Musique

En vers ou en prose !
Avatar de l’utilisateur
Montparnasse
Administrateur
Messages : 4231
Inscription : 04 janvier 2016, 18:20
Localisation : Balaruc-les-Bains (34)
Contact :

Re: Musique

Message par Montparnasse »

Ouvre ton front d'opaline,
Toi, l'amie aux calmes brassées
De parfums, aux chaleureux présents.
Laisse-toi bercer par la sincérité
De mes regards innocents.

Si nos peaux ne viennent pas s'effleurer,
C'est parce que nous souhaitons éprouver
La langoureuse complicité des mots ;
Au soir, murmurés.

Nos yeux se cherchent en vain,
Car nous baignons nos visages
Sous des écrans de cristal.

Restons jusqu'au bout de la nuit
Sans que nos doigts puissent
Saisir cette ombre qui fuit.

Nous construirons un cœur
D'une telle vigueur,
Qu'il fera pâlir l'amour
Que se donne les amants.

Tu me diras oui mille fois
Sans que mes lèvres
Se soient posées sur toi.

Par un geste furtif ou une timide attention,
Nous saurons dire combien nous nous aimons.

D'amicales pensées écriront
L'histoire de notre amour.
Avec une encre incolore ?
- Sans doute !

Mais la fidélité,
Qui est le courage des âmes fières,
Empêchera les bêtes carnassières
De croiser notre route.

Serons-nous toujours ensemble,
Quand le temps aura soufflé
Sur ceux que nous pensions amis ?
Qu'il les aura fait voltiger
Comme d'indigentes brindilles ?

Au soir de nos existences,
Peut-être serons-nous étonnés que cet amour
N'ait pas bouleversé nos vies ;
Alors, nous comprendrons combien,
Malgré cela, il aura été supérieur aux autres.
Quand les Shadoks sont tombés sur Terre, ils se sont cassés. C'est pour cette raison qu'ils ont commencé à pondre des œufs.
Avatar de l’utilisateur
Dona
Grand condor
Messages : 1893
Inscription : 04 janvier 2016, 21:45

Re: Musique

Message par Dona »

Montparnasse a écrit :From Fear to Eternity

L'éternité est une vague qui vient mourir
Sur la plage en vacillant ;

Dans ces lieues sans carnages ni cris,
L'horizon circulaire est le refuge des âmes
Et le tombeau des corps
.


Moi j'aime "l'horizon circulaire" : c'est bien ce que l'on voit de la mer quand on est assis au bord d'un rocher, à méditer, en pleine hiver! C'est une vision romantique d'un paysage maritime:) On songe! L'image est vraiment bien trouvée.
J'aime ce poème contemplatif où le rêveur est absorbé dans sa méditation.


Montparnasse a écrit :Ici, tout sentiment élevé
Est substantiellement réciproque,
Toute effusion est un appel à la fraternité.

Le silence, la paix et la contemplation
Prévalent dans une nature indicible,
Etablie en puissance absolue.



Oui, c'est ce qu'amène un beau paysage naturel. Une beauté originelle qui nous fait nous extasier sur la perfection de l'existence et des hommes. Je n'ai jamais entendu quelqu'un dire, en regardant ce genre de choses :" C'est laid! "...




Montparnasse a écrit :Nous pourrons alors contempler
La beauté immanente de la création.
Nous verrons l'essence de la vie,
Se révéler à nous dans une extase paisible,
Qui n'est pas suscitée par la foi religieuse,
Mais par l'absolue nécessité
D'aimer cet autre qui n'est pas soi ;
Seul sentiment qui permette à l'homme
D'atteindre l'extrême félicité.



C'est exactement ça : la beauté de ce paysage nous élève et nous permet de réaliser combien sont précieux beauté et amour. Personnellement, la mer m'exalte !

