Noirs émois

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Liza
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Noirs émois

Message par Liza »

J'ai scindé cette histoire, je mets les deux épisodes à la suite. J'ai souhaité une rupture : plus de dialogues, plus d'emprunt personnel, abstraction totale de tout ce qui est moi.


Noir émois

Je ne sais pas si cette adresse est encore bonne, je lance, à tout hasard, une bouteille à la mer. Je sais, tu ne me reconnais pas, malgré cela, tu as illuminé mon adolescence. Avec ta peau noire, tes yeux marron pigmentés de lichen doré, tes cheveux sombres tortillés comme des tire-bouchons, ta silhouette fine digne des gazelles du désert et ton merveilleux sourire, tu me donnais la fièvre. Tu étais ma raison d’être, mon journalier bien-être.

Je n’allais pas à l’école pour les cours, je m’en fichais complétement, j’allais te voir. Drôle d’idée de prénommer Claire une fille noire comme le charbon ! J’observais le sérieux de ton visage occupé à rédiger un devoir. J’admirais tes mimiques, le regard lointain, parfois furibond, que tu posais sur la classe. Le meilleur moment, c’était en français. Bonne lectrice, le prof te demandait souvent de lire ton devoir, un texte ou un récit. Ta tessiture rauque prenant mon cœur pour cible me troublait au-delà du possible. Je tremblais en écoutant ce ton chaud et profond, une harmonie que j’aimais entendre fasciné comme un serpent, tu charmais ma jeunesse avec ta mélodie, tu récitais la chanson de ma vie.

Dans la classe, nous étions installés selon notre note moyenne. Tu étais toujours dans la seconde rangée des pupitres. Je ne te dis pas les dures et continuelles batailles que j’ai dû mener pour ne pas reculer. Voir ton dos aurait retiré tout attrait à ma curieuse scolarité. J’abhorrais les jours sans école parce que je ne te voyais pas, tu me manquais. J’ai souvent traîné devant chez toi, te voyant de loin, sans jamais oser m’approcher. J’étais habité, envoûté par une gracile sirène noire hors de ma portée.

J’étais Antoine, petit, gros et balourd au fond de la classe, malmené et moqué. Tu étais la princesse ignorée, le dessus du panier. Je n’ai jamais osé te parler, alors pour ne pas les oublier, ces mots que je ne pouvais prononcer, je les écrivais d’une façon douce-amère sur les pages d’un cahier. Je viens de les retrouver en déménageant le grenier de ma mère. Mes espoirs y sont écrits avec cette encre parfumée qui faisait fureur à l’époque du printemps de mes années passionnées. Le temps a dilué l’odeur, l’agréable senteur s’est évaporée, les mots sont restés. Pâlis et démodés, ils sont encore là, sur le papier. Ils évoquent mon aventure en témoins fidèles de mes émois et récitent mon adolescence sans pudeur ni condescendance. Ai-je négligé ma petite chance de conjuguer, sans y penser, le verbe aimer ?

Ai-je corrompu mon âme et mon cœur en voulant trouver une petite place auprès de toi ? Sans doute ai-je perdu le meilleur en restant à pleurer avec la peur du lendemain. Ai-je assez insisté avant d’abandonner ce que je croyais mon destin ? De lundis en vendredis, les semaines coulaient dans le flot de l’oubli. J’aimais vivre sous ta loi, prêt à accepter n’importe quoi. Tu ne m’as pas donné ton cœur, le mien tu l’as pris. Je regarde l’horloge dans le miroir de l’enfance, les aiguilles tournent à contre sens, toutefois, le temps, lui, se précipite en avant !

Aujourd’hui, tu portes la même tenue qu’hier. Dans ton jean usé, raccommodé aux fesses et aux genoux avec une pièce rapportée cousue à l’intérieur à grand zigzag de machine, tombant sur tes souliers à bout d’existence d’où jaillit une vis de chaussette tombante pas très nette. Ton tee-shirt bleu au col râpé, trop grand, visiblement hérité d’une œuvre de charité, flotte sur ta poitrine libre de toute entrave. Tu traînes ces vêtements usés avec autant de dignité qu’une reine. Aucune forme de honte ne t’impreigne.

