contour, sans famille, sans amis, sans travail.
Les photos qu'avaient relayées les journaux et la télé, n'avaient éveillé la curiosité de personne... Il
n'existait pas... On l'appelait par le numéro de sa chambre qui trônait en un petit carré rouge sur la porte « douze »
Parfois cette situation faisait bouillir sa tête, alors éclatait une migraine folle... Il se jetait sur la sonnette et réclamait un calmant. Reposé, toutes douleurs alanguies, il retrouvait son univers verdâtre dont ses yeux, depuis longtemps, avaient visité tous les coins... Une nuit de repos paisible, il fit un étrange rêve, pour la première fois depuis longtemps, des images émerveillèrent ses yeux clos...

----- A SUIVRE
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Le Merle Blanc
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Re: AMNESIQUE.

Message par Le Merle Blanc »

C'était étrange, c'était lui, mais il ne se reconnaissait pas... Il entrait pendant la nuit dans une villa inconnue... était-ce la sienne ?.. sûrement ; il avait les clefs à la mains... Une entrée sobrement meublée, dans laquelle il prend soin de déposer son pardessus et son costume... il ne veut pas éveiller la maisonnée. A gauche une cuisine qu'il trouva laide, une large porte vitrée donnant sur... ? Il ouvrit la porte, dans la cheminée un feu ardent dansant sur la pénombre, éclairant les épais tapis du sol. La richesse des décors de la grande salle, se reflètait dans les flammes... Et puis.... et puis, des rires, des soupirs d'aise, deux corps qui s'ébattent devant la douceur du feu... Une belle jeune femme au corps splendide, la poitrine nue avantageuse qui se redresse en criant :
«  Toi!déjà ! »...
Un inconnu qui tente désespérément de saisir son caleçon... Et l'autre, lui, ivre de fureur, qui se jette sur les amants et cogne, cogne... Du sang, beaucoup de sang ! Des cris, des larmes... Une tête qui heurte le coin de la cheminée ou le bord d'une table, qu'importe, un corps qui s'écroule sur les flammes, roule sur le tapis immédiatement corrompu par le feu... La femme qui hurle... Un feu qui se propage rapidement, inexorablement... Puis le silence seulement interrompu par le crépitement des flammes dévorant désormais les meubles et les lambris... Un dernier gémissement, de la femme peut-être, enfin une odeur de chair calcinée...
Lui enfin, sur la route au volant d'une puissante voiture , reboutonnant maladroitement son veston en fonçant à vive allure... Le camion en face, le virage... un autre véhicule dans ses phares, le coup de volant, la culbute dans le vide... Puis l'hôpital … Voila, c'était cela ! Il avait retrouvé la mémoire !... mais quelle mémoire ! Il était un criminel !... C'est sans aucun doute sa femme qu'il avait laissé brûler comme une bûche sans rien faire pour tenter de lui venir en aide... Etait-il un monstre ?... Bien sur, il demeurait plein de lacunes qui lui reviendraient petit à petit, qui lui permettraient de comprendre.
Le temps passait, la jambe avait été déplâtrée, le personnel lui faisait faire de la rééducation, il essayait des prothèses... Dans un mois, deux peut-être, il pourrait être libéré, livré à lui-même. Que ferait-il ?

De nouvelles brides étaient venues s'accrocher au puzzle de son rêve, brides qui confirmaient l'authenticité des faits … Aussi, faisait-il comme s'il était toujours dans le vague le plus complet... Il savait désormais qu'il voyageait beaucoup ; pour une firme internationale ou pour un organisme un peu louche, dans sa tête, ce point restait flou. Il lui semblait avoir des pouvoirs immenses qui étayaient ses rêves de grandeur... Mais étaient-ils légaux ? … Malheureusement, il délaissait trop souvent la femme, celle qui semblait être sa jeune épouse... Et un soir, il y avait eu le drame !..
Qu'importe, il se souvenait à présent qu'il n'y avait pas d'autre voiture devant la maison... Alors, si comme il le pensait, la villa avait entièrement brûlé, les corps calcinés qui s'y trouvaient, pouvaient bien passer pour celui de sa femme bien sur... et de lui pourquoi pas ?..
Mais alors, il était libre ! L'état civil lui délivrerait une identité nouvelle !.. Il naîtrait une seconde fois !... Il s'étonna d'une telle légèreté, d'un tel calme dans ses propos internes... Il fallait pourtant faire très attention, il avait bien eu en sa possession des papiers, carte d'identité, permis de conduire, passeport... Où cela avait-il pu disparaître ?... Policiers et gendarmes étaient-ils au courant de sa réelle identité ?.. de sa vie d'avant ?... Attendaient-ils dans l'ombre le premier faux pas qui ferait mieux resserrer sur lui les griffes acérées.