Une belle méditation M'sieur Parnasse! :merci:

Moi quand j'ai lu ce poème, j'ai pensé à Châteaubriand face au Grand Bê et à son exaltation de la nature. Ensuite, j'ai pensé à moi:). Ca m'est arrivé pas mal de fois de devenir enthousiaste, philanthrope et lyrique face à ce genre de paysages. :)
Avatar de l’utilisateur
Montparnasse
Administrateur
Messages : 4231
Inscription : 04 janvier 2016, 18:20
Localisation : Balaruc-les-Bains (34)
Contact :

Re: Musique

Message par Montparnasse »

On frôle la schizophrénie, mais je vais te répondre la même chose que sur avp :mrgreen: pour que ça reste dans les annales de Spleen :

Merci, M'dame ! Quand je l'ai écrit, je ne pensais pas à un univers maritime ou même terrestre. Plutôt, à un autre monde, un eden. Et la sensation que j'avais est celle que l'on a après avoir fumé un gros pétard.
Quand les Shadoks sont tombés sur Terre, ils se sont cassés. C'est pour cette raison qu'ils ont commencé à pondre des œufs.
Avatar de l’utilisateur
Dona
Grand condor
Messages : 1893
Inscription : 04 janvier 2016, 21:45

Re: Musique

Message par Dona »

Montparnasse a écrit :On frôle la schizophrénie, mais je vais te répondre la même chose que sur avp :mrgreen: pour que ça reste dans les annales de Spleen :

Merci, M'dame ! Quand je l'ai écrit, je ne pensais pas à un univers maritime ou même terrestre. Plutôt, à un autre monde, un eden. Et la sensation que j'avais est celle que l'on a après avoir fumé un gros pétard.

Moi quand j'ai lu ce poème, j'ai pensé à Châteaubriand face au Grand Bé et à son exaltation de la nature. Ensuite, j'ai pensé à moi:). Ca m'est arrivé pas mal de fois de devenir enthousiaste, philanthrope et lyrique face à ce genre de paysages. :mrgreen:
Avatar de l’utilisateur
Montparnasse
Administrateur
Messages : 4231
Inscription : 04 janvier 2016, 18:20
Localisation : Balaruc-les-Bains (34)
Contact :

Re: Musique

Message par Montparnasse »

C'est quoi le "Grand Bé", Mme Dona ? :0
Quand les Shadoks sont tombés sur Terre, ils se sont cassés. C'est pour cette raison qu'ils ont commencé à pondre des œufs.
Avatar de l’utilisateur
Montparnasse
Administrateur
Messages : 4231
Inscription : 04 janvier 2016, 18:20
Localisation : Balaruc-les-Bains (34)
Contact :

Re: Musique

Message par Montparnasse »

Et c'est quoi, une Aubette ? Une petite aube ?
Quand les Shadoks sont tombés sur Terre, ils se sont cassés. C'est pour cette raison qu'ils ont commencé à pondre des œufs.
Avatar de l’utilisateur
Montparnasse
Administrateur
Messages : 4231
Inscription : 04 janvier 2016, 18:20
Localisation : Balaruc-les-Bains (34)
Contact :

Re: Musique

Message par Montparnasse »

Quelques rimes en compagnie de Louise Labé, dite "La Belle Cordière", poète français du XVIème siécle...

http://www.larousse.fr/encyclopedie/lit ... %A9/174638

Image

Louise Labé

"Louise Labé est-elle une créature de papier ?"

Louise a si belle apparence,
Son port est si gracieux,
Que tout en sa présence
Semble forgé par un Dieu.
"Ou print l’enfant Amour le fin or qui dora
En mile crespillons ta teste blondissante ?
En quel iardin print il la roze rougissante
Qui le liz argenté de ton teint colora ?"

(Olivier de Magny)

Estreines, à dame Louïze Labé

Louïze est tant gracieuse et tant belle,
Louïze à tout est tant bien avenante,
Louïze ha l'œil de si vive estincelle,
Louïze ha face au corps tant convenante,
De si beau port, si belle et si luisante,
Louïze ha voix que la Musique avoue,
Louïze ha main qui tant bien au lut joue,
Louïze ha tant ce qu'en toutes on prise,
Que je ne puis que Louïze ne loue,
Et si ne puis assez louer Louïze.

(Clément Marot)
Regardez Louise, ardente cavalière !
D'un port si beau, tenir sa monture ;
A Lyon, elle fait tournoi en homme sûr,
Et en femme vaillante, croise le fer.
"Mon cœur n’aymant que Mars et le sauoir

Qui m’ust vu lors en armes fiere aller,
Porter la lance et bois faire voler,
Le deuoir faire en l’estour furieus,
Piquer, volter le cheval glorieus,"

(Louise Labé)

Les habitués de la maison
Font l'éloge d'un jardin si plaisant
Où le vert et frais cresson
Foisonne avec le chèvrefeuille blanc.
"Lors qu’exerçoi mon corps et mon esprit
En mile et mile euures ingenieuses,
Qu’en peu de tems me rendit ennuieuses.
Pour bien sauoir avec l’esguille peindre
I’eusse entrepris la renommee esteindre

De celle là, qui plus docte que sage,
Auec Pallas comparoit son ouvrage."