Seuls les clous de tes oreilles ont changé. Tu en as sept paires et tu les remplaces chaque jour. Toutefois il n’y a pas d’ordre régulier. J’ai repéré : le bleu océan : le calme te sied. Aujourd’hui, bleu clair : tu es souriante. Le noir : tu es inquiète. Les verts : tu es impatiente, en attente de nouvelles, peut-être ? J’interprète, à ma manière, ta façon de vivre modestement, en restant à tes genoux.

Chaque jour me viennent des velléités épistolaires. Sur ma page, je m’applique, malhabilement, à coucher sur le papier, à l’encre bleue, tous ce que je ne peux te dire. On me croit tête en l’air, c’est une ineptie, les doigts tâchés comme mes écrits, je m’en mets plein les yeux. Je guette les mouvements gracieux de ma Claire. Commenter ta vie dans mes pages te donne une seconde naissance, une autre vie. Ma tête folle tisse un parcours où nous nous retrouvons tous deux dans un combat à mener qui, sans toi, ne me conduira nulle part.

D’une petite main, noire dessus, pâle dessous, tu guidais mes jours et ma vie, m’aidant à construire de solides fondations afin d’y bâtir des lendemains que j’espérais sereins. Des cours aux récréations, mes yeux te suivaient partout. J’ai vécu tes échecs comme de sonores paires de claques, tes joies m’ont touché comme des éclats de rire. L’esprit vagabond, j’imaginais les reliefs dansant dans ton corsage. Je me figurais avec toi au bout du monde, dans un pays lointain où toutes les filles sont noires et se marient à treize ans. Mon esprit errait sur une autre planète où mon destin, décliné à l’infini, en immenses lettres dorées, s’écrivait. Je traçais des phrases que je ne regretterai jamais : à les relire, mes lèvres se troublent et s’enfièvrent, je brûle, je m’enflamme, je me consume, je brûle du corps et de l’âme.

Un rare diamant noir au prix inestimable ! Un joyau unique, fait main, de la ligne des jambes au bout des seins, c’est un parfait dessin. Plus qu’il n’en faut pour satisfaire mes mains dans un amoureux parcours d’illusions qui me tenait éveillé une partie de mes nuits. Incapable de vivre pour moi, je vivais à travers toi, de jours calmes et silencieux et de tonnerre d’ouragans furieux. J’ai pris seul le chemin de la tendresse, sans rien dire, ne souhaitant incommoder ma déesse. Je ne souhaitais pas augmenter la distance qui nous séparait, par un geste précipité. Par la noirceur de ta peau, ébloui, j’avais besoin de vivre ma jeunesse, de sublimer ma peur de te perdre. Il te suffisait de déménager pour disparaître. J’ai passé mon adolescence le cœur aux aguets, battant à toute vitesse, entre bonheur et impudence, oscillant de ferveur et d’insouciance en te regardant vivre, sans moi ! Je jouais des musiques et des symphonies avec ton prénom, mêlant ta vie à la mienne. La mer roule, hurle le bleu du ciel et tombe la pluie, d’orages ou de soleil, Claire est ma mie. Tu ne m’as jamais rien donné, aucun espoir, aucun refus, pas une attitude, pas un sourire, pourtant j’aimais vivre près de toi.

Pour augmenter mes chances de retrouver, intacte, le matin venu, l’envie d’écrire qui me déchire, chaque soir avant de m’endormir, j’écris au bas de ma page ces deux mots : À suivre…

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Re: Noirs émois

Message par Liza »

Noirs émois fin

Aujourd’hui, je joue les victimes, ma larme à l’œil est sublime. J’ouvre la porte, celle cachée de mes regrets, celle secrète, qui s’ouvre sur les fantasmes de mes affectueuses années. Celle qui conduit vers un lit d’herbe douce empli de tendresse et de caresses. J’ai souvent frappé à cette entrée imaginaire où tu n’ouvrais jamais me laissant dehors, sur le seuil, comme un Pierrot. Je le sais désormais, trop aimer devient un fardeau. Seul moyen de l’alléger : à deux le porter. Je n’ai pas su te demander de m’aider.