---------- à suivre
Dernière modification par Le Merle Blanc le 14 juillet 2017, 08:53, modifié 1 fois.
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Liza
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Re: AMNESIQUE.

Message par Liza »

Malgré la coupure, j'ai pu lire, j'avais transféré le fichier dans mon éditeur.

Belle intrigue, je suis suspendue ! Que va-t-il lui revenir ?
On ne me donne jamais rien, même pas mon âge !
 
Ma page Spleen...
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Le Merle Blanc
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Re: AMNESIQUE.

Message par Le Merle Blanc »

Un matin, le médecin lui annonça qu'il pourrait en fin de semaine quitter le centre... Pour aller où ?
Les assistantes sociales passèrent un long moment avec lui, essayant de cerner cet être embrumé...
Vinrent ensuite deux hommes en longs imperméables ressuant dans la chambre l'odeur de la police.
Par tous les moyens, ils tentèrent de saisir l'insaisissable... Des heures durant, ils fouillèrent de leurs questions dans la tête du patient. Rien n'en ressortit, cette boite crânienne semblait être un immense vide. Aucun nom, aucune allusion, n'animait dans les yeux une étincelle révélatrice... Lui ne savait rien, il jouait son rôle à merveille, tel un mur impassible il s'enfermait dans son amnésie virtuelle...
Pourquoi ces deux policiers ? Pourquoi maintenant ? Avaient-ils cherché pendant des mois sans rien trouver et jetaient-ils leur dernier dé dans l'espoir improbable d'un jackpot.
Finalement, la ville lui attribua un studio, on lui procura un travail à mi-temps dans un bar qui fermait très tard . Il s' acquittait à merveille de son emploi, maîtrisant sans honte la prothèse de carbonne, il était presqu' invisible de deviner son handicap. Rapidement, prenant un ascendant sur les autres personnels, son emploi évolua en un plein temps... Petit à petit il arrivait, aidé qu'il était par toute la communauté, à se faire quelques économies. L'état civil lui avait attribué un nouveau nom : Monsieur X.... , qu'il prit de suite comme s'il l'avait toujours possédé... Tout était bien.

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Un policier, peut-être un peu trop zélé, c'était toujours demandé qui était cet amnésique, ce type que rien n'arrivait à perturber, qui se coulait dans la vie comme un caméléon. Un être froid, paraissant inexistant et qui pourtant, semait le doute dans le service. L'on avait retrouvé dans la voiture accidentée, aucune trace d'identité, les plaques révélaient bien un propriétaire... mais il avait péri dans l'incendie de sa demeure en compagnie de sa femme... Alors, la voiture avait-elle été volée ? Y avait-il un secret que nul ne savait ? Il devait bien quelque part exister une trace de la vie antérieure de cet homme... Bien sur, l'accident l'avait légèrement modifié de visage, tout de même, la carrure, la démarche, les gestes, tous devaient avoir un antécédent... Quelqu'un, quelque part, devrait être attiré par une façon, un geste qui lui rappelleraient un être. Il paraissait impossible de vivre sans laisser percevoir ne serait-ce qu'une infime partie de ses manières d'antan... Même si l'amnésie était complète, il demeurait improbable que le subconscient ait tout occulté de la vie oubliée, certaines façons de faire, des goûts de vivre et autres choses, le laissaient septique.
Il était allé poser la question à des psychiatres, les réponses étaient vagues, beaucoup de : peut-être, de : si le temps fait son œuvre... bref, personne ne savait. Il restaient les empreintes lors de la délivrance d'une nouvelle identité... là aussi, chou-blanc, les bouts des doigts avaient tellement soufferts, qu'il fut impossible de les comparer avec les empreintes vieilles de quinze ans figurant aux archives préfectorales.
Une fois de plus, il avait lu tout le dossier... L'incendie,Les corps calcinés d'un homme et d'une femme... Seule l'analyse dentaire avait permis d'identifier l'homme comme étant bien monsieur Baulieu...La police scientifique avait déclaré que le feu avait pris devant la cheminée, que les corps retrouvés évoluaient nus (ou presque ). Peut-être fêtaient-ils leur retrouvaille lors d'une soirée coquine... Il avait aussi été repéré sur la jeune femme , un coup assez violent sur le coté du crâne, pas suffisamment pour entraîner la mort, mais assez pour étourdir un individu... Faute de preuves exploitables, les enquêteurs avaient abandonné la piste. L'enquête classée rapidement, les époux avaient rejoint de concert le vieux cimetière. Pendant ce temps, un autre avait eu un accident avec la voiture du défunt, il s'était débattu sur un lit d'hôpital avec une mémoire vide... Ce monsieur était-il en relation avec Baulieu ? Y avait-il eu vol de la voiture ? Avait-t-il enfin, à voir avec l'incendie et la mort des époux ?.. Questions qui resteraient peut-être toujours sans réponse.

