Le Loup.

[Le Merle Blanc]

Quand l'horizon se peint
Aux fenêtres du soir,
Que de la nuit le noir
Entonne le refrain
Que la lune soulève
Ses rayons d'argent roux...
Le loup de sa tanière
Sort pour faire le fou.

Intermède joyeux
Pour cet être traqué,
Cavalcadant heureux
Les orgues étoilés,
Un tremblement d'ivresse
Sur son pelage gris
La main d'une déesse
Sur lui s'appesantit.

Mais il fait faim ce soir
L'estomac broie du noir,
Il est tant de troupeaux
Qui paissent près de l'eau,
Quand les dents acérées
Une gorge ont broyée
Ruisselle un sang brûlant
Au fossé décadent.

Puis rassasié de faim
Mais pas encor' de sang;
Il jette en la bataille
Ses forces sans rivale...
Au petit jour le champs
Ressemble à un écrin
Où les rubis de l'aube
Se disputent l'émeraude.

Il rejoint l'ombre douce
Rudesse d'une couche,
L'oreille toute écoute
Au bruissant en déroute
Puis il s'endort repu
Sur une terre écrue
En rêvant aux prochains
Combats des lendemains.

Je ne suis plus très sur de la date... mais, vu son emplacement sur les cahiers,
je le daterai à la fin 2012.