"Diray je que la Musique n'a esté inventee que par Amour ? et est le chant et harmonie 1'effect et signe de l'Amour parfait. Les hommes en usent ou pour adoucir leurs desirs enflammez, ou pour donner plaisir : pour lequel diversifier tous les jours ils inventent nouveaus et divers instrumens de Luts, Lyres, Citres, Doucines, Violons, Espinettes, Flutes, Cornets : chantent tous les jours diverses chansons : et viendront à inventer madrigalles, sonnets, pavanes, passemeses, gaillardes, et tout en commemoracion d'Amour : comme celui, pour lequel les hommes font plus que pour nul autre."

"Mais qui fait tant de Poëtes au monde en toutes langues ? N'est-ce pas amour ? lequel semble estre le suget, duquel tous Poëtes veulent parler. Et qui me fait attribuer la Poësie à Amour : ou dire, pour le moins, qu'elle est bien aydee et entretenue par son moyen ? c'est qu'incontinent que les hommes commencent d'aymer, ils escrivent vers. Et ceus qui ont esté excellens Poëtes, ou en ont tout rempli leurs livres, ou, quelque autre suget qu'ils ayent pris, n'ont osé toutefois achever leur œuvre sans en faire honorable mencion."

(Louise Labé)
Louise a de si grands attraits,
Que du feu de l'amour, elle fait se consumer,
Dans les cœurs les plus ardents,
Les braises de la passion et du tourment.
"La nymphe ardente du Rhône" (Marceline Desbordes-Valmore)

"N’estimez point que lon doiue blâmer
Celles qu’a fait Cupidon enflamer."

"Maints grans Signeurs à mon amour pretendent."

"Brief, le plus grand plaisir qui soit apres amour, c'est d'en parler."

"Mais il me semble qu'il ne se peut nier, que l'Amour ne soit cause aus hommes de gloire, honneur, proufit, plaisir : et tel, que sans lui ne se peut commodément vivre. Pource est il estimé entre les humains, l'honorans et aymans, comme celui qui leur ha procuré tout bien et plaisir."

"Ie n’ay qu’Amour et feu en mon courage,
Qui me desguise, et fait autre paroitre,
Tant que ne peu moymesme me connoitre."

"Le feu d’Amour tant soit il allumé :
Mais, las ! en moy il semble qu’il augmente
Avec le tems, et que plus me tourmente."

"Baise m’encor, rebaise moy et baise :
Donne m’en un de tes plus sauoureus,
Donne m’en un de tes plus amoureus :
Ie t’en rendray quatre plus chaus que braise.

Las, te pleins tu ? ça que ce mal i’apaise,
En t’en donnant dix autres doucereus.
Ainsi meslans nos baisers tant heureus
Iouissons nous l’un de l’autre à notre aise."

"Par toy, Amy, tant vesqvi enflamee
Qv’en langvissant par fev svis consvmmee,
Qvi covve encor sovs ma cendre embrazee,
Si ne la rends de tes plevrs apaizee."

(Louise Labé)

"À MADEMOISELLE

CLÉMENCE DE BOVRGES,

LIONNOIZE

Estant le temps venu, Mademoiselle, que les lois des hommes n’empeschent plus les femmes de s’appliquer aus sciences et disciplines : il me semble que celles qui ont la commodité, doivent employer cette honneste liberté que notre sexe ha autre fois tant désirée, à icelles apprendre : et montrer aux hommes le tort qu’ils nous faisoient en nous privant du bien et de l’honneur qui nous en pouvait venir.

(...)

L’honneur que la science nous procurera, sera entièrement notre : et ne nous pourra estre oté, ne par finesse de larron, ne force d’ennemis, ne longueur de tems.

(...)

Ayant passé partie de ma jeunesse à l’exercice de la Musique et ce qui m’a resté de tems l’ayant trouvé court pour la rudesse de mon entendement, et ne pouvant de moymesme satifaire au bon vouloir que je porte à notre sexe, de le voir non en beauté seulement, mais en science et vertu passer ou égaler les hommes : je ne puis faire autre chose que prier les vertueuses Dames d’eslever un peu leurs esprits par dessus les quenoilles et fuseaus, et s’employer à faire entendre au monde que si nous ne sommes faites pour commander, si ne devons nous estre desdaignées pour compagnes tant es afaires domestiques que publiques, de ceux qui gouvernent et se font obéir… Pource, nous faut-il animer l’une l’autre à si louable entreprise."