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Il y avait désormais dix- huit mois que monsieur X avait repris connaissance, et quelques mois qu'il surfait sur une nouvelle vie qu'il croquait à pleines dents... La mémoire lui était en partie revenue, il persistait toujours quelques lacunes, des brides de vie qui passaient devant lui dont il ne savait s'ils étaient des rêves ou des réalités.
Un matin, il se leva avec une rage de dents effroyable, tout le coté gauche de son visage était enflé, déformé par la douleur... Il consulta un annuaire, téléphona, et obtint un rendez-vous de suite à l'ouverture. Le praticien fit une radio, soigna la dent endommagée, délivra une ordonnance et demanda à revoir le patient la semaine suivante/
«  N'omettez pas de prendre les cachets, ce sont des anti- douleurs, au revoir monsieur »
L'assistante finissait d'entrer dans l'ordinateur le dossier du nouveau client, quelle ne fut pas sa surprise, ayant posé sur l'écran le panoramique, de le voir s'afficher comme déjà enregistré depuis six ans au nom de Jean Pierre Baulieu... Croyant à une erreur, elle effaça, recommença, même jeu... Elle ne comprenait pas !
« Docteur, puis-je avoir votre attention quelques instants s'il vous plait ?
Entre deux patients, il vint constater les faits :
- C'est impossible ! Baulieu est décédé dans l'incendie de sa villa, il y aura bientôt deux ans. Il a été identifiée grâce à ses empreintes dentaires... qu'est-ce que c'est que ce cirque ?... Laissez ceci en suspens, passez à autre chose »
De nouveau seul, il fit part à la police de cette étrange découverte. L'inspecteur vint vérifier:il n'y avait aucun doute possible, les deux mâchoires se confondaient par faitement... Aux dires du docteur, c'était incontestable, ils étaient en face d'une seule et même personne.
« Mais au moment de l'accident, hurla le policier, comment avez-vous pu vous tromper à ce point ?
-Vous faites erreur inspecteur, vos services n'ont jamais demandé mon aide, vous avez fait appel à un collègue »
La police retrouva sans peine le nom du dentiste ayant rendu le diagnostic... Lui, vint avec des radios au nom de Baulieu. Les deux mâchoires se confondaient, mais on y voyait des différences, bien que très ressemblantes, l'une d'elle paraissait avoir subi plus de soin que l'autre très peu endommagée par le temps.
« Regardez, cher collègue, fit le nouveau venu sur le dossier, sur les radios du défunt et les vôtres, les racines sont bien droites... sur celles de mon patient, voyez comme certaines se chevauchent, s'emmêlent, c'est infime, mais tout de même... A quel nom sont enregistrées ces radios ?
- Monsieur Baulieu J P.
- C'est un peu fort ! S'exclama l'inspecteur, messieurs, je voudrai que ces documents soient versés comme pièces justificatives pour une réouverture de l'enquête. Je vous demande le silence complet sur ce que nous venons de trouver »
Ils approuvèrent et chacun de son coté, retourna à ses occupations.

