Amour éphémère

En vers ou en prose !
Avatar de l’utilisateur
Le Merle Blanc
Cygne chanteur
Messages : 522
Inscription : 22 décembre 2016, 20:46

Amour éphémère

Message par Le Merle Blanc »

Au sable d'une plage
Où se perdent nos pas
Glissent de doux mirages
En ordre de sabbat,
Et les rayons volages
Du soleil éternel
Parfument les images
De vermeil et de miel.

Dans la harpe d'éole
S'envole un chant frivole
Sous les tambours moqueurs
De l'océan frimeur;
Dans l'étoile des yeux
Des derniers promeneurs
Les ultimes aveux
Se transforment en pleurs.

L'été s'enfuit devant
Un octobre imposant,
Aux méandres d'un temps
Sinistre et mal faisant
Où la beauté d'automne
Sur les écumes blanches
De son pipeau entonne
Ses musicales franches.

Nous marchions soutenus
Par le balai du vent
Un peu au dépourvu
Sur des courants mouvants,
Et l'astre solitaire
En cueillant nos serments
Riait de l'éphémère
De nos duos charmants.

Et puis tu es partie
Sur ta route de vie,
Dans tes yeux une larme
La lueur d'une flamme;
Sur la plage déserte
Notre passion secrète
Se dilue dans les eaux
D'un océan de maux.

Je marche sur le sable
D' un équilibre instable
Cherchant dans le courant
Ta voix et ton visage,
Mais le pale mirage
Que me renvoie le vent
S'efface dans l'oubli
Des âmes désunies.



L'otage

Sur le quai d'une gare
Tes valises s'égarent,
C'est l'heure du départ
Il est déjà bien tard;
Se croisent nos regards
Que les adieux séparent,
Il n'y a plus d'espoir...
Mon âme broie du noir.

Ta robe a les reflets
Des filles de l'été
Quand la lumier' dévêt
Les charmantes beautés,
Et là sous le soleil
La dernière étincelle
M'inonde de merveilles
Sublimes, artificielles.

Arrive le train gris
Déchirant mon esprit,
Il est près de midi
Sur le cadran maudit;
S'ouvre sur l'infini
Une nouvelle vie
Où tes yeux verts défient
De nouvelles envies.

Occultant ton visage
Le monstre emporte au large
Tes derniers paysages
Les remous les images;
Je reste dans la marge
Sur un trottoir volage
Cerné dans une cage
Dont tu m'as fait l'otage.
Le poète est un mensonge qui dit toujours la vérité: Jean Cocteau
Répondre