(Louise Labé)
Louise est d'angélique piété,
Sur la foi d'un abbé,
Sans doute amouraché.

Louise est une impudique courtisane,
Si l'on en croit les écrits profanes
D'un amant pour qui l'amour se fane.
"Las que mon nom n’en soit par vous blamé."

(Louise Labé)]
Quand les Shadoks sont tombés sur Terre, ils se sont cassés. C'est pour cette raison qu'ils ont commencé à pondre des œufs.
Avatar de l’utilisateur
Montparnasse
Administrateur
Messages : 4231
Inscription : 04 janvier 2016, 18:20
Localisation : Balaruc-les-Bains (34)
Contact :

Re: Musique

Message par Montparnasse »



We were born to fly

C'était une fin d'après-midi ensoleillée
Sur les rives de l'étang ;
Tu étais venue te baigner avec moi
Comme tu l'avais fait si souvent.

Nous avons pénétré dans l'eau tiède, saturée de soleil,
D'une chaude journée de septembre.

Nous nous aimions sans prononcer un mot.
Nos peaux étaient tannées par le soleil du midi,
Nos têtes baignées par un vent tiède,
Long soupir d'une terre qui brûle.

Autour de nous, le temps s'était arrêté pour nous contempler.
Puis le jour a décliné pour colorer d'ocre orangé l'atmosphère
Et les bords verdoyants du rivage.

Nous savourions les flots harmonieux et caressants,
Les cieux protecteurs qui nous recouvraient
De leurs doigts bleutés ;
Et nos âmes silencieuses.

Nous avons nagé longtemps, de conserve,
Pour épuiser nos forces ; par jeu,
Pour rendre grâce à notre santé et à notre jeunesse,
A cet instant.

Puis, nous nous sommes rapprochés
Pour que nos haleines essoufflées
Trouvent le calme d'un abri et caressent nos joues.

Nous avons nagé très doucement vers le rivage
Afin de jouir du plaisir d'être vivant.

Puis, nos mains se sont posées sur nos épaules,
Nous nous sommes enlacés très calmement ;
Nos lèvres ont cueilli sur notre cou
La fraîcheur qui s'y était déposée,
Et les frôlant, sans alarme ni hâte,
Elles se sont appuyées sur nos bouches tremblantes.
Quand les Shadoks sont tombés sur Terre, ils se sont cassés. C'est pour cette raison qu'ils ont commencé à pondre des œufs.
Avatar de l’utilisateur
Montparnasse
Administrateur
Messages : 4231
Inscription : 04 janvier 2016, 18:20
Localisation : Balaruc-les-Bains (34)
Contact :

Re: Musique

Message par Montparnasse »

Amazone : J'ai remplacé une virgule par un point-virgule, ici :
Sauvageonne insoumise, progressant à pied ou à cheval,
Elle donne à boire à celui qu'elle ne tue pas ;
Pour peu, qu'à ses désirs, il devienne docile.
On est prié de ne point se moquer. :) Je rends compte des plus infimes changements.
Le point-virgule marque une pause plus importante que la virgule mais à la différence du point, la voix ne baisse pas complètement entre les deux propositions. (http://www.la-ponctuation.com/)
J'ai fait disparaître ce... (Dona, comment dis-tu déjà pour une strophe qui comporte deux vers ? un distique ? j'aurais plutôt pensé à une distillation pratiquée par les moines)
Nous nous regardions timidement,
Conquis par un plaisir ineffable.
C'est plat, ça n'apporte rien. Ca tombe comme un cheveu dans la soupe.
Quand les Shadoks sont tombés sur Terre, ils se sont cassés. C'est pour cette raison qu'ils ont commencé à pondre des œufs.
Avatar de l’utilisateur
Dona
Grand condor
Messages : 1893
Inscription : 04 janvier 2016, 21:45

Re: Musique

Message par Dona »

Montparnasse a écrit :Amazone : J'ai remplacé une virgule par un point-virgule, ici :

On est prié de ne point se moquer. :) Je rends compte des plus infimes changements.
:mdr1: :mdr1: Tu es trop drôle Montp' !!


Oui, un deux vers c'est bien un distique ! :)
Répondre