Tu étais une perle noire, ingénue et fragile, magnifique comme une déesse antique, j’avais envie de me fondre dans tes bras, de te courtiser genou à terre. Mon envie de capter tes instants furtifs, tes sourires d’anges me retenait, la tête et le corps captif, perdu dans les remous d’une onde aux lames de fond démesurées. Je m’accrochais à toi comme à une bouée au moment du naufrage. Tu bordais mes jours de rose et teintais de feu mes pensées.

J’aimais la fraîcheur douce et sauvage de ton visage. Sur le mur, je suivais son ombre aux contours fragiles, imaginant la tenir, la guider dans mes mains malhabiles. La tempête s’agitait dans mon corps, dans ce vacarme silencieux je voulais t’emporter avec moi. Loin, dans cet endroit secret où tu caches tes mystères, là où vit et se morfond mon impatience. Je m’accordais la mort amoureuse en buvant, seul, le poison de notre unilatérale liaison. Mon esprit te suivait pas à pas quoi que tu fasses, où que tu sois, comme ton double. Combien de fois, à mon secours t’ai-je appelée dans les instants où mon cœur se mourait d’incertitude. La main tendue au bord de la route, je dissipais mes doutes. Celle que j’attends, celle que j’appelle. Parfois ma pensée chancelle : Claire existe-t-elle ? Ou est-ce uniquement un regret qui porte Claire comme nom ?

Je comptais les journées, je m’inventais une éternité avec des jours de déraison, quitte à pleurer lorsqu’ils se défont. Je posais les armes devant tes charmes qui m’enchaînaient, je t’attendais, même les jours de mauvais temps ! De ces moments, que reste-t-il, de mes rires de mes joies et de mes fantasmes d’enfant ? simplement ces grimoires sortis du grenier de ma mémoire. J’étais comme un naufragé perdu, enfermé, tu étais mon air, mon azote et mon oxygène. Je le sais, tout cela était précaire, le fruit de mon imagination. Aujourd’hui, je feuillette ce cahier comme un livre d’images. Mon adolescence devient une bande dessinée où fleurissent mes jeunes années. L’écriture danse devant mes yeux, un fondu flou de cinéma me ramène au temps béni de mes treize ans. Je nage dans des moments embrumés, dans un oubli nécessaire, aujourd’hui devenu précaire. La faute en revient au déménagement de ma mère.

Une ballade sous la pluie, inachevée, comme la symphonie. La première note d’une chanson d’amour où je dénote dans ton jardin fleuri. Je suis resté sans espérance, plus souvent qu’à mon tour, la tête et le cœur en souffrance. Ce silence l’ai-je choisi et nourri ? C’est le passé, n’en parlons plus. Facile à dire ! La vie serait une suite de grandes amours, de petits riens, de routine et de quotidien. En sourire ou en larmes, c’est un long chemin à faire, à deux, la main dans la main. C’est une victoire qu’il faut remporter. Je n’ai pas réussi à t’apprivoiser. J’ai dû vivre ta pénible absence, en ta présence !

Regarder le temps qui passe dans une glace, imaginer que tout s’efface, comme cela, par hasard et nous sépare. Je regarde ce vide, à deux pas du ravin, je n’aurais pas peur d’y tomber si tu me tenais la main. Le chemin devient de plus en plus étroit et serré, bientôt impraticable. Je voudrais poser ma valise près de ton cœur et l’y laisser à jamais, rivée à ta destinée. De ton image, remplir ma vie, poser ma tête sur ton épaule pour voir le paysage, sentir ton parfum. Au lieu de cela, je dissimule mon secret dans la pénombre, de mes espoirs avortés en comptant le nombre.