La police fut autorisée à reprendre l'enquête, mais ils eurent l'ordre de faire de rapides progrès.Ils retournèrent tous les dossiers, tout ce qu'ils avaient... Partout apparaissait seul : Baulieu J P... Puis, comme par hasard, en remontant jusqu'à l'age des collèges, Baulieu apparaissait dans deux écoles différentes. Ils étaient en présence d'un Baulieu Jean pierre, et d'un Jean Paul... L'inspecteur battit la campagne, retrouva les dates et lieux de naissance... On était en présence de deux jumeaux qui grandirent ensemble sur le domaine familial. A l'age des lycées, leurs routes avaient bifurqué : Jean-Paul avait glissé sur la mauvaise pente, petits larcins, drogue, jeux, enfer dont il avait réussi à se sortir ( apparemment ) Depuis des années, on était sans nouvelles de lui... Pendant ce temps, Jean-Pierre se faisait une situation, devenait un incontournable pilier de la firme qui l'employait... En amour aussi, il avait trouvé sa reine : Isabelle, une jeune femme radieuse, pleine de charmes... et si ? Et si ?...
Une théorie faisait jour dans leur tête : Jean Pierre est trop souvent par monts et par vaux, sa jeune épouse, seule, se morfond... Peut-être, secrètement se trouve-t-elle délaissée, elle s'ennuie sur son corps vide... Un jour Jean Paul refait surface, on sait qu'il n'est pas toujours sur le droit chemin, on ignore depuis des années ce qu'il est devenu, comment il vit... Peut-être a-t-il besoin d'aide, d'argent, d'un toit ?.. Isabelle voit en ce nouveau venu le reflet de son mari... Une idylle naît, elle le loge le cache, peut-être même dans la maison, celle-ci est immense pour deux... Etant absent les trois quarts du temps, son mari ne s'en apercevra pas... Il a besoin d'argent, elle lui en donne, aucun problème ils en ont à revendre... En échange, il devient son amant, son roi de cœur, l'être des combats journaliers, des luttes chaudes sur le tapis devant la cheminée... Jusqu'au jour où...
Jean Pierre rentre très tard le mercredi au lieu du retour prévu le jeudi... Il a sa clef, il sait qu'à cette heure, Isabelle dort... Sans bruit, il pousse la porte, allume just'une petite applique dans... l'entrée, pose son porte documents, son pardessus et son costume... Il ne veut pas éveiller la dormeuse. Il entend des gémissements dans le salon... Sa femme fait-elle un malaise ?.. Il se précipite, tombant sur deux corps en transe... La colère le submerge, la femme veut s'interposer entre les deux frères, il la repousse... elle tombe, heurtant on ne sait quoi, un angle de meuble, une petite table ? Elle perd connaissance.
Jean Pierre a poussé Paul dans le foyer, les braises les bois roulent, se répandent sur le tapis de laine qui s'enflamme communiquant le feu aux nappes des tables, aux longs rideaux et enfin à toute la pièce... Pris de panique il rebrousse chemin, sort précipitamment se revêt, sans doute en oubliant son porte documents et son pardessus, ce qui explique tout manque d'identité... Il fuit, laissant les flammes dévorer son passé. Il roule vite jetant un maximum de distance entre le feu de ses jours et lui... Puis il y a l'accident.
«  C'est un beau roman, dit le juge, mais il faudra le prouver.
- Nous savons que notre amnésique est Jean Pierre, formellement identifié par ses dents, il vit toujours... Nous savons aussi que le défunt, se faisait soigner ailleurs, payait l'intégralité de ses soins, et donnait comme prénom des initiales ; J.P. Nous voyons aussi que les radios présentent des différences... Il serait possible de faire une comparaison « A D N » il suffirait d'un prélèvement salivaire sur Jean Pierre et obtenir un droit d'exumation pour les restes du corps... Peu probable qu'on nous l'accorde.
- Il y a peut-être un moyen de faire craquer Jean Pierre.
- Mais comment ?
- Sa mère est décédé suite aux événements de l'incendie, mais monsieur Baulieu père lui, vit toujours... Il doit bien exister des photos de jeunesse, il nous en faut. Nous irons les lui déposer sur le zinc de son bar, histoire de voir sa réaction. Je ne dis pas qu'il n'a pas été un temps amnésique, mais maintenant, je crois qu'il se cache derrière le vide qu'il s'est créé pour éviter d'être pris et d'aller pourrir en prison.

