En layette
Je suis née en Normandie, sans me prémunir d'un doudou, enfin, vous avez compris, je veux dire sans parapluie, c’est une erreur de naissance, comme une tache ou une excroissance. Parler météo et me plaindre de la pluie quelle idée ? Elle est ma copine de jeux depuis que je suis née, j’adore sauter dans les flaques. J’enrage parce qu’elle ne respecte rien, nous sommes à la mi-août, elle se croit en novembre. Il faut vivre avec son temps, n'est-ce pas ? Pluie en mars Noël en décembre !
Je suis déphasée, décalée sans trop en connaître la raison. J’ai préparé Layette, ah! vous ne connaissez pas ? C’est le nom que je donne à mon maillot de bain deux pièces, avec un entracte pour le nombril. Oui, je nomme tout, c’est plus simple. Pourrais-tu me donner le truc ! quel truc ? Passe-moi Layette, c’est plus clair non ? Étonnés, et pourquoi mon Dieu ? Ah ! le nom ! Sa couleur est bleu layette, c’est tout simple.
Je m’égare ! Une pause au soleil me requinque et je décompresse. Bronzer ! Que dalle, j’ai une peau douce, à moitié rousse. J’espérais survivre au mois de juillet, j’ai eu du mal sans la caresse apaisante des ultra-violets. Inutile de fermer les volets, ces rayons salvateurs réaniment ma bonne humeur. Je pensais me requinquer avant septembre, manqué, la météo se démembre. C’est loupé, cette année, à force de prévisions, on a détourné mon été.
Je souhaitais profiter de moments ensoleillés, c’est mal parti, il faut l’avouer. Je suppose qu’il va pleuvoir, uniquement pour me narguer. Je suis mal vue par le saint pouvoir. Vous vous dites : encore une histoire du maillot de bain. Je sais, j’en ai déjà parlé, avouez-le, c’est la saison, enfin normalement. Je n’y peux rien, je suis ainsi faite, lorsque les nuages tirent la bâche, comme une petite idiote, je rabâche.
Le parasol est assez grand pour couvrir le relax. Toutefois, je le confesse, je me vois mal paresser, étendue sous la pluie, même avec un abri dans le bon axe. Dans la maison, je préfère abriter ma paresse.
Liza