Repousser les murs de ma mémoire pour t’y faire une place et dissimuler tes trésors en te murmurant des mots de passion et de lumière. Te révélant mon vrai secret, avec des mots qui n’existent pas, enfin, pas pour dire cela, les mots que j’ai gardés au fond de moi. J’ai fermé à clé une porte sur ce secret. Maintenant je referme les blessures de cette tendresse incontrôlée avant que mon cœur ne se blesse. Je garde dans mon sourire, bien caché, ce que je ne saurais te dire. Je dissimule ma cicatrice dans les fleurs de ton jardin, avec ma pudeur et mes chagrins. J’ai le cœur en décembre, sous mes cris sans importance, se cache l’absence. J’ai perdu le sommeil, et, malgré cela, je crains le réveil. Mon rêve s’achève. Aujourd’hui, il est trop tard pour le reprendre, l’aurore est passée, fini d’imaginer. Rien n’est tout à fait clean. Je peux regarder sur Spleen, mon cœur s’y perd, entre ma mémoire et la mer ! Je le sais, je m’impatiente, en amour, il y a quelques détours, mon cœur crie au secours. Vas-tu mourir avec le temps comme un rêve qui s’évapore au souffle du vent au moment du lever du jour ?

Qu’es-tu devenue ? Je m’en fiche ! Peu m’importe que tu sois clocharde, fille de joie, voleuse ou religieuse, mon cœur s’attarde sur l’image connue. Celle qui squatte mon adolescence, la magique ombre noire de mon enfance. Tu me trouves lâche, sans m’en vouloir puisque tu ne me connais pas. Tu ne sais pas si j’existe, malgré cela tu es ma source de fraîcheur et mes racines. Grâce à toi ma jeunesse est un bon souvenir, tu resteras mon plus tendre et mon plus amoureux regret. Je n’ai pas su te le dire, les yeux dans les yeux , pas même à demi-mot. De la joie à la peine, la route est bien courte, personne ne m’a aidé à briser mes chaînes. Ceux qui s’aiment sont des millions… moi, j’étais tout seul. J’avais un cœur de bois, il s’est consumé pour toi, désormais, il est en cendres.

Même si l’histoire est finie, au bas de la page, chaque soir avant de m'endormir, pour augmenter mes chances d’être encore ici le lendemain, j’écris ces deux mots : À suivre…

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Re: Noirs émois

Message par Montparnasse »

Qui n'a pas éprouvé de pareils sentiments à l'aube de sa vie d'adulte, c'est-à-dire à 17, 18 ans. Les premiers amours sont ceux dont on ne parle pas, ceux qui ne seront jamais entâchés par notre vanité, ceux qui nous ont laissé solitaire parce qu'on n'a jamais osé les déclarer.
Quand les Shadoks sont tombés sur Terre, ils se sont cassés. C'est pour cette raison qu'ils ont commencé à pondre des œufs.
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Re: Noirs émois

Message par Liza »

Avec « le savoir » d’aujourd’hui, j’ai choisi treize ans pour ce garçon empli d’émois secrets. Comme toujours, c’est l’adulte qui raconte son histoire pour choisir mes mots. Je ne sais pas parler enfant, je n’ai pas appris.
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Re: Noirs émois

Message par Montparnasse »

Oui, tu as raison, 17-18, j'exagère... (smile)
Quand les Shadoks sont tombés sur Terre, ils se sont cassés. C'est pour cette raison qu'ils ont commencé à pondre des œufs.
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Re: Noirs émois

Message par Montparnasse »

Ce que j'ai aimé :

Le premier paragraphe, en particulier :
tes yeux marron pigmentés de lichen doré
Puis, ensuite :
Ta tessiture rauque prenant mon cœur pour cible me troublait au-delà du possible.
Il y a trop d'informations dans cette phrase :
Je tremblais en écoutant ce ton chaud et profond, une harmonie que j’aimais entendre fasciné comme un serpent, tu charmais ma jeunesse avec ta mélodie, tu récitais la chanson de ma vie.
Les idées sont bonnes, prises indépendamment. Il faut dynamiter.