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Dans le séjour, assis autour de la table, le vieux monsieur Baulieu avait sorti des albums. On y voyait des enfants depuis leur naissance jusqu'à l'age d'être des hommes... Après, les photos se focalisaient sur un jeune couple, elle charmante, souriante, mignonne comme un cœur, lui, grand portant le costume avec classe, de l'énergie plein le regard... Un couple modèle en somme.
-Ils n'ont pas eu d'enfants ? Demanda le policier.
- Non, Isabelle deux ou trois ans après les noces, a fait une fausse couche qui a failli mal tourner. Les médecins lui ont annoncé que, malheureusement, elle ne pourrait jamais plus enfanter.
Ils regardèrent en silence les photos que le vieil homme faisait glisser devant eux
- Monsieur, dites moi, depuis combien de temps êtes-vous sans nouvelles de votre fils Jean Paul ?
- Pourquoi cette question ? Que vient faire Paul la dedans ? Nous ne savons plus où il se trouve, et ce depuis des années... Jamais une lettre, jamais un appel. Il peut avoir trouvé la mort que nous ne le savons pas... Laissez ce brigand sans cœur où il est, je vous prie... Pourquoi venez-vous retourner cette vieille histoire ?
- Nous pensons monsieur, qu'il y avait un troisième individu sur les lieux le soir de l'incendie. Ce dernier a volé la voiture de votre fils pour s'enfuir, la malchance, il a eu un accident... Il s'en est remis et nous avons désormais la preuve qu'il n'est autre que votre fils Jean Pierre, c'est un cabinet dentaire qui l'a identifié.
- Vous faites erreur, Jean Pierre a péri avec sa femme !
- Je suis désolé, mais le défunt pourrait bien être Jean Paul.
- Comment est-ce possible ?
L'inspecteur expliqua toute sa théorie, que de plus en plus, il se persuadait d'être juste. Il finit par dire :
- Peut-être qu'en lui montrant une ou deux photos, Jean Pierre craquerait-il, si ce n'est le cas, il nous faudra votre accord pour faire ouvrir le caveau et pratiquer une recherche « A D N »
- Jamais vous entendez ! Jamais !
- Réfléchissez monsieur, c'est un assassin qui court dehors. Il a tué sa femme... l'ayant surprise avec son amant.
- Son amant ! Que dites-vous là ?
- Comment expliquez-vous le fait qu'ils étaient tous deux dans le plus simple appareil devant un bon feu de cheminée ? .. Je suis désolé de devoir ainsi casser votre calme, je vous laisse, mais nous serons sûrement appelés à nous revoir.
Monsieur Baulieu tendit la main :
- Prenez ces photos, elle datent du temps où ils étaient inséparables.
- Merci monsieur, au revoir.

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Assis à l'angle de la vitrine dans le bar, il prenait le temps de déguster son café qu'il aimait très fort. D'un geste de la main, il fit signe au serveur : « même chose » L'autre était bousculé, à cette heure, les clients affluaient en nombre... L'attente se prolongeait, il avait mis ce temps à profit pour sortir le dossier et laisser choir nonchalamment les photos au sol.
Le serveur enfin apporta le café, le déposa sur la table... puis se baissant :
- Je crois monsieur, que vous avez échappé des documents.
Il eut beau faire, ses yeux trahirent sa surprise de se revoir ainsi laissant apparaître tant de complicité et tant de bonne entente.
- Merci monsieur... mais vous avez l'air ému, vous connaissez ces jeunes sur la photos ?
- Non, il jeta un regard, non, j'ai du confondre avec quelqu'un... mais non, je ne connais pas... tenez, il tendit les photos, elles sont à vous ?
- Merci, vous êtes sur que vous ne connaissez personne ?
- Il faudrait ?... mais dites moi, vous êtes qui ? Pourquoi toutes ces questions ? Que me voulez-vous ?
- Bien, ne vous sauvez pas, je suis l'inspecteur Morand, quand à savoir ce que je vous veux... juste si, sur ces photos, vous reconnaissez quelqu'un ?
- Je viens de vous répondre, je ne connais pas ces jeunes gens !
- Alors n'en parlons plus... Je vous dois ?
- Comment ?
- Pour les cafés, je vous dois ?
Il mit la monnaie sur la table, ramassa ses documents et se dirigea vers la sortie/
- A propos, dit-il en se retournant, si par hasard il vous revenait des noms à mettre sur ces deux jeunes, surtout n'hésitez pas à me contacter, voici ma carte... On ne sait jamais, il suffit parfois de ci peu de chose pour qu'une image que le subconscient avait occulté, refasse surface comme par magie.
- Mais pourquoi voulez-vous que je connaisse ces deux jeunes ?
- Je ne sais pas moi... peut-être parce qu'ils sont morts tous les deux.
- Tous les deux?Ils ont l'air si heureux sur ces images.
- Vous savez, la vie parfois en vieillissant, vous joue des tours... Bon, il faut que j'y aille, surtout n'hésitez pas à me joindre … Vous comprenez, au cas où !

