La coquette rebelle

[Le Merle Blanc]

Elle était étendue
Sur l'herbe à demie nue
Le soleil s'amusait
Sur ses plages de lait,
Sous ses paupières closes
Ses yeux fuyaient moroses
La lumière d'été
Engendrée par juillet.

Je passais lentement
Silencieusement,
Ne voulant pas trahir
Le repos de la belle,
En essayant de fuir
Cette ombre naturelle
Qui poussait mon regard
Vers ses tendres écarts.

La coquette rebelle
Ne dormais certes pas,
Un plissement sensuel
Trahissait son émoi,
Sans ne me dire mot
Elle désigna près d'elle
A l'ombre d'un roseau
Le flacon naturel.

Se tournant alanguie
Me présentant son dos
J'y versais quelques graines
De la crème bénie
Faisant frémir sa peau
Aux contact des mains
Qui circulaient sereines
Son champ de sable fin.

De la base du cou
A la chute des reins
Je surfais risque tout
Sur ses décors malsains
Nullement retardé
Par les bretelles dorées
Qu'elle avait dégrafées
De façon assurée.

Quand elle se tourna
Faisant face à ma vue,
Que sur ses seins glissa
Le fin tissu déchu,
Que ses rondeurs ardues
Etalèrent Ô merveille !
Aux rayons du soleil
Ses aréoles nues.

Elle se prêta au jeu
De mes doigts frémissant
Où je sentais le feu
De son corps palpitant;
De ses pointes charnues
A son velin intime
Je visitais les cimes
De ses vallons perdus.

Puis elle s'enroula
Comm' pieuvre autour de moi,
Arrachant de ses serres
La chemisette ouverte
Broutant mes prés austères
De frénésies expertes,
Assouvissant sa faim
Sur mes marais salins.

Quand nous nous écroulâmes
Accrochés corps et âmes
Entre terre et verdure
Au cœur de la nature,
Ses lèvres ravageuses
Avares et suceuses
Suppliaient mielleuses
Des attentions heureuses.

Ell' dormit contre moi
Toute joute assouvie,
Serrée dans le détroit
De mes membres soumis;
Priant secrètement
A de futurs instants
Où sa peau scellerait
Ma peau à ses attraits.

Oh! déesse féline!
Sur ton corps relevé
Courait la soie câline
Des intimes rosées,
Perles multicolores
Arc en ciel azuré
Comm' bracelet sonore
Sur ton être drapé.

Disparu le théâtre
Au rideau de sa robe,
Lorsque la soie enrobe
Les décors de l'albâtre...
Qu'importe car depuis
Dans des lits démontés
Au soleil de minuit
Nous refaisons l'été.


--------------------- 23 04 2017

[Liza]

Eh ! coquin le petit Merle. Pas choquant...

[Dona]

Magnifique !!

Un vrai délice sensuel et drôle, mutin et charmant ! La classe ! Bravo Merle blanc !


ps : par contre, je n'ai pas compris à quoi faisait référence "le flacon"... Est-ce l'huile solaire ?

[Liza]

Je me suis posée la question, je l'ai entendu comme le flacon de l'huile. Même si après il est question de graines.

[Le Merle Blanc]

Pour Liza et Dona.
Bravo les filles vous avez deviné, c'est en effet à la crème solaire que je fais référence.
merci à vous deux Dona ravi de te voir enfin de retour.

[Dona]

Je risque de m'absenter encore.. je sui requise pour plein de travail en supp et parfois, je suis moulue mais je suis là quand même !

[Liza]

Merci Dona de nous prendre « en surnombre », je sais que tu as l’œil sur nous, même de loin, tu lis nos bêtises.
Puissent-elles égayer ton labeur et enchanter ton quotidien.