1/ Je tremblais en écoutant ce ton chaud et profond, son harmonie.

2/ J'étais fasciné comme un serpent (devant le joueur de flûte).

3/ Avec ta mélodie, tu charmais ma jeunesse ; tu récitais la chanson de ma vie.

Celle-ci est très longue aussi :
Dans ton jean usé, raccommodé aux fesses et aux genoux avec une pièce rapportée cousue à l’intérieur à grand zigzag de machine...
J'aime ce passage plus aérien :
Ton tee-shirt bleu au col râpé, trop grand, visiblement hérité d’une œuvre de charité, flotte sur ta poitrine libre de toute entrave. Tu traînes ces vêtements usés avec autant de dignité qu’une reine.
impreigne ---> imprègne
L’esprit vagabond, j’imaginais les reliefs dansant dans ton corsage.
Oui.

Je vais voir la suite avant de passer en 2017...
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Re: Noirs émois

Message par Montparnasse »

Je continue ma cueillette.
Tu bordais mes jours de rose et teintais de feu mes pensées.
Tu passe de « toi » à « elle » sans transition ici :
J’aimais la fraîcheur douce et sauvage de ton visage. Sur le mur, je suivais son ombre aux contours fragiles, ...
Puis, tu fais le chemin inverse plus loin.

Bien :
simplement ces grimoires sortis du grenier de ma mémoire.
Et :
Je n’ai pas su te le dire, les yeux dans les yeux , pas même à demi-mot.
Merci ! A bientôt...
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Re: Noirs émois

Message par Loustic »

Tu trouves ses phrases longues... Ah non, trop chargées, c'est cela ?
Le nègre en littérature c'est un blanc qui travaille au noir pour un écrivain marron ! (Popeck)
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Re: Noirs émois

Message par Montparnasse »

Loustic a écrit :Tu trouves ses phrases longues... Ah non, trop chargées, c'est cela ?
De quelles phrases parles-tu ? Je n'en ai citées que deux. Par exemple :
Dans ton jean usé, raccommodé aux fesses et aux genoux avec une pièce rapportée cousue à l’intérieur à grand zigzag de machine, tombant sur tes souliers à bout d’existence d’où jaillit une vis de chaussette tombante pas très nette.
Celle-ci est réellement trop longue. Il faut maîtriser la syntaxe comme Proust pour se permettre une telle longueur et encore...

Cette autre est plus agréable mais elle est alourdi par l'incise. Je lui conseille plusieurs solutions (voir ci-dessus).
Je tremblais en écoutant ce ton chaud et profond, une harmonie que j’aimais entendre fasciné comme un serpent, tu charmais ma jeunesse avec ta mélodie, tu récitais la chanson de ma vie.
Les autres sont citées comme étant de bons morceaux. Ce sont les cerises...
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Re: Noirs émois

Message par Liza »

Bon, si j’avais su, serais pas venue ! Et je n’aurais ouvert Spleen que demain…

Excusez-moi, je suis impardonnable « imprègne » évidemment. Je manque d’attention, je n’ai pas fait épeler ce mot qui ne semait pas le doute dans mon esprit atrophié. À l’oreille avouez ! Le restant, je regarderai demain.

J’ai passé un moment au café, les odeurs de cuisine me gênaient. Tout cela pour me faire fiche de moi par la bande de grands immatures qui traîne là-bas. Ces idiots m’ont mise au défi de montrer mon tire-jus. En principe, les défis je relève. Toutefois, lorsque j’ai affirmé : pourquoi pas ! le ton a changé. Je m’appétais à sortir le mouchoir de mon sac. Heureusement, un voisin, qui s’en allait, a proposé de me ramener.

En rentrant, j’ai raconté le défi à Lou. Il a mis les bons mots au bon endroit en nommant ce que ces braves intellectuels appellent un tire-jus. J’étais outrée de leur culot. Me faire cela à moi !
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