A.SUIVRE
Dernière modification par Le Merle Blanc le 02 août 2017, 17:09, modifié 3 fois.
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Re: AMNESIQUE.

Message par Le Merle Blanc »

Il faisait son possible pour masquer le trouble où l'avait plongé les photos... C'était lui et son frère durant leur adolescence... Il n'y parvenait que médiocrement et savait que l'inspecteur voyait, voyait en lui comme au travers d'un miroir sans tain... Il allait se faire piéger.
Le policier sortit, se dirigea vers l'angle d'une ruelle où une camionnette était stationnée. Il monta sur le siège passager, s'adressant au chauffeur en lui tendant une photo récente :
- C'est l'homme que vous ne devez pas laisser filer, méfiez-vous, il va sûrement avoir envie de disparaître... Peut-être que l'un de vous, en anonyme, pourrait le surveiller depuis la terrasse.
- Et s'il ne bouge pas ?
- Il bougera, les photos de jeunesse l'ont perturbé, il n'a pas su masquer sa stupeur.
- Que va-t-il faire selon vous ?
- Essayer de fuir le plus rapidement possible... Attention, c'est un tueur, nul ne peut prévoir sa réaction s'il vous repère. Alors pour votre sécurité à tous les quatre, pour une fois mettez un peu de doigté dans vos agissements.

Ils avaient passé la journée en planque, s'étaient relayés en terrasse pour parfaire leur surveillance... L'homme assurait son travail sans laisser paraître la moindre anxiété. Au coup de feu de midi, il s'était dépassé : les sandwichs, les cornets de frites s'arrachaient comme des petits pains .Dans la soirée, les traditionnelles bandes de jeunes braillards avaient pris d'assaut la salle de bar. Désormais, l'encre de la nuit commençait à emplir les ruelles, s'immisçait dans les cours, les passages étroits telle une pieuvre recouvrant de ses tentacules une proie facile.
La journée avait été bonne,deux fois déjà il avait vidé le tiroir caisse du trop plein d'argent... Discrètement, il avait prévenu son patron qu'il était obligé de sortir une heure plus tôt, avait obtenu exceptionnellement une avance sur son salaire, trouvant que c'était peu, il s'octroya la recette du jour... Il disparut dans l'ombre.
Il rentra à son studio, enfouit rapidement dans un sac de voyage pêle-mêle quelques affaires... Il se rua dehors, omettant de boucler la porte, s'engouffra dans un des derniers bus et disparut, du moins le crut-il, dans le ventre de la ville... Un policier en civil le suivait à distance comme une ombre distendue.
Descendant sur la place centrale, là où les banques comme des joueurs de rugby, luttaient des coudes pour se créer une place, il tira au guichet libre le maximum d'argent que sa carte lui permit... ainsi muni, il s'avança vers la gare...
Ils le cueillirent sur le quai alors qu'il s'apprêtait à monter dans le « T.E.R » miteux qui faisait toutes les gares, mettait deux heures pour parcourir les quatre-vingt kilomètres qui le séparait du chef-lieu du département. Il fut conduit au poste, l'oeil ahuri, pestant contre l'incivisme des forces de l'ordre, hurlant sur ses droits bafoués... Mais quand sur le bureau de l'inspecteur, les photos s'étalèrent devant lui, photos des deux frères, des parents, de la maison où ils avaient grandi, de la belle demeure où il avait ensuite vécu... puis d'un tas de cendres dont ne dépassaient que quelques pans de murs noircis... Photos aussi d'une belle jeune femme aux longs cheveux auburn, grande, vêtue avec grâce, au sublime visage de demoiselle, possédant un regard de feu...
Il craqua, masquant ses yeux pour ne plus voir ce qu'il avait fait de sa vie. Il se rappelait les moments d'amour paisible, les câlins des heures douces, les séances trop rares de massages sensuels quand ils se retrouvaient à son retour... Et puis ce soir où le mari, son frère, était rentré plus tôt, avait allumé une lampe just' au moment où Isabelle, abreuvée d'amour, s'épanouissait de bonheur... Il avait remarqué que Pierre avait posé son costume pour ne pas risquer d'éveiller celle qu'il croyait endormie. c'est en caleçon qu'il arpentait la maison...
Dans les yeux de Jean Pierre la fureur était née, Il avait poussé brutalement sa femme qui, bien que vêtue dans le plus simple appareil, s'était levée entre les deux frères... Il l'avait bousculée, elle était tombée heurtant le coin d'une table de marbre... Dans sa fureur, Pierre s 'était jeté sur lui, mais, pauvre bureaucrate, ne pratiquant comme sport que la pétanque ( seulement au moment des vacances ) il ne faisait pas le poids contre un baroudeur aguéri ayant traîné ses guêtres dans les endroits les plus chauds de nombreux pays où la survie se jouait à coup de poings...
Ils avaient roulé au sol sous une avalanche de coups, s'étaient relevés en s'étrillant de leurs mains. Puis, l'avantage avait été à Paul, plus massif, plus fort... Il avait poussé Pierre dans les flammes, l'y avait maintenu pendant qu'au sol, Isabelle agonisait... Le reste, rien qu'un incendie, des braises, Pierre qui se débat dans le feu sous l'oeil froid de Paul, le tapis qui s'enflamme comme une torche tandis que lui prend la fuite.
Tout était dit, il signa les aveux... Restait une question à l'inspecteur : Pourquoi chez les dentistes, J.P. Baulieu, que l'on croyait être Paul, était en fait Jean pierre ? Comment comprendre cette énigme ?.. Paul eut un méchant sourire, son frère Jean Pierre, avait une excellente dentition, les rares fois où il se rendait chez le dentiste c'était juste pour un contrôle... Paul lui, avait rapporté de ses voyages dans le monde une dentition ayant besoin de soins, aussi, avait-il subtilisé les cartes de son frère et se faisait-il passer pour lui, prenant soin de ne pas aller chez le même praticien.
Le mystère était éclairci, on passa les menottes à Jean Paul Baulieu qui, ce soir, allait dormir en prison.

------ FIN.
Dernière modification par Le Merle Blanc le 23 juillet 2017, 20:46, modifié 1 fois.
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Dona
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Re: AMNESIQUE.

Message par Dona »

J'en suis à la confusion des deux mâchoires...

Pas mal du tout ce récit !!

Je lirai la suite demain ;)
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Le Merle Blanc
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Re: AMNESIQUE.

Message par Le Merle Blanc »

Bonsoir Dona, content de te savoir de nouveau parmi nous.
Pout ma part, je viens moins sur le site, non que je n'ai pas le temps mais ces temps-ci, mes crayons
ont envie de faire grève... à moins que ce ne soit mon inspiration qui se ramollisse... pas grave cela
reviendra peut-être avec l'automne. Bon courage pour cette expérience que tu vas vivre en vendée
nous savons que tu peux y arriver...à plus
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Liza
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Re: AMNESIQUE.

Message par Liza »

Pourquoi l'automne, parce que les feuilles tombent toutes seules ?
Je suis dans la même chemise, je n'ai plus d'inspiration, comme dit Lou, le silence dort.
Chez moi, c'est rare...
Je vais essayer une petite page cette nuit, toutefois l'écriture « forcée » souvent moins bonne.
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Le Merle Blanc
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Re: AMNESIQUE.

Message par Le Merle Blanc »

Bonsoir Liza.
Mon remède à moi, je me replonge un temps dans la lecture... romans, poésies, livres sur notre histoire
vieux ou jeunes écrivains... en général, l'envie d'écrire me revient assez vite. à plus
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Liza
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Re: AMNESIQUE.

Message par Liza »

Je cherche une idée constructible à partir de deux ou trois mots. Parfois cela coule comme une source.
D'autre fois il y a un barrage, je stagne. Alors je remagne ou je je vide tout dans la poubelle.
Bonne